Aoun, 25 ans après le 13 octobre : « Seule votre voix libérera la Maison du peuple »
Posted by jeunempl sur octobre 12, 2015
L’Orient le Jour
Des dizaines de milliers de partisans du CPL rassemblés à Baabda pour rendre un hommage solennel aux militaires tombés le 13 octobre 1990.
Devant des dizaines de milliers de partisans du Courant patriotique libre (CPL) qui ont afflué dimanche sur la route menant au palais présidentiel de Baabda, pour la commémoration du 13 octobre 1990, date de l’offensive des troupes syriennes contre les forces du général Michel Aoun qui contrôlaient à l’époque le secteur, le général Aoun s’est à nouveau adressé à ses partisans, 25 ans après, pour saluer leur engagement et les exhorter à poursuivre le combat.
Evoquant « une guerre mondiale contre les aounistes », le chef du bloc parlementaire du Changement et de la réforme s’est violemment attaqué à ses détracteurs, lors du rassemblement du CPL à Baabda.
« La classe politique qui a gouverné le Liban ces 25 dernières années est responsable de l’effondrement auquel nous assistons aujourd’hui, a lancé M. Aoun. A ceux qui nous disent que nous paralysons les institutions, nous leur répondons que nous paralysons leurs décisions qui détruisent les piliers de l’État », a-t-il poursuivi, estimant que « le gouvernement actuel aurait dû avoir quitté le pouvoir depuis longtemps ». « Ils paieront le prix de leur manipulation des lois et des échéances constitutionnelles », a menacé le fondateur du CPL.
« Nous nettoierons notre pays pour qu’il redevienne propre. Que personne ne parie sur une usure du temps, même les portes de l’enfer ne briseront pas notre volonté », a assuré M. Aoun.
Assurant à ses partisans que « la situation actuelle montre que nos choix sont les bons et qu’ils sauveront la nation », M. Aoun a expliqué que « le changement devra commencer par des élections législatives sur la base d’une loi électorale à la proportionnelle qui représentera véritablement le choix du peuple, puis par l’élection d’un président de la République qui le représentera, et pas d’un chef de l’État neutre ou consensuel ».
« Seule votre voix libérera la Maison du peuple », s’est-il écrié.
Avant son discours à Baabda, Michel Aoun avait indiqué dimanche matin sur son compte Twitter que les partisans qui manifestent ce dimanche sont « ceux qui désormais ont la décision en main ».
Auparavant, M. Aoun était revenu sur les événements du 13 octobre 1990 et leurs conséquences. « Il y a 25 ans, le Liban subissait la pire des attaques. Nous n’avons jamais baissé la tête. Face à la schizophrénie de la communauté internationale, le Liban a compris ce jour-là qu’il ne pouvait compter que sur lui-même », a souligné M. Aoun.
« Nombreux ont cru que le Liban était mort le 13 octobre 1990, mais le sang des martyrs nous a donné la force de résister. Nous continuerons à nous rassembler pour rendre hommage aux militaires qui ont donné leur vie pour la liberté, la souveraineté et l’indépendance du pays », a-t-il poursuivi, confiant avoir su dès le départ, à son retour d’exil, que « la route serait longue ».
Les partisans, par milliers, sur la route de Baabda
Les partisans du CPL ont investi par milliers dimanche la zone partant de la bifurcation menant à la route du palais présidentiel à partir de l’autoroute de Baabda, jusqu’à l’école de La Sagesse. En présence du président de la formation, Gebran Bassil, des députés membres du Courant et de l’ensemble de ces cadres, les militants, drapeaux oranges du CPL à la main, scandaient des slogans en l’honneur de Michel Aoun. Les premiers convois de partisans étaient partis dimanche matin de plusieurs régions du pays à destination de Baabda. La veille, d’autres inconditionnels du CPL avaient commencé à ériger des tentes dans les environs du palais présidentiel.
De son côté, Gebran Bassil a expliqué, en arrivant sur place, que « le peuple libanais, négligé par le Conseil des ministres, se trouve aujourd’hui à Baabda ».
Le CPL a articulé sa mobilisation autour de deux thèmes. Le premier repose sur le souvenir des victimes de l’armée libanaise. Plusieurs figures du Courant se sont symboliquement recueillis vendredi devant des mémoriaux sur l’ensemble du territoire. Cet hommage et ce soutien à l’armée prend par ailleurs une couleur particulière à la lumière de la question des nominations aux postes de commandement militaire. Ainsi, plusieurs partisans ont brandi des portraits de l’ancien chef des commandos, le général Chamel Roukoz, remplacé cette semaine par le général Maroun Kobayati. Le rassemblement a d’ailleurs débuté par un hommage solennel aux victimes de l’armée, tombés au combat le 13 octobre 1990. Après l’énoncé des noms, plusieurs témoignages de proches de militaires et acteurs du 13 octobre se sont succédé à la tribune.
L’autre thème a trait à la présidence de la République, vacante depuis plus d’un an. Les militants, interrogés sur place, se rappellent au bon souvenir du « Palais du peuple », époque où Michel Aoun occupait le palais présidentiel de Baabda, et réclament aujourd’hui l’accession de leur leader à la Magistrature suprême.
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