Révolution citoyenne ou dernière étape de l’ «automne arabe» ? Le site de la diaspora libanaise Tayyar-Intishar.org, pose quelques questions autour du mouvement «Tol3et Ri7etkon» ou «Vous puez».
Depuis la mi-juillet une grande partie de la population libanaise est en ébullition, elle bat les pavés de la capitale Beyrouth, quasi quotidiennement, faisant face aux hordes de casseurs, ainsi qu’à des agents des Forces de sécurité intérieure quelque peu zélés et faciles de la matraque ou de la gâchette.
Qui sont donc ces Libanais prêts à braver le danger et quelles sont leurs revendications ?
Pour y répondre il convient de faire un bref retour en arrière de quelques semaines, au commencement de la crise des déchets qui sévit toujours à Beyrouth, dans ses deux banlieues, ainsi qu’au Mont-Liban et dans plusieurs autres régions du pays.
Fin juin, la décharge de Naameh ferme ses portes, sous la pression des habitants de la localité du Chouf, excédés par plusieurs années de pollution ordurière. Ouverte en 1997 pour recevoir les détritus de la capitale et de la montagne environnante pendant quelques années seulement, le temps qu’une solution globale et plus écologique soit trouvée, elle était toujours en activité dix-huit ans plus tard.
La décharge de Naameh qui devait accueillir au départ deux millions de tonnes de détritus en a finalement reçu au cours de ces années plus de quinze millions de tonnes. Suite à la fermeture de cette dernière, les déchets se sont dans un premier temps Lire le reste de cette entrée »
Le 15 août et avant cela le 9 juillet derniers, la banlieue sud de Beyrouth a fait l’objet d’une véritable agression. 27 morts et des centaines de blessés…
Naturellement, les soupçons se dirigent principalement vers les services de renseignement israéliens et les groupes salafistes et/ou takfiristes soutenus par une certaine partie de l’Arabie saoudite officielle.
Plutôt que de se poser les véritables questions derrière cette agression dont est victime le Liban, plusieurs médias ont décidé de poursuivre leur campagne de diabolisation du Hezbollah… certains allant même jusqu’à accuser le Hezb de fabriquer ces attentats. Or, il ne fait aucun doute que ce parti est visé et que plusieurs groupes salafistes encouragent depuis longtemps déjà ce type d’opération.
Les médias tenus par le clan Hariri, Al Moustakbal en tête, mais aussi leurs satellites tels l’Orient le Jour, font fi des normes de bonne conduite journalistique. Ils préfèrent suivre leurs parrains politico-financiers plutôt que d’honorer leur métier. Cela, on le sait depuis mi-2005, moment à partir duquel ces médias ont débuté leur campagne anti-Hezbollah, stigmatisant une grande partie de la population libanaise. C’est ainsi que les lecteurs de ces journaux insultent désormais ouvertement, et sans en mesurer l’impact, les chiites et plus spécialement les sympathisants du Hezbollah. On le remarque dans leur espace de discussion mais aussi ailleurs, dans la vie de tous les jours. Cette situation est malheureuse mais il s’agit d’une réalité qu’il faut dénoncer, condamner et combattre à tout prix, avant qu’il ne soit trop tard. Les bases de la fitna, le conflit sunnite-chiite, sont alimentées par de tels médias irresponsables.
Pour comprendre la manière dont ces médias manipulent leur opinion, l’épisode post-attentat de Roueiss est flagrant et intéressant à analyser. L’opinion étant francophone, dans ce billet, le doigt est pointé sur les manipulations de l’Orient le Jour qui est une composante d’un groupe médiatique important regroupant Al Moustakbal, MTV, Future TV, NOW Lebanon,… ces derniers appliquent les directives de communication de leurs parrains politiques.
Le Hezbollah impliqué en Syrie « mérite » cet attentat
Dans ces médias, la détresse des habitants occupe quelques lignes (ou quelques secondes) pour laisser place à une campagne de diabolisation d’une férocité sans nom, en ces temps difficiles.
Très vite, la plupart des articles de l’Orient le Jour relayaient des messages imputant la responsabilité de l’attentat de Roueiss… au Hezbollah. Voici ce qu’on pouvait lire Lire le reste de cette entrée »
La campagne de dénigrement contre l’Armée libanaise se poursuit de plus belle dans les milieux politiques et religieux proches du Courant du futur, en dépit des démarches d’apaisement qui se sont traduites par l’évacuation par le Hezbollah de ses deux appartements à Abra et l’arrestation de soldats impliquées dans des actes de violence contre un partisan d’Ahmad al-Assir et d’un membre des «Brigades de la Résistance», accusé d’avoir participé à des incidents contre les partisans d’al-Assir.
