Monsieur Ibrahim El Ali, quelles sont les actions menées par votre organisation pour lutter contre la pollution de l’air au Liban ?
Mawassem Khair (Bluegreen Liban) a entrepris plusieurs actions de protection de l’environnement dont la dépollution de plus de 4000 bombes à sous munitions après la guerre de 2006 et des bombes à phosphates, puis entrepris plusieurs actions de reboisement, de nettoyage des forêts et des cours d’eau…
Notre organisation est très active au niveau international pour initier des projets de grande envergure, particulièrement au niveau de l’union pour la méditerranée.
Aujourd’hui J’élabore un projet avec la région Ile de France pour un transfert de compétence visant à établir des campagnes de mesure et déterminer des pics de pollutions de la qualité de l’air au Liban.
L’homme oublie qu’il respire quotidiennement plus de 20 kilos d’air, alors qu’il ne prête attention qu’au kilo d’aliments qu’il absorbe. Quand cet air est pollué comme à Beyrouth, ses habitants absorbent quotidiennement des fines particules polluantes de la taille de bactéries et qui finissent par causer des problèmes importants de santé publique.
Tous les types de pollutions finissent par se retrouver dans l’air. Donc, planter un arbre seulement est une action pour lutter contre la pollution de l’air, d’où l’urgence de renforcer les espaces verts dans les villes libanaises.
Il y a de nombreuses mesures possibles autres que préventives. Celles qui agissent au niveau du transport, des industries, et aussi de l’agriculture, surtout qu’on retrouve des pesticides qui se retrouvent mélangés avec les émissions des gaz de voiture.
Puis il est urgent d’assister le gouvernement à se conformer aux meilleures normes en vigueur au niveau international.
Puis sensibiliser les citoyens sur la pollution automobile, ou encore les usines de cimenteries ou métallurgiques ou des centrales électriques. L’installation de filtres ou la mise en place d’un système optimal de filtration est un investissement énorme que l’état n’oblige pas à faire. Mais ne serait-il pas temps que les pollueurs contribuent financièrement pour endiguer cette situation intolérable ?
– Que pensez vous de la législation en vigueur au Liban concernant les pollutions de l’air ? Si ces législations existent, sont elles appliquées ?
Comme dans tout au Liban il y a un grand fossé entre les législations en vigueur et la réalité de leur application sur le terrain.
Il faut d’abord faire une distinction entre les gaz à effet de serre, principalement le CO2, auxquels s’attaque le protocole de Kyoto en 1997 et les gaz polluants (gaz acides tels que SOx (sulfates), NOx (nitrates), composés chlorés et fluorés, dioxines, métaux lourds,etc).
Ces gaz soufrés issus de la pollution automobile sont très rarement sanctionnés contrairement à la législation de tous les pays modernes, et si le parc au Liban est composé d’un million 500 milles véhicules, plus de la moitié circule dans la région de Beyrouth, et plus de 30% d’entre eux n’ont pas leur visite technique à jour. Si ce parc est relativement neuf, sa consommation en CO2 reste élevée ; plus de 400g de CO2/km , alors qu’en Europe, le taux maximum est fixé à 140g par km. Lire le reste de cette entrée »