Hajj Hassan : Nos plaintes sur l’abattage d’arbres restent sans suite
Posted by jeunempl sur novembre 19, 2011
(L’Orient le Jour)
Que dire quand un ministre de l’Agriculture reconnaît que d’importantes plaintes déposées par lui-même contre des personnes coupables d’abattage illicite et intensif d’arbres sont restées sans suite ?
Le ministre de l’Agriculture Hussein Hajj Hassan a eu le courage d’admettre cette réalité au cours d’une conférence pour le lancement du volet libanais du projet d’adaptation des politiques sur les forêts aux changements climatiques, un projet destiné au Proche-Orient et à l’Afrique du Nord, financé par l’Agence allemande pour le développement (GIZ).
Le ministre a déploré que le Liban n’aura bientôt de vert que le nom. « Il faut décider si on veut préserver ce qui nous reste de forêts, a-t-il dit. Sommes-nous en train de le faire quand un procès-verbal dressé par un garde forestier d’une valeur d’un milliard de livres est abaissé à cent mille par un juge ? Cela ne s’appelle pas préserver les forêts, mais participer à un complot pour leur disparition. » Hajj Hassan a accusé plusieurs présidents de municipalités « de battre les gardes forestiers pour les empêcher d’accomplir leur mission, et de participer eux-mêmes à l’abattage d’arbres ». « Nous avons enregistré vingt cas de gardes forestiers agressés, a-t-il déploré. J’ai moi-même présenté des plaintes contre des présidents de municipalités, des plaintes dont je n’ai plus jamais entendu parler, bien que j’aie relancé les autorités concernées. Nous avons mené campagne contre un des contrevenants, et il n’a été détenu que 24 heures. Il avait coupé 400 tonnes de bois alors que son permis ne lui autorisait que 20 tonnes. »
L’un des objectifs du plan de reboisement qui découlera de ce programme, tel qu’il a été présenté au cours de cette conférence, est d’augmenter l’actuelle proportion d’espaces verts du Liban, estimée à 13 %, à un total de 20 %, dans une vingtaine d’années. « Avant d’augmenter la proportion d’espaces verts de 7 %, encore faut-il préserver ce qui reste, a souligné le ministre. Quand nous parlons de 7 % de la superficie du Liban, approximativement 700 kilomètres carrés, soit environ 40 millions d’arbres. La plantation d’un arbre coûte 10 dollars, donc 400 millions de dollars. C’est une grande somme, il faudra vingt ans pour réaliser ce plan. »
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