Révolution citoyenne ou dernière étape de l’ «automne arabe» ? Le site de la diaspora libanaise Tayyar-Intishar.org, pose quelques questions autour du mouvement «Tol3et Ri7etkon» ou «Vous puez».
Depuis la mi-juillet une grande partie de la population libanaise est en ébullition, elle bat les pavés de la capitale Beyrouth, quasi quotidiennement, faisant face aux hordes de casseurs, ainsi qu’à des agents des Forces de sécurité intérieure quelque peu zélés et faciles de la matraque ou de la gâchette.
Qui sont donc ces Libanais prêts à braver le danger et quelles sont leurs revendications ?
Pour y répondre il convient de faire un bref retour en arrière de quelques semaines, au commencement de la crise des déchets qui sévit toujours à Beyrouth, dans ses deux banlieues, ainsi qu’au Mont-Liban et dans plusieurs autres régions du pays.
Fin juin, la décharge de Naameh ferme ses portes, sous la pression des habitants de la localité du Chouf, excédés par plusieurs années de pollution ordurière. Ouverte en 1997 pour recevoir les détritus de la capitale et de la montagne environnante pendant quelques années seulement, le temps qu’une solution globale et plus écologique soit trouvée, elle était toujours en activité dix-huit ans plus tard.
La décharge de Naameh qui devait accueillir au départ deux millions de tonnes de détritus en a finalement reçu au cours de ces années plus de quinze millions de tonnes. Suite à la fermeture de cette dernière, les déchets se sont dans un premier temps Lire le reste de cette entrée »
En attendant un signe de l’Arabie saoudite, Michel Aoun, fort du soutien de Hassan Nasrallah, espère que la situation se décante d’ici au 9 juin prochain, date à laquelle Nabih Berry a fixé la sixième séance de l’élection présidentielle. Entre-temps, après le vide à la présidence, la paralysie menace les autres institutions du pays.
Le fauteuil du président est donc vacant depuis dimanche 25 mai. Pour éviter le vide, le patriarche Béchara Raï a proposé la prorogation temporaire du mandat de Michel Sleiman. Sans succès. Le Courant patriotique libre (CPL), soutenu par le Hezbollah, n’acceptera plus d’arrangement à la petite semaine. Dans toutes ses composantes, le 8 mars a fait le choix de soutenir Michel Aoun dans son ambition. Pour préserver les chances de son candidat «numéro un» à la présidence, le Hezbollah est obligé de taire son nom. Il sait, depuis plusieurs semaines, que l’accession au pouvoir du leader du CPL dépend du soutien de Riyad. Non seulement le vide ne modifie pas les données du problème, mais il les éclaire d’une lumière encore plus forte. Dans les couloirs beyrouthins de la diplomatie, tous ont le nom de Aoun à la bouche. Celui du dernier recours, le commandement en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, est, lui, dans tous les esprits. Tous les autres noms, plus ou moins sérieux, qui ont rythmé la bourse présidentielle, à coups de sondages populaires, sont rangés dans un tiroir, au cas où.
Ticket gagnant
Menée par Aoun et Nasrallah, la séquence politique du week-end constitue une réponse aux accusations de torpillage, lancées par le 14 mars, contre les soutiens de Michel Aoun. Pour le secrétaire général du Hezbollah, la commémoration de la fête de la Libération vient balayer d’un coup de poing les «écarts» du président Sleiman − comprendre, ses déclarations contre la Résistance. La page du prédécesseur ayant été pliée, Hassan Nasrallah peut se tourner vers l’avenir. «Il faut traiter la période à venir avec délicatesse, car elle est sensible. Il est nécessaire de garder son calme et d’agir avec sagesse afin de préserver la paix civile et la stabilité sécuritaire pour permettre à ceux qui négocient de poursuivre leurs efforts et d’avancer». En d’autres termes, le vide à la présidence préfigure la détérioration de la situation.
