En l’an 680 de l’ère chrétienne,disparaissait une figure emblématique, pieuse, pure et révolutionnaire de l’Islam; le martyre qui bascula a tout jamais l’histoire de la religion du Prophète Mahomet ; l’Imam Hussein (Paix a son âme).
Au moment où la société perdait de ses valeurs traditionnelles et religieuses, et à une époque où les déviations mettaient en danger la survie et la diffusion du message sacré transcris dans le livre pur du Coran, l’Imam Hussein, petit-fils du Prophète, réclama le Califat qui lui revenait inéluctablement, dès la mort de Moawiya, ancien gouverneur de l’empire Omeyyade. Son fils, Yazid, refusa de léguer sa place qu’il venait d’hériter, au descendant de Mahomet, et décida de poursuivre jusqu’au massacre, la famille entière du Prophète… C’est ainsi qu’est né, l’Achoura.
Ce triste et douloureux anniversaire chez les Chiites du monde entier est l’occasion d’impressionnantes processions d’auto-flagellations menant jusqu’à l’écoulement du sang à partir de la tête, un peu comme pour ressentir une moindre part de la souffrance que l’Imam Hussein a dû ressentir lors de son assassinat. Ces défilés au rythme de cris de désespoir, et d’un ressentiment de culpabilité de ne pas avoir été aux côtés de la famille du Prophète afin de protéger de leurs corps chacun des infaillibles, montre bien l’attachement de cette communauté à sa religion, son prophète, et surtout chaque membre de sa famille.
Au Liban, et surtout au Sud, à Nabatieh, connue sous le nom de la ville de l’Imam Hussein, ce 19/01/08 marquait la célébration du dixième jour de l’Achoura, une journée assez attendue dans cette ville, en raison du caractère traditionnel de cet évènement, et des coutumes qui Lire le reste de cette entrée »
Une manifestation pour le droit des gais et lesbiennes, en février 2009 dans les rues de Beyrouth.
A l’ère où le printemps arabe touche les pays arabes dictatoriaux, il convient de s’attarder sur les plaies combien nombreuses qui ébrèchent le paysage de la sexualité dans cette partie du monde. Dans bon nombre de pays arabes, l’homosexualité est un délit passible au moins d’emprisonnement, au plus de peine de mort. Pourtant, certains poètes du monde musulman ont pu toutefois célébrer l’homosexualité, comme, par exemple, le poète arabo-persan Aboû Nouwâs.
Cependant, la situation dans le monde arabe est très grave, l’homosexualité y est très mal acceptée, d’abord elle est interdite par la loi (dans la plupart des pays arabes) et elle est très mal vue par une société très conservatrice et traditionnelle, guidée la plupart du temps par des valeurs religieuses.
La communauté homosexuelle dans les pays du monde arabe est donc une des minorités les plus opprimées. Au Liban, pourtant pays reconnu tolérant dans certains aspects comme par exemple en matière de coexistence religieuse, l’homosexualité est aussi un tabou, rendant les personnes qui présentent ce genre d’identité sexuelle des personnes souffrantes de leur entourage, dépitées de leur existence. Le Code pénal libanais de 1943, modifié en 2003, stipule dans son article 534 : « Les relations sexuelles contre nature sont punies d’emprisonnement pour une durée entre un mois et un an, et d’une amende entre 200 000 et un million de livres libanaises ». Le Liban possède donc un étroit avantage par rapport aux autres pays qui l’entourent où le châtiment réservé est beaucoup plus imposant !
Par ailleurs, on peut affirmer que peu de choses relient les deux grandes communautés qui constituent la trame sociale du Liban, chrétienne et musulmane, sur le statut sexuel, personnel et celui de la femme par exemple. Etrangement, sur l’homosexualité, on peut dire qu’elles se retrouvent avec la même hargne et le même emportement.
