L’Hebdo Magazine – Julien Abi-Ramia
Sur la base de preuves matérielles et d’éléments circonstanciels, les services de renseignements des FSI accusent l’ancien ministre Michel Samaha, en garde à vue depuis plus d’une semaine, et deux généraux syriens d’avoir fomenté des attentats ciblés dans le nord du Liban. Magistral coup de filet ou guet-apens politique? Voici le récit d’une traque improbable.
Jouar-Khenchara, à trente kilomètres au nord-est de Beyrouth. Il est sept heures du matin, ce 9 août, lorsque dans ce village cossu du haut-Metn situé entre Bteghrine et Dhour Choueir, quatre voitures de police et une unité des services de renseignements forcent la porte de la résidence secondaire de Michel Samaha. L’ancien ministre est encore au lit, en pyjama. Les policiers le ligotent après l’avoir autorisé à prendre ses médicaments et à s’habiller. Au même moment, trente agents perquisitionnent l’appartement beyrouthin de l’ex-député et ancien ministre, au sixième étage de l’immeuble Karam, sur la place Sassine à Achrafié. Trois de ses filles étaient dans l’appartement lorsque la police est intervenue. En plus de l’homme politique, son chauffeur originaire du même village, Farès Barakat, son garde du corps Ali Mallah ainsi que sa secrétaire personnelle Gladys Awada, sont interpellés. Dans de grands sacs de plastique noirs, les forces de l’ordre saisiront aux deux domiciles des dossiers, des téléphones portables, deux ordinateurs et des cassettes vidéo. Deux des voitures personnelles de l’ancien ministre, une Mercedes et une Audi, sont mises sous scellés. Les fouilles auront duré quatre heures. Après trois semaines de traque, la Lire le reste de cette entrée »