Les appels se sont multipliés pour une «enquête détaillée» autour des événements de Saïda, ce qui équivaut à placer l’armée dans une position défensive, alors qu’elle ne faisait que se défendre contre une milice extrémiste illégale, dirigée par un cheikh au discours fanatique et belliqueux. Une milice qui a tué 17 soldats et en a blessés 100 autres.
Selon des observateurs, l’objectif de cette campagne, orchestrée et amplifiée par les médias proches du 14-Mars, est de faire oublier l’origine des combats de Saïda, qui ont commencé par l’assassinat de sang froid, à la méthode des extrémistes de Fatah el-Islam, en 2007, de quatre militaires postés à un barrage. «C’est une campagne offensive et préventive, pour dissuader l’armée de mener d’autres opérations du même type contre des groupes extrémistes responsables de meurtre de soldats et d’agression contre des positions militaires à Tripoli et Ersal», indique des observateurs de la scène politique libanaise. «Le but est identique à celui qui était recherché par Ahmad al-Assir: paralyser l’armée et la neutraliser», poursuit la même source.
Face à ces attaques incessantes, le commandement de l’armée a publié hier un communiqué pour «dénoncer la campagne politique et médiatique menée contre l’institution à travers des vidéos, des enregistrements et des photos fabriqués et dans lesquels il est question d’éléments armés combattant aux côtés de la troupe lors de son opération à Abra». «L’armée a attendu en vain que les responsables de cette campagne prennent conscience de la Lire le reste de cette entrée »
Nicolas Sehnaoui, ministre libanais des Télécoms, a tenu une conférence de presse pour dénoncer les blocages persistants du PDG d’Ogero, Abdel Menhem Youssef, qui a la main sur les ressources internet de l’état. M. Youssef, pur produit de la corruption haririste, est d’un bord politique opposé à celui du ministre Sehnaoui. Fidèle lieutenant de la famille Hariri, dont le système de corruption fait l’objet d’une offensive sans précédent au Liban de la part du Courant patriotique libre, ceci explique le manque de coopération de cet haut-fonctionnaire d’état vis-à-vis des avancées réalisées par le ministre des télécoms et de toute son équipe.
C’est ainsi que Youssef bloque une grande partie de la capacité disponible pour l’internet au Liban, réduisant de moitié son potentiel.
Sehnaoui explique en détail dans cette conférence de presse le potentiel de l’infrastructure en place sans cesse bloqué par Youssef :
Après des mois de débats acharnés, mais relativement stériles, les députés devaient proroger le mandat du Parlement pour une durée d’au moins un an, le temps pour eux d’élaborer une nouvelle loi électorale. Une décision qui ne satisfait pas tout le monde, mais qui semble actée.
Votera, votera pas? C’est sans doute ce que se sont demandé les Libanais ces derniers jours, en assistant aux éternelles tergiversations sur la tenue des élections législatives. Après la mise à l’écart des différents projets de loi, censés remplacer la loi de 1960, par l’une ou l’autre des parties en présence, la solution intermédiaire de la prorogation a effectué son grand retour, au grand dam de certains.
Pourtant, lundi, le Premier ministre démissionnaire Najib Mikati et son Conseil des ministres, réunis brièvement à Baabda, se sont décidés à former la Commission de supervision des élections législatives. Ils ont même approuvé un budget de 22 milliards de livres libanaises, destiné à la gestion des élections le 16 juin prochain, en vertu de la loi électorale en vigueur. Dans une quinzaine de jours donc. «Nous souhaitons une loi électorale plus juste pour les Libanais, mais nous sommes obligés de remplir nos devoirs conformément à la loi», a déclaré Najib Mikati, à l’issue de la réunion. Surprise donc pour les Libanais, appelés théoriquement à se rendre dans les isoloirs le 16 juin, sans avoir pris connaissance des programmes – si programme il y a – des candidats à la députation. Toutefois, qu’ils se rassurent, cette annonce n’est au final qu’un coup d’épée dans l’eau, purement pour la forme, puisque la prorogation du mandat du Parlement semble bel et bien actée. Sur ce sujet, le Premier ministre démissionnaire a estimé que «le gouvernement ne se prononce pas sur cette affaire, c’est la Chambre qui doit décider. Si la décision est prise de proroger le mandat du Parlement, nous l’examinerons et chacun donnera son avis sur cette demande». En préalable à cette annonce de la date des élections, quasiment tous les partis, à l’exception des Kataëb qui ont attendu lundi pour le faire, ont présenté leurs candidats à la législature (voir encadré), qu’ils soient opposés ou non à la loi de 1960.