Ainsi, le parcours d’une personne homosexuelle au Liban demeure celui d’un combattant. Cela commence à l’école où elles sont stigmatisées souvent pour leur seule présupposée attitude, au travail, postes clés d’où elles sont souvent écartées, et même de leur propre famille qui les rejette une fois au courant de ce qu’elles sont. C’est une tragédie humaine ou tous les actes ont ceux d’une vraie pièce horrible de rejet, de violence et de cruauté. Un père d’un jeune homosexuel nous disait au cabinet lors d’un entretien qu’il souhaiterait que son fils soit porteur d’un cancer qui tue, d’une tumeur plutôt que de cette tare dont la famille ne se départira jamais ! Lire le reste de cette entrée »
Un projet immobilier est en construction dans le quartier traditionnel de Mar Michaël à Beyrouth. Une tour de 19 étages doit remplacer un vieux cinéma (le cinéma Vendôme) et quelques maisons typiques libanaises. Save Beirut Heritage ne l’entend pas de cette oreille et appelle à une mobilisation. Le groupe, qui lutte pour la conservation du patrimoine libanais, regrette que « le ministère de la Culture, qui avait refusé dans un premier temps d’octroyer le permis de conduire, ait finalement cédé aux pressions de politiciens proches du dossier ». Le permis a été délivré, à condition que les façades des maisons traditionnelles soient préservées. « Un compromis inacceptable » pour Save Beirut Heritage.
Autour de 75 activistes ont fait le déplacement. Leurs revendications : « empêcher les politiciens d’utiliser leur pouvoir pour démolir le vieux Beyrouth, adopter une loi pour préserver et sauvegarder le patrimoine architectural libanais, réglementer la construction de tours dans les quartiers traditionnels de la ville. » Une loi de sauvegarde du patrimoine est actuellement au Parlement. Elle devrait être bénéfique à la fois aux propriétaires de maisons traditionnelles et aux promoteurs immobiliers. Reportage
Le zajal, forme de joute oratoire populaire en arabe dialectal qui a connu son âge d’or au Liban avant la guerre civile (1975-1990), est l’objet d’un nouvel engouement dans le pays, avec quelques milliers de fans sur Facebook et YouTube.
Le zajal, « l’art d’émouvoir avec la voix », pouvait attirer avant la guerre plus de 30.000 personnes par soirée, et ses pratiquants, les zajalistes, étaient élevés au rang de poètes. Mais au fil des ans, il est tombé en désuétude, et son public s’est réduit à une poignée de nostalgiques.
« Cet art était en perte de vitesse, avec peu d’admirateurs parmi la jeune génération », affirme Ziad Abi Chaker, un passionné du zajal qui veut mettre en ligne la plus grande collection d’archives télévisées pour « préserver ce bel héritage ».
Présent également sous d’autres formes dans le patrimoine syrien, égyptien, palestinien, jordanien mais aussi émirati et saoudien, c’est le zajal libanais qui était le plus en vogue au XXe siècle, avec des thèmes centrés sur la patrie et la femme.
Se lançant mutuellement des défis syntaxiques ponctués par des instruments à percussion traditionnels tels que les tambourins, cymbalettes ou dérbaké (tambour arabe), les zajalistes bombardent le public de vers improvisés ou appris par coeur, tantôt grivois, tantôt à connotation politique et religieuse.
« A la nuit tombée/à l’insu des parents, je m’approche ivre de ma bien-aimée/j’embrasse ses lèvres enflammées/puisse-t-elle réchauffer mes lèvres gelées! », scande ainsi Joseph el Hachem, connu sous le pseudonyme de « Rossignol du Damour », du nom d’une localité au sud de Beyrouth.
Aujourd’hui âgé de 80 ans, il continue de participer à des soirées.
« Impie, je le suis à l’infini/ du système et des chaînes je me suis affranchi/ ma religion est celle-ci/ la religion de la raison et de la vie », clame un poème de Khalil Roukoz, connu pour son audace qui choquait les autorités religieuses du pays durant la période de l’avant-guerre.
