Par Nayla Chahla
A quatre mois des élections municipales libanaises prévues pour mai 2010, les interrogations s’accentuent sur la tenue ou l’ajournement du scrutin. Entre les appels pour tenir les élections à temps, les amendements à réaliser sur la loi électorale, les préparatifs stagnent à tous les niveaux.
Les élections municipales doivent selon la loi se tenir tous les six ans au mois de mai, mais le débat fait rage dans la sphère politique au sujet du prochain scrutin. Dans le camp de l’opposition comme du 14 mars, les avis sont partagés, certains exigent la tenue du scrutin à temps, d’autres demandent son ajournement pour procéder à des amendements de la loi. Au sein du 8 mars, certaines voix demandent que l’application de l’amendement, déjà réalisé, de l’abaissement du droit de vote à 18 ans (au lieu de 21), soit corrélé à l’octroi du droit de vote aux Libanais de la diaspora. Autre question soulevée : la division de la ville de Beyrouth pour garantir les sièges de certaines communautés.
Finalement, aucune décision gouvernementale n’est encore décrétée au sujet des municipales. L’organisation du scrutin reste en suspens.
Quand on interroge les experts sur les raisons d’un ajournement des prochaines municipales, ils sont en général catégoriques. Sami Salhab, professeur en Droit Civil, rappelle : « Le ministre de l’Intérieur a bien fait savoir que les élections municipales doivent être organisées à temps, conformément à la date prévue par la loi » (qui stipule de tenir les élections municipales tous les six ans au mois de mai ndlr). Pour ce qui concerne les amendements, qui selon certains devraient conduire à un ajournement du scrutin pour cause de délai d’application, M. Salha tient à préciser que « l’amendement peut se faire même trois mois avant le scrutin. Il suffit que le Parlement soit convoqué et ratifie les amendements requis pour que la nouvelle loi entre en vigueur ». « Que ce soit l’abaissement de l’âge de vote, l’amendement de la loi ou la division de la Municipalité de Beyrouth, tous ces amendements ne justifient en rien l’ajournement des municipales, ce ne sont que des prétexte », martèle-t-il. « Il suffit qu’il y ait un consensus national, voire une entente entre les responsables politiques pour entreprendre les procédures nécessaires et organiser le scrutin suivant la loi », a précisé M. Salhab.
L’ajournement : « une mauvaise image pour le pays »
Interrogé sur les potentielles retombées sur le Liban d’un ajournement des élections municipales, pour Sami Salhab, c’est surtout une question de réputation pour le pays, laisse-t-il entendre. « A vrai dire, un ajournement ne débouchera pas sur des problèmes graves sur le pays », a-t-il indiqué. « Cependant, s’il a lieu, ce report va laisser un aspect négatif sur la réputation du Liban », a-t-il affirmé. Lire le reste de cette entrée »