La situation très instable du Liban, du fait des événements en Syrie et leurs répercussions dans plusieurs points névralgiques comme Tripoli, Saïda, Ersal ou encore les roquettes tombées sur Chiyah ces derniers jours, apparaît comme la raison première de la prorogation. Pour autant, tous les partis ne sont pas d’accord sur la durée de cette prorogation.
Dans le camp du 8 mars, si le Hezbollah et Amal n’étaient pas hostiles à cette option, pour des raisons stratégiques – le premier étant occupé sur le front syrien -, on a vite écarté l’éventualité d’une prorogation de six mois. Une échéance trop brève pour se mettre d’accord. Le tandem chiite penchait plutôt pour un report de deux ans des élections. Mais c’était sans compter sur le président du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, qui a refusé en bloc une quelconque prorogation, après avoir accepté du bout des lèvres, la tenue des législatives en temps et en heure, selon la loi de 1960, qu’il a pourtant décrié depuis de longs mois. Le leader du CPL préférait en effet une élection dans les délais, plutôt que Lire le reste de cette entrée »
Le retournement des Forces libanaises (FL), qui ont abandonné le projet électoral orthodoxe et ont conclu un accord séparé avec le Courant du futur (CDF) et le Parti socialiste progressiste (PSP), sans consulter les autres forces chrétiennes, y compris le parti Kataëb, commence à faire d’énormes vagues. L’opinion publique chrétienne ne comprend pas pourquoi le chef des FL, Samir Geagea, a décidé de briser l’unanimité chrétienne, apparue sous l’égide de l’Eglise maronite, pour conclure un accord électoral ambigu avec les deux principaux partis politiques accusés de s’accaparer la représentation parlementaire chrétienne dans plusieurs régions du pays, et ce depuis plus de 20 ans.
Perturbé par l’état d’esprit de la rue chrétienne, Samir Geagea a renoué hier avec un virulent discours hostile à Michel Aoun. Sortant des considérations politiques, il s’en est pris personnellement au leader du Courant patriotique libre (CPL). Se posant en victime d’une nouvelle «guerre d’élimination», il a estimé que «la présence de Michel Aoun est la pire des choses qui soit arrivée aux chrétiens». Il a affirmé que « le chef du CPL n’est qu’une façade pour le régime syrien et le Hezbollah». «Les médias du CPL, qui n’est ni patriotique ni libre, parlent de trahison. Mais la vraie trahison consiste à trahir la cause pour quelques postes ministériels», a encore dit M. Geagea.
Samir Geagea s’est déchainé contre de nombreux médias qu’il a directement nommé, comme les chaînes New TV et al-Manar et les quotidiens as-Safir, al- Akhbar, et al-Binaa. Le chef des FL a tenté de s’abriter sous l’ombrelle de l’Eglise maronite, en affirmant qu’il avait discuté au téléphone pendant 1h30 avec le patriarche Béchara Raï (qui se trouve en Amérique latine), du projet mixte. Tout en confirmant la conversation entre Raï et Geagea en fin de semaine dernière, les sources du patriarcat assurent qu’il n’a jamais été question d’une bénédiction patriarcale à la démarche unilatérale de Geagea. Au contraire, Mgr Raï a Lire le reste de cette entrée »
Le Quitus impossible, le livre divulguant les affaires de corruption du clan Hariri et de son financier favoris, Fouad Siniora, regorge de chiffres, de références et de documents officiels. La dette libanaise n’est pas le fruit du hasard mais bien de l’incompétence et de la corruption de certains clans affairistes libanais, et dont Rafic Hariri en était le leader.
Pour la première fois dans l’histoire du Liban, les comptes de l’état sont remis en question et un débat est enclenché… le début d’une nouvelle ère.
Cette fois, c’est l’affaire du lotto libanais qui est abordé dans ce reportage:
Note du MPLBelgique.org : L’usine fournie produira 100 MW supplémentaire au même prix qu’initialement prévu. Admirez la rage de l’Orient le Jour, ce média pro-Hariri qui consacre 3/4 de l’article à une fausse polémique créée par Kabbani, député tripolitain haririen. Celui-ci critique ni plus ni moins l’économie réalisée par le ministre dans l’opération !
Le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Gebran Bassil, a signé hier le contrat avec la société grecque-chypriote J&P Avax pour la construction de la nouvelle centrale de Deir Ammar 2. « L’appel d’offres remporté par la JP-Avax a permis d’économiser plus de 96 millions de dollars », a affirmé M. Bassil. Selon lui, ce nouveau projet va permettre la production de 850 mégawatts (MW) au lieu des 700 MW prévus initialement.
