Rifi ignore l’autorité de l’état et prend d’assaut le ministère des Télécommunications: Nahas résiste, Baroud démissionne
Posted by jeunempl sur mai 26, 2011
La branche d’Information des FSI, département illégal au sein des Forces de Sécurité Intérieure, a lancé un assaut au sein du ministère des Télécommunications pour l’empêcher de faire son travail, c’est-à-dire rétablir l’autorité de l’état. Cette véritable milice du clan Hariri a ainsi empêché les employés du ministère de venir travailler (voir explications ci-dessous), sur ordre du chef des FSI… Achraf Rifi. Rifi est un fidèle de Hariri pour lequel il protège l’entièreté de son système de corruption.
Mais comment en est-on arrivé là?
En 2007, la Chine offre au Liban un équipement complet de réseau mobile, un package complet capable d’opérer comme une 3ème société de télécom au Liban. Le réseau fut installé dans le désormais fameux bâtiment (au 2ème étage) et était supposé rester non opérationnel jusqu’à ce que le gouvernement lui donne le permis d’opérer en tant que 3ème fournisseur de services de téléphone mobile, à côté d’Alfa et MTC.
Mais voilà, il apparaît que le réseau n’est pas hors-ligne et certaines rumeurs indiquent qu’il est actif, avec plusieurs milliers de lignes utilisées illégalement. C’est ainsi que le ministère des télécoms a décidé d’enquêter et ensuite de le démanteler par sécurité. Mais le bâtiment est gardé par la milice de Hariri, cette fameuse branche d’Information des FSI qui reçoit directement ses ordres de Rifi.
Aujourd’hui, le ministre Nahas est allé sur place en personne et l’officier en charge de l’opération a appelé Rifi et répondu au ministre qu’il avait reçu des ordres directs pour empêcher les techniciens du ministère d’entrer dans la fameuse salle. En clair, les FSI veulent empêcher le démontage de l’installation dont l’exploitation est illégale.
Lorsque le ministre Nahas quitte le bâtiment, il contacte le ministre de l’Intérieur, Ziad Baroud. Ce dernier donne l’ordre aux FSI (branche d’Information) qui se trouvent dans le bâtiment de le quitter. Ces derniers n’obéissent pas et occupent encore à l’heure actuelle le bâtiment conformément aux ordres de Rifi qui est pourtant soumis à l’autorité du ministre de l’intérieur. Voyant Rifi ignorer ses ordres, couplé au manque de soutien du président de la république Michel Sleimane, le ministre Baroud finit par démissionner. Cette décision n’est pas à prendre à la légère et témoigne de la gravité de la situation.
Les médias proches de Hariri, tel la télévision Al Moustakbal (Future TV), ont vite essayé de camoufler l’affaire ou de réduire son ampleur en prétextant que les FSI n’avaient pas pénétré le bâtiment du ministère des Télécommunications. Presqu’au même moment, la OTV retransmettait en direct l’accrochage entre les FSI, branche d’Information et le ministre Charbel Nahas qui venait observer les lieux entouré de l’armée et d’une autre section des FSI. Cet épisode prouve une nouvelle fois le manque de crédibilité de certains médias tendancieux et malhonnêtes.
Quels enseignements retirer de cet épisode?
1. Les FSI, section branche d’Information, est aux mains d’un groupe politique… celui du clan Hariri. Sa légitimité a toujours été contestée et aujourd’hui, elle a agi telle une milice pour protéger le milliardaire qui l’a créée.
2. Le clan Hariri possède une drôle de conception de l’autorité de l’état, prouvant si besoin en était encore qu’ils utilisent les institutions étatiques pour couvrir et contrôler le système de corruption qu’ils ont mis en place.
3. Le ministre de l’intérieur, Ziad Baroud, n’a pas réussi à faire respecter ses consignes au général Rifi. Il a démissionné par manque de soutien du président dont l’attitude n’est pas digne de sa responsabilité. Cet épisode prouve, si besoin en était encore, combien le poste de ministre de l’intérieur a besoin d’un soutien politique fort pour pouvoir accomplir toutes les réformes et le changement que les gens attendent.
4. Le ministre des Télécommunications, le Dr. Charbel Nahas, a parfaitement géré cette crise en faisant valoir ses droits publiquement et dans le plus grand calme, face à l’attaque dont il a été victime dans son propre bâtiment. Son défi pour la 3G est en cours et personne ne semble pouvoir l’arrêter.
5. Le Courant Patriotique Libre a prouvé qu’il était le seul parti civilisé de ce pays. Là où d’autres auraient brûlé des pneus, détruits des régions sensibles… les partisans du CPL, à l’image de leurs responsables, sont restés calmes et attendent avec impatience les bénéfices politiques d’une telle déconvenue pour leurs adversaires politiques.
This entry was posted on mai 26, 2011 à 10:51 and is filed under Actualité Tayyar-CPL, Dossiers, Géneral, Nos articles. Tagué: 3G, Achraf Rifi, armée, Baroud, Charbel Nahas, clan, clan Hariri, Corruption, Courant du futur, Courant Patriotique Libre, CPL, Démission, Dr Charbel Nahas, Etat, Forces de Sécurité Intérieure, FSI, Gouvernement, Hariri, illégal, information, Intérieur, Liban, Medias, Michel Sleiman, Ministre, Moustakbal, Nahas, police, Politique, président, Rifi, Sleiman, Télécommunications, telecoms, Ziad Baroud. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
frenchy said
effectivement, il est actif depuis un certain temps. Ogero 415 MIC3.
Blogging Beirut, qui a rencontré Nahhas avait réussi à scanner ce réseau, il en avait parlé à Nahhas justement la semaine dernière.
jeunempl said
Quand tu dis « scanner » le réseau, ça veut dire quoi au juste?
Saura-t-on un jour le nombre de personnes qui ont pu bénéficier de ce réseau et surtout pour quels tâches l’ont-ils utilisé? on peut se poser de nombreuses questions…
frenchy said
scanner : obtenir les fréquences de ce réseau.
et pour le reste, bonnes questions