(L’Orient le Jour – Marie-José Daoud)
Depuis la semaine dernière, la société civile libanaise se mobilise contre le blocage des communications téléphoniques via Internet, communément appelées Voice over IP (VoIP). Le ministère affirme que les particuliers ne sont pas visés.
Depuis une dizaine de jours, certains utilisateurs de Skype et autres logiciels de téléphonie sur Internet ont eu la mauvaise surprise de découvrir que ces derniers étaient bloqués. Les plaintes ont rapidement fusé, notamment sur Internet. Des groupes sur le réseau social Facebook, des activistes et des internautes accusent en effet le gouvernement d’atteinte à leur droit d’utiliser les technologies modernes. Dans une tribune publiée dans le quotidien anglophone Daily Star le 8 juin, Imad Atalla, directeur d’une société de logiciels et éditeur d’un magazine, a déploré pour sa part que « le gouvernement gère les télécoms comme une source de revenus, plutôt que comme un service public au même titre que l’eau et l’électricité. Cela étouffe la croissance d’une économie numérique robuste ».
Interrogé sur les raisons de ces restrictions soudaines, le ministère des Télécommunications a répondu que la loi des Télécoms de 2002 réserve le monopole de la téléphonie fixe à Ogero et interdit de fait la téléphonie par le biais d’Internet, qui utilise le protocole de Voice over IP (VoIP, voir encadré). Et le Liban souhaite se réserver une période de transition avant de l’autoriser, afin de préserver pendant un certain temps les recettes que tirent les compagnies de téléphonie publiques des appels à l’international. Les tarifs élevés pratiqués par Ogero – plus d’un à deux cents par minute pour les appels internationaux entrants, par exemple – ont conduit au développement d’un marché noir d’autant plus actif que la Lire le reste de cette entrée »