Si Hassan Nasrallah ne peut pas affirmer clairement qu’il soutient le leader du CPL, le portrait-robot qu’il a brossé du président qu’il souhaite lui ressemble trait pour trait. «Il faut déployer tous les efforts nécessaires pour élire un président capable d’assurer la stabilité, qui jouisse d’une véritable représentativité populaire et qui soit susceptible de rassurer les diverses forces politiques. De sérieuses négociations entre le CPL de Aoun et le Courant du futur ont lieu et ces pourparlers sont Lire le reste de cette entrée »
L’Armée libanaise est considérée par une majorité de Libanais, une grande partie de la classe politique et par la communauté internationale, comme le dernier rempart contre l’installation du chaos généralisé dans le pays. Elle est sur tous les fronts, du Nord au Sud en passant par la Békaa, et s’emploie à circonscrire les incidents et empêcher qu’ils ne se propagent dans toutes les directions. Son rôle fondamental dans la préservation d’un minimum de stabilité en ces temps difficiles n’empêche pas qu’elle soit la cible de virulentes critiques de la part de certains hommes politiques et de violentes attaques de la part de miliciens.
Alors que l’armée s’efforce de rétablir le calme dans la ville meurtrie de Tripoli, le député du Courant du futur, Khaled Daher, l’a qualifié, jeudi, «d’injuste», remettant en cause sa loyauté, son dévouement et son patriotisme. Cette charge lui a valu une réplique du président de la Chambre, Nabih Berry, qui lui a dit: «Ton armée a toujours raison, même si elle est injuste». Cela n’a pas empêché M. Daher de poursuivre sur sa lancée, en dépit des protestations des députés du Courant patriotique libre. Son collègue au sein du même bloc parlementaire, Ahmad Fatfat, n’a pas été plus tendre envers l’institution militaire.
Quelques heures à peine après cette agression verbales sous le dôme du Parlement, les miliciens ont pris la relève dans les rues de Tripoli, où l’armée est attaquée systématiquement depuis plusieurs jours. Le plus grave est que pour la deuxième fois en trois jours, une patrouille militaire a été la cible d’une bombe actionnée à distance. Un communiqué de l’armée a indiqué qu’à l’aube du vendredi, une bombe a explosé sur l’autoroute de Bahsas-Tripoli, loin des lignes de démarcations traditionnelles entre Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen, lors du passage d’une patrouille. L’explosion n’a pas fait de victimes mais a endommagé un véhicule militaire et provoqué des dégâts matériels dans les voitures garées aux alentours. Quelques heures plus tôt, dans la matinée de jeudi, une patrouille avait été visée par l’explosion d’une autre bombe, au niveau de la chambre du Commerce et d’Industrie de Tripoli, causant uniquement des dégâts matériels.
Une position de l’armée, sur le rond-point Abou Ali, a en outre été visée par deux roquettes de type RPG7.
Plusieurs autres postes militaires ont été visés par des rafales d’armes automatiques et des tirs de francs-tireurs. Depuis le début de ce 20ème round de violences à Tripoli, un militaire a été tué et plusieurs dizaines d’autres blessés par les miliciens partisans des rebelles syriens, encouragés par des prêches et des discours extrémistes de Lire le reste de cette entrée »
Saad Hariri a imposé sa marque en s’entendant avec le CPL au terme de négociations serrées et en jouant la carte Rifi à la dernière minute pour se tailler la part du lion. Récit des 48 heures de médiations tous azimuts et de calculs d’épicier qui ont mis fin à dix mois de surenchères partagées.
La rencontre entre Saad Hariri et Michel Aoun en Europe a fondamentalement modifié le processus de formation du gouvernement. Avant tout, parce qu’elle a mis un terme à l’impasse dans laquelle s’étaient engluées les discussions stériles entre Tammam Salam et Gebran Bassil. Jusque-là, les médiations de Waël Abou Faour avec les négociateurs du Hezbollah, prenant fait et cause pour son allié chrétien, et le Premier ministre désigné, sensible aux conseils de Fouad Siniora, n’avaient rien donné. Nabih Berry et Walid Joumblatt, qui ont compris que la fenêtre diplomatique du moment offrait l’opportunité de former un gouvernement d’union nationale, conseillaient à Tammam Salam de s’ouvrir davantage au CPL. Rien à faire, le maître de Mousseitbé ne pouvait pas se déjuger, craignant de fragiliser sa formule basée sur la rotation des portefeuilles. Las de ces tergiversations, Gebran Bassil a donc pris les devants en début de semaine dernière et appelé Nader Hariri, directeur du cabinet de Saad Hariri, avec qui il entretient de bonnes relations personnelles, pour enfin régler la question de la représentation du parti.