Le réseau social Facebook compte désormais plusieurs pages consacrées au zajal, où les amateurs expriment toute leur admiration.
Depuis quelques temps, les annonces publicitaires pour des spectacles se font plus nombreuses. Si les joutes se tenaient jadis dans des théâtres, la mode d’aujourd’hui est plus « festive » et le billet comprend un menu alléchant.
Au rythme des quatrains, on déguste des mezzés (assortiment de petits plats), le tout arrosé d’arak (jus de raisin distillé en eau-de-vie), avant d’applaudir ou de répéter en cadence le dernier vers énoncé par le zajaliste, à l’instar des chanteurs qui l’accompagnent sur scène.
1. Depuis son établissement au Liban, le ministère de la culture n’a pas été structuré selon une stratégie culturelle basée sur l’identité libanaise, sa spécificité et sur la nécessité de sa contribution dans la créativité et le développement durable sur le plan international.
2. Les lois gérant « la structuration du ministère de la culture, des institutions subordonnées et des propriétés culturelles » décrétées récemment par le parlement contiennent un nombre de lacunes, notamment des contradictions flagrantes au niveau de la propriété culturelle. Ceci génère une dichotomie au niveau législatif créant une défaillance administrative en l’absence de normes claires et scientifiques.
3. Il n’existe aucun plan de transmission de la culture libanaise et de sauvegarde de ses traditions, éléments nécessaires à la consolidation de l’identité nationale et collective. Leur destruction délibérée mène à des résultats néfastes touchant à la dignité humaine et aux droits de l’homme.
4. La marginalisation des « cerveaux » et la négligence de leurs organisations syndicales ont aliéné à la politique culturelle son rôle stratégique dans le développement durable.
5. Privation des penseurs et des artistes créateurs libanais de tout plan assurant leur sécurité sociale et leurs droits de propriété culturelle et littéraire.
6. Absence de tout plan global de gestion du patrimoine national bâti selon des normes urbaines modernes, ce qui engendre une confrontation permanente entre une urbanisation chaotique et la nécessité de sauvegarde du patrimoine.
7. Manque d’entretien des sites historiques et d’exploitation de leur valeur touristique, et absence de lutte contre le vol et la destruction systématiques du patrimoine. Lire le reste de cette entrée »
Sur le parking en face de l’église Saint-Maron à Beyrouth, les samedis sont résolument bio. C’est ici, tout près de Saïfi village, que se posent chaque semaine les quelque vingt stands qui forment le Souk el Tayeb, un marché « bio » rassemblant depuis quatre ans des producteurs de toutes les régions du Liban. Entre les étalages règne une atmosphère conviviale, et assez familiale, avec une clientèle plutôt aisée et un peu « bo-bo ».
Légumes verts, salades, pommes de terre, tomates, herbes fraîches aromatiques, jus de raisin, de grenade, d’orange, pressés à la demande, miel, pâtisseries orientales, fruits confits, olives, conserves de légumes artisanales, labbné… ou encore man’ouchis fabriqués sur le sage, devant des clients qui en salivent d’avance.
Tous ces produits, provenant de toutes les régions du Liban, font chaque semaine le voyage jusqu’à Beyrouth en plein quartier d’Achrafieh.
Certains produits sont certifiés «bio» : un prospectus explique sur les étalages que ce label est délivré par le ministère de l’Agriculture. D’autres sont simplement vendus en tant que produits fermiers. Le marché Souk el Tayeb a été lancé il y a quatre ans par le Libanais Kamal Mouzawak, également rédacteur gastronomique auteur d’un glossaire gourmand des produits et plats du terroir du Liban publié dans le guide touristique A complete insiders guide to Lebanon (de Cherine Yazbeck et Carole Corm, Editions Souk el Tayeb, 2008). Lire le reste de cette entrée »