L’Orient le Jour – Suzanne Baaklini
Incinération ? Enfouissement ? Recyclage ? Au cours d’une intervention dans le cadre du dix-huitième Salon du livre, Paul Abi Rached, président de l’association Terre-Liban, a fait le point sur la question en insistant sur les multiples bénéfices du recyclage.
Une tonne de déchets recyclés peut rapporter jusqu’à… 103 dollars. Alors qu’actuellement, le coût du traitement d’une tonne de déchets (par enfouissement) va jusqu’à 130 dollars. Surprenant ? Paul Abi Rached ne le pense pas. C’est la longue expérience de l’association qu’il préside qui le rend certain que le tri, recyclage et compostage à l’échelle des municipalités est la solution idéale pour le Liban. Durant sa conférence, il a longuement étayé ses arguments.
Le premier avantage évident du recyclage est écologique. « À Terre-Liban, nous avons commencé le recyclage dès 1995, raconte Paul Abi Rached. La première année, nous avons calculé avoir sauvé 535 arbres. Aujourd’hui, nous comptons quelque 290 clients dont 102 écoles et universités, et 188 entreprises. Comme nous sommes une organisation à but non lucratif, une camionnette offerte par l’Unicef en 2008 nous a permis de nous étendre. Actuellement, nous effectuons notre collecte jusque dans des contrées éloignées, comme Chebaa, Hermel, Ersal, Wadi Khaled… »
L’écologiste adresse au public un message clair : le tri et recyclage, même à domicile, est possible, facile et rentable. « Nous préconisons d’adopter un système de trois poubelles : l’une pour les matières organiques, la deuxième pour le papier et la troisième pour le reste », dit-il. Le papier, le verre (blanc), l’acier (comme pour les boîtes de conserve), l’aluminium (des canettes et des ustensiles de cuisine), le plastique sous toutes ses formes sont tous recyclés dans des usines au Liban. Or une tonne de papier peut rapporter jusqu’à 120 000 livres, une tonne d’aluminium de 1,8 à 2,2 millions de LL, etc. Même l’huile de friture peut être reprise pour être transformée en biodiesel. Voilà comment, en étudiant la composition typique d’une tonne de matières recyclables d’ordures ménagères, l’association est arrivée au chiffre moyen de 103 dollars.
Outre le tri à domicile et dans les entreprises, Terre-Liban s’est souvent intéressée aux problèmes rencontrés par les municipalités. « Nous sommes d’avis qu’un problème comme celui des déchets doit être décentralisé, soutient Paul Abi Rached. Selon nos études, Lire le reste de cette entrée »