La dernière déclaration faite par le Premier ministre Nagib Mikati concernant son refus de toute atteinte aux prérogatives du président du Conseil dans le cadre de l’action gouvernementale risque d’être au centre d’un important débat au début de l’année 2012. Et, d’ores et déjà, la question soulevée sur ce plan par M. Mikati semble constituer un nouveau sujet de polémique. Le chef du gouvernement, rappelle-t-on, avait souligné jeudi, dans un discours qu’il avait prononcé devant les fonctionnaires du Grand Sérail, que « toute tentative de porter atteinte aux prérogatives de la présidence du Conseil, que ce soit en s’attaquant directement à l’institution (de la présidence du Conseil) ou ses dirigeants ou en essayant d’instituer des précédents dans l’exercice politique, au sein du Conseil des ministres ou en dehors de ce cadre, sera farouchement rejetée par tous ceux qui se soucient du respect de la Constitution, et nous en premier ». M. Mikati avait d’autre part relevé que « la présidence du Conseil dirige l’autorité exécutive ». Il faisait allusion implicitement à la position de certains pôles aounistes qui ont soulevé à plusieurs reprises la question des prérogatives des ministres et du chef du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions.
Les propos tenus jeudi par M. Mikati à cet égard ont suscité hier, d’emblée, de vives réactions de la part du député aouniste Ziad Assouad et de l’ancien député Albert Mansour, lequel, note-t-on, avait participé en 1989 à l’élaboration de l’accord de Taëf qui est devenu par la suite la nouvelle Constitution du pays.
À l’issue d’une entrevue qu’il a eue hier à Aïn el-Tiné avec le président de la Chambre, Nabih Berry, M. Mansour a ainsi fait une déclaration dans laquelle il a réfuté les propos de M. Mikati concernant la nécessité de préserver les prérogatives de la présidence du Conseil, en tant qu’institution constitutionnelle. L’ancien député a déclaré à ce sujet : « J’ai soulevé avec le président Berry la question de la déclaration du Premier ministre dans laquelle il fait mention de l’institution de la présidence du Conseil qui serait chargée de la conduite du pouvoir exécutif. J’ai attiré l’attention du président de la Chambre sur le fait que d’un point de vue constitutionnel, il n’y a pas d’institution de la présidence du Conseil. Il y a un Premier ministre de la même façon qu’il existe un président de la République. » Lire le reste de cette entrée »