Moins de deux ans après le renversement de Hosni Moubarak, l’Egypte a renoué avec l’état d’urgence, les affrontements meurtriers et l’instabilité politique. Confronté à une vague de protestation sans précédent depuis son élection, en mai, qui a fait une cinquantaine de morts et plus de 500 blessés en cinq jours, le président Mohamed Morsi a décrété dimanche l’état d’urgence pour un mois dans trois provinces du Canal de Suez, dont celle de Port-Saïd.
L’état d’urgence, imposé durant 30 ans sous le règne de Moubarak, avait été levé en mai 2012.
Dans un discours à la nation retransmis en direct à la télévision, M. Morsi a aussi annoncé un couvre-feu nocturne de 30 jours dans ces trois provinces et menacé de prendre «d’autres mesures exceptionnelles» s’il était «contraint de le faire». «Je le ferai pour l’intérêt de l’Egypte. C’est mon devoir et je n’hésiterai pas un instant», a lancé le président. «Je suis contre les mesures exceptionnelles mais j’avais dit que si j’y étais contraint, je le ferais pour éviter que le sang ne coule et pour protéger les citoyens.»
Le président Morsi a appelé les dirigeants de l’opposition à un dialogue national lundi. Mais le mouvement du nassérien Hamdine Sabbahi, le Courant populaire, a déjà annoncé son «refus de participer à un dialogue alors que se poursuit l’effusion de sang et que continuent les crimes du régime contre les manifestants». Le Prix Nobel de la paix Mohammad el-Baradei a de son côté affirmé Lire le reste de cette entrée »