Mouvement pour le Liban

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Edward Maalouf: « Je n’ai à aucun moment été soutenu par les autorités libanaises »

Posted by jeunempl sur novembre 10, 2008

Mhamad Ezzedine – Libnanews

edward-maaloufTombé du sixième étage d’un immeuble beyrouthin en 1995, Edward Maalouf, spécialiste de cyclisme handisport (handbiking ou « vélo à mains ») a été, les 12 et 14 septembre 2008, double médaillé de Bronze lors des treizièmes Jeux Paralympiques qui se sont tenus à Pékin. Ce Libanais aux mains de bronze a accordé à Libnanews une interview exclusive, au cours de laquelle il nous a fait part de son expérience dans la capitale chinoise.

1- Les 12 et le 14 septembre 2008, vous remportiez deux médailles de bronze aux Jeux Paralympiques de Pékin. Cela a-t-il changé votre vie ?

Avant les jeux paralympiques, je n’avais jamais remporté de médailles d’une telle importance. Ce sont en plus les deux premières de l’Histoire du Liban, alors oui, je peux affirmer que cela a définitivement changé ma vie.

2- Comment pouvez-vous décrire l’ambiance de ces Jeux?

C’était aussi magnifique que spécial. En effet, au village olympique nous avions l’impression d’être dans un autre monde, un monde où tous les athlètes sont concentrés sur leurs épreuves, et déterminés à gagner. Ces sportifs sont issus des quatre coins du monde. Ce fut une période enrichissante: il y avait un vrai échange entre nous.

3- Comment vous sentez-vous à l’issue de votre expérience pékinoise?

Après les Jeux, je n’ai pas seulement remporté deux prix, mais j’ai énormément gagné en expérience. La manière de s’entraîner et de préparer un tel événement est tout à fait différente de celle des championnats du monde ou des courses européennes.

4- Etes-vous satisfait de votre performance? Que vous a-t-il manqué pour remporter la médaille d’or?

Certes, j’ai remporté deux médailles de bronze, mais je ne suis pas pour autant satisfait. Auparavant, tout autre résultat qu’une médaille d’or ne m’intéressait pas, mais parfois il y a des circonstances qui vous empêchent d’atteindre les buts que vous vous étiez fixés. En effet, 4 jours avant la course, je suis tombé malade. La première course (contre la montre) ne m’a posé aucun problème, mais lors de la seconde course (le Road Race) – qui est ma discipline de prédilection – j’étais très affligé, je n’ai pas pu reproduire ce que j’avais réalisé à l’entrainement.

De plus, beaucoup de problèmes sont survenus durant cette course et plus spécialement à l’occasion du deuxième tour. J’ai même voulu  arrêter, car mon corps était vraiment à bout de forces, cependant mon moral s’est révélé être en acier. Ainsi ai-je décidé de m’arrêter seulement si mon cœur lâcherait.

Par contre si je n’avais pas été touché par cette infection, j’aurais certainement terminé seul en tête de la course, surtout que les autres athlètes étaient également exténués. Toujours est-il que pour le jour J, vous deviez être bien préparé à l’avance, se sentir de bonne humeur mais aussi avoir un peu de chance. Personnellement, je me suis préparé comme il le fallait mais les deux autres paramètres m’ont fait défaut.

5- A quoi avez-vous pensé sur les podiums?

J’étais très déçu de ne point avoir remporté l’Or, mais aussi que le drapeau libanais ne puisse flotter au dessus des deux autres.

6- Avez-vous été félicité par le ministre de la Jeunesse et des Sports au Liban ou par un quelconque responsable libanais?

Seuls Mme Randa Berri (présidente du comité paralympique libanais) et l’ambassadeur du Liban en Chine m’ont appelé afin de me féliciter. Cependant je tiens à dire que je n’ai à aucun moment été soutenu par les autorités libanaises, tout ce qu’ils ont consentis à me donner se résume à 3 billets d’avions et à quelques tenues.

7- Peut-on espérer voir plus de Libanais participer aux prochains jeux paralympiques à Londres?

Eh bien tout dépend de l’attitude du gouvernement libanais, à savoir s’il compte prendre ce dossier au sérieux ou pas. Il doit mettre en place un plan et y allouer un budget.

8- Selon vous, le handisport a-t-il un avenir au pays du Cèdre?

L’handisport doit avoir un plan spécifique d’avenir et des personnes spécialisés qui ont de l’expérience. Car s’entraîner tout seul sans coach et surtout sans avoir un programme bien défini ne mène à rien.

9- Justement, quel message aimeriez-vous adresser aux Libanais et aux personnes qui souffrent d’un handicap ?

J’espère qu’elles trouveront quelqu’un qui pourrait les aider, et je suis sûr que si j’ai pu le faire, ils peuvent également y parvenir. Ils doivent se battre pour atteindre leurs objectifs!

10- Désormais qu’elle est votre prochain objectif?

Londres 2012 est une date cruciale sur mon calendrier, mais mon prochain grand objectif n’est autre que les championnats du monde l’an prochain à Séville en Espagne.

11- Participerez-vous au prochain marathon de Beyrouth ?

Après ma dernière course, je suis resté cloué au lit à cause d’un virus contracté en Chine, et je n’ai toujours pas réussi à me rétablir. J’espère néanmoins pouvoir y être, en tout cas, je ferais tout mon possible pour être sur la ligne de départ. Je souhaite vivement prendre part à cette belle course.

12 – Nous vous remercions de nous avoir accordé un peu de votre temps. Un dernier mot pour vos fans?

Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont envoyés des messages d’encouragements lorsque j’étais à Pékin, leurs mots m’ont beaucoup inspirés. Je les ai tous lu. Je tiens particulièrement à remercier mes sponsors pour leur soutien: NESTLE PURE LIFE, ACT FOR LEBANON, TWIN DOTS, SRM, NESTLE FAMILY et SUNRISE MEDICAL.

Propos recueillis par Mhamad Ezzedine

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