Le CPL entendu
Après plusieurs entretiens téléphoniques pour expliquer les demandes du CPL et de ses alliés au sein du Bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Gebran Bassil et Nader Hariri finissent par se rencontrer, jeudi soir, au cours d’un dîner familial à Rabié. Le repas dure plus de deux heures et l’atmosphère est plutôt bonne. Ces derniers mois, cadres, députés et leaders des deux partis ont multiplié les rendez-vous de travail. A table, Gebran Bassil réexplique que le CPL considère que la rotation des portefeuilles n’est qu’un prétexte pour le déloger, lui et son parti, du ministère de l’Energie. En face, Nader Hariri est attentif. En réalité, les deux hommes Lire le reste de cette entrée »
Echaudé par les choix politiques de ses alliés au cours des trois derniers mois, le CPL s’emploie à renouer contact avec l’ensemble des forces du pays, sans rien changer à ses principes.
Dans une interview, le 25 août dernier dans le quotidien al-Liwa’, le député CPL de Baabda, Alain Aoun, annonçait que Michel Aoun était candidat à la présidence de la République. «Si l’alliance en faveur de la prorogation se poursuit entre le 14 mars et le 8 mars, le vide touchera la présidence. Nous avons été surpris par la position de nos alliés, en harmonie avec celle du 14 mars, pour les différentes échéances. Ils ont tous lié le destin du Liban au sort de la crise syrienne. Ces forces doivent éloigner le Liban de ce qui se déroule en Syrie. Voilà résumée, en quelques phrases, la nouvelle base de travail du CPL. A la prorogation du Parlement et à l’importation de la crise syrienne, Rabié veut opposer une alternative libanaise pur jus. Désormais, il y a le 8 mars, le 14 mars et le CPL, qui vend à l’opinion publique son particularisme, face au monde politique du pays et ses obédiences étrangères. Si le document d’entente avec le Hezbollah sacralise son positionnement sur la scène internationale, Rabié a autre chose à proposer.
Première des priorités, sortir le Liban de l’ornière syrienne et de l’escalade entre sunnites et chiites. Après avoir, au cours de l’été, clarifié ses partenariats avec le Hezbollah et le mouvement Amal, Michel Aoun s’emploie à reprendre langue avec l’autre camp. Pour la deuxième fois en trois mois, le général a ainsi reçu, le 5 septembre dernier, l’ambassadeur d’Arabie saoudite Ali Awad Assiri. A Rabié, on parle de «signaux positifs envoyés par l’Arabie, à travers son ambassade à Beyrouth, au général Aoun, qui ne peuvent être accueillis qu’avec encore plus d’ouverture et d’attitude positive, ce que fait le général depuis que ces signaux se sont confirmés». En août, dans un entretien accordé au quotidien al-Hayat, le leader du CPL indiquait que le conflit avec Saad Hariri était terminé, et s’il revenait au Liban, c’est parce que c’est un leader politique qui a une forte présence à ce niveau sur la scène locale. Il a ajouté que Hariri pouvait être «un intermédiaire honnête entre toutes les parties».
Faut-il rapprocher ses déclarations sur le leader du Courant du futur à ses critiques acerbes formulées contre le président Michel Sleiman et le Premier ministre Najib Mikati, accusés de s’être «accaparés seuls des prérogatives de l’Exécutif»? Sans doute, aux yeux du CPL, et pour embrasser l’ensemble de ses cibles, il faut y ajouter le président du Parlement Nabih Berry. Mais la priorité de Michel Aoun est ailleurs. Dans une volonté d’apaiser les tensions, le CPL a Lire le reste de cette entrée »
La campagne de dénigrement contre l’Armée libanaise se poursuit de plus belle dans les milieux politiques et religieux proches du Courant du futur, en dépit des démarches d’apaisement qui se sont traduites par l’évacuation par le Hezbollah de ses deux appartements à Abra et l’arrestation de soldats impliquées dans des actes de violence contre un partisan d’Ahmad al-Assir et d’un membre des «Brigades de la Résistance», accusé d’avoir participé à des incidents contre les partisans d’al-Assir.