Note du MPL : l’usine sera construite en 2 ans, produira 538 MW (565 MW lorsqu’alimentée au gaz).
La polémique autour de la centrale se poursuit
Cette annonce intervient dans un climat tendu, de nombreuses voix s’élevant contre le ministre de l’Énergie, accusé de fraude pour avoir demandé l’annulation du premier appel d’offres qui avait donné gagnante la joint-venture entre la société espagnole Abener et la société libanaise Butec. Hier encore, le député Mohammad Kabbani, président de la commission parlementaire des Travaux publics, des Transports et de l’Énergie, a adressé une lettre à la Cour des comptes à ce sujet. Selon lui, plusieurs violations à la loi ont été faites dans cette adjudication, « puisque la compagnie chinoise s’est retirée de l’opération, laissant la compagnie grecque comme unique participante ». De plus, le député Kabbani a noté qu’« il n’est pas vrai que des économies ont été faites sur cette adjudication, puisque les travaux à effectuer ne sont pas aussi importants que lors de la première adjudication entreprise ». Il a de même estimé que « le ministre Bassil a effectué une fragmentation illégale du projet pour contourner le contrôle du Parlement », et précisé que « l’usine utilisera des produits très toxiques et nocifs pour la santé des habitants de la région ».
Au lendemain du vote par les Commissions parlementaires du projet orthodoxe, qualifié de «jour noir» pour le pays par Saad Hariri et de «jour le plus lumineux de l’histoire du Liban» par le général Michel Aoun, les grandes manœuvres électorales vont commencer.
Commentant le vote des commissions, le général Aoun avait déclaré après la réunion de son bloc parlementaire, mardi: «Aujourd’hui, ceux qui avaient vu leurs droits amputés les ont récupérés, et cela sans qu’il soit porté atteinte aux autres, s’est félicité M. Aoun. Aujourd’hui, la voix des marginalisés a retrouvé son poids et nous sommes très contents de cet exploit.» Selon lui, le projet orthodoxe va restaurer la parité et une démocratie véritable. «Le projet n’engendrera pas de conflits interconfessionnels, car la compétition aura lieu au sein d’une même communauté, a-t-il assuré. Nous sommes prêts à participer à la reconstruction du Liban, mais sur la base d’un esprit réformateur et d’une égalité des droits.»
Cet attachement au projet orthodoxe n’annule pas la possibilité de l’adoption d’une loi consensuelle. Et c’est justement cette question que le général Aoun a évoqué lors de sa rencontre, ce mercredi à Aïn el-Tiné, avec le président de la Chambre, M. Nabih Berry, considéré comme l’architecte d’un éventuel accord de dernière minute. C’est d’ailleurs pour laisser une chance au consensus que le chef du législatif a donné un délai d’une semaine avant de convoquer l’Assemblée générale du Parlement à une réunion pour voter le projet orthodoxe.
Certains milieux politiques espèrent que le Courant du futur accepterait de faire des concessions substantielles maintenant qu’il a compris que le CPL, ses alliés chiites et les deux partis chrétiens du 14-Mars sont Lire le reste de cette entrée »
La communauté internationale a intensifié ses pressions, ces dernières 48 heures, pour garantir la tenue des élections législatives à la date prévue, en juin, indépendamment des négociations en cours entre les différents protagonistes pour s’entendre sur une loi électorale consensuelle.
Mardi, le représentant du secrétaire général des Nations unies au Liban, Derek Plumbly, et l’ambassadeur des Etats-Unis, Maura Connely, ont défilé chez les responsables officiels pour délivrer ce message. M. Plumbley a rappelé au Premier ministre Najib Mikati la disposition de l’ONU à offrir une assistance technique en matière électorale au Liban, mettant l’accent encore une fois sur la nécessité d’organiser le scrutin dans les délais prévus.
Pour sa part, Mme Connelly, qui s’est rendue chez le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a «encouragé le Liban à rester attaché à ses principes démocratiques et constitutionnels et à faire en sorte que les élections se déroulent à la date prévue».
Ces pressions se sont immédiatement reflétées dans les déclarations des hauts responsables. M. Mikati a indiqué que «le gouvernement est contraint d’organiser les élections législatives le 9 juin prochain en vertu de la loi en vigueur si une nouvelle législation n’est pas adoptée», c’est-à-dire la loi de 1960, Lire le reste de cette entrée »