Les appels se sont multipliés pour une «enquête détaillée» autour des événements de Saïda, ce qui équivaut à placer l’armée dans une position défensive, alors qu’elle ne faisait que se défendre contre une milice extrémiste illégale, dirigée par un cheikh au discours fanatique et belliqueux. Une milice qui a tué 17 soldats et en a blessés 100 autres.
Selon des observateurs, l’objectif de cette campagne, orchestrée et amplifiée par les médias proches du 14-Mars, est de faire oublier l’origine des combats de Saïda, qui ont commencé par l’assassinat de sang froid, à la méthode des extrémistes de Fatah el-Islam, en 2007, de quatre militaires postés à un barrage. «C’est une campagne offensive et préventive, pour dissuader l’armée de mener d’autres opérations du même type contre des groupes extrémistes responsables de meurtre de soldats et d’agression contre des positions militaires à Tripoli et Ersal», indique des observateurs de la scène politique libanaise. «Le but est identique à celui qui était recherché par Ahmad al-Assir: paralyser l’armée et la neutraliser», poursuit la même source.
Face à ces attaques incessantes, le commandement de l’armée a publié hier un communiqué pour «dénoncer la campagne politique et médiatique menée contre l’institution à travers des vidéos, des enregistrements et des photos fabriqués et dans lesquels il est question d’éléments armés combattant aux côtés de la troupe lors de son opération à Abra». «L’armée a attendu en vain que les responsables de cette campagne prennent conscience de la Lire le reste de cette entrée »
Nicolas Sehnaoui, ministre libanais des Télécoms, a tenu une conférence de presse pour dénoncer les blocages persistants du PDG d’Ogero, Abdel Menhem Youssef, qui a la main sur les ressources internet de l’état. M. Youssef, pur produit de la corruption haririste, est d’un bord politique opposé à celui du ministre Sehnaoui. Fidèle lieutenant de la famille Hariri, dont le système de corruption fait l’objet d’une offensive sans précédent au Liban de la part du Courant patriotique libre, ceci explique le manque de coopération de cet haut-fonctionnaire d’état vis-à-vis des avancées réalisées par le ministre des télécoms et de toute son équipe.
C’est ainsi que Youssef bloque une grande partie de la capacité disponible pour l’internet au Liban, réduisant de moitié son potentiel.
Sehnaoui explique en détail dans cette conférence de presse le potentiel de l’infrastructure en place sans cesse bloqué par Youssef :
Après des mois de débats acharnés, mais relativement stériles, les députés devaient proroger le mandat du Parlement pour une durée d’au moins un an, le temps pour eux d’élaborer une nouvelle loi électorale. Une décision qui ne satisfait pas tout le monde, mais qui semble actée.
Votera, votera pas? C’est sans doute ce que se sont demandé les Libanais ces derniers jours, en assistant aux éternelles tergiversations sur la tenue des élections législatives. Après la mise à l’écart des différents projets de loi, censés remplacer la loi de 1960, par l’une ou l’autre des parties en présence, la solution intermédiaire de la prorogation a effectué son grand retour, au grand dam de certains.
Pourtant, lundi, le Premier ministre démissionnaire Najib Mikati et son Conseil des ministres, réunis brièvement à Baabda, se sont décidés à former la Commission de supervision des élections législatives. Ils ont même approuvé un budget de 22 milliards de livres libanaises, destiné à la gestion des élections le 16 juin prochain, en vertu de la loi électorale en vigueur. Dans une quinzaine de jours donc. «Nous souhaitons une loi électorale plus juste pour les Libanais, mais nous sommes obligés de remplir nos devoirs conformément à la loi», a déclaré Najib Mikati, à l’issue de la réunion. Surprise donc pour les Libanais, appelés théoriquement à se rendre dans les isoloirs le 16 juin, sans avoir pris connaissance des programmes – si programme il y a – des candidats à la députation. Toutefois, qu’ils se rassurent, cette annonce n’est au final qu’un coup d’épée dans l’eau, purement pour la forme, puisque la prorogation du mandat du Parlement semble bel et bien actée. Sur ce sujet, le Premier ministre démissionnaire a estimé que «le gouvernement ne se prononce pas sur cette affaire, c’est la Chambre qui doit décider. Si la décision est prise de proroger le mandat du Parlement, nous l’examinerons et chacun donnera son avis sur cette demande». En préalable à cette annonce de la date des élections, quasiment tous les partis, à l’exception des Kataëb qui ont attendu lundi pour le faire, ont présenté leurs candidats à la législature (voir encadré), qu’ils soient opposés ou non à la loi de 1960.
La situation très instable du Liban, du fait des événements en Syrie et leurs répercussions dans plusieurs points névralgiques comme Tripoli, Saïda, Ersal ou encore les roquettes tombées sur Chiyah ces derniers jours, apparaît comme la raison première de la prorogation. Pour autant, tous les partis ne sont pas d’accord sur la durée de cette prorogation.
Dans le camp du 8 mars, si le Hezbollah et Amal n’étaient pas hostiles à cette option, pour des raisons stratégiques – le premier étant occupé sur le front syrien -, on a vite écarté l’éventualité d’une prorogation de six mois. Une échéance trop brève pour se mettre d’accord. Le tandem chiite penchait plutôt pour un report de deux ans des élections. Mais c’était sans compter sur le président du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, qui a refusé en bloc une quelconque prorogation, après avoir accepté du bout des lèvres, la tenue des législatives en temps et en heure, selon la loi de 1960, qu’il a pourtant décrié depuis de longs mois. Le leader du CPL préférait en effet une élection dans les délais, plutôt que Lire le reste de cette entrée »
Face à la prorogation parlementaire, le peuple réclame des comptes…
« Ils disent avoir peur de la situation sécuritaire… la seule chose qui leur fait peur, c’est de perdre leur chaise parlementaire », lance un manifestant.
Seuls les députés du Courant patriotique libre ont refusé ce vote et feront appel contre cette loi au conseil constitutionnel.
Depuis la séance parlementaire avortée de mercredi qui a vu la chute du projet dit orthodoxe, la scène chrétienne est en ébullition, revivant des moments douloureux que chacun souhaiterait pourtant effacer de sa mémoire. Le clivage entre les deux camps rivaux, le CPL de Michel Aoun et les Forces libanaises de Samir Geagea, est à son apogée et Geagea ne ménage pas ses critiques directes et personnelles à Aoun, dont les partisans ne sont pas non plus tendres avec lui. Mais au-delà de cette animosité toujours vivace, une partie de la rue chrétienne a été choquée par l’abandon du projet orthodoxe, considéré par certains comme une chance pour les chrétiens de recouvrer les droits dont ils ont été spoliés par l’accord de Taëf. Dans l’entourage du général Aoun, certains se demandent même pourquoi ce dernier n’avait pas prévu le scénario d’un retournement de dernière minute de Geagea contre le projet « orthodoxe », en dépit des engagements pris à Bkerké, alors que plusieurs indices allaient dans ce sens et que les milieux proches de Saad Hariri avaient sciemment révélé les reproches à peine voilés qu’il avait adressés au chef des FL pour son appui à ce projet.
Les sources proches de Rabié précisent à cet égard que le chef du CPL avait évidemment pensé à un tel scénario, mais il avait préféré penser que les hommes peuvent changer et que le chef des FL ne pouvait pas laisser passer cette chance unique. En même temps, les mêmes sources précisent que Aoun était convaincu qu’en changeant d’avis au sujet du projet « orthodoxe », Geagea serait en porte-à-faux avec la rue chrétienne et sa popularité auprès des électeurs en prendrait un sérieux coup. En somme, s’il devait se retourner contre ce projet, il serait en confrontation avec la base chrétienne et non plus avec le CPL.
Les même sources ajoutent que ce qui confirme cette thèse, c’est que depuis mercredi, Geagea et ses députés multiplient les apparitions devant la presse pour expliquer leur position et cibler les attaques contre le général Aoun. Par contre, le CPL et son chef, estiment les mêmes sources, ont gagné en crédibilité, étant conséquents avec eux-mêmes et avec leurs positions, évoquant à cet égard les résultats de nouveaux sondages. Le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Gebran Bassil, avait d’ailleurs clairement défini la position du CPL en disant que le premier choix est le projet orthodoxe, et le pire la prorogation du mandat du Parlement. Il avait ajouté que Lire le reste de cette entrée »