Par Delphine Darmency – L’Hebdo Magazine
Les marcheurs de la corniche détournent-ils encore les yeux de la belle Méditerranée pour chercher du regard l’ancien phare de Beyrouth? Le malheureux semble jouer à cache-cache dans le nouveau décor d’un quartier qui donne la primauté aux immeubles ambitionnant de frôler les nuages. Jadis, seul la «Manara» avait ce droit ultime de survoler Beyrouth, laissant aux hommes de la famille Chebli, gardiens du phare de génération en génération, l’impression d’être les rois de la ville.
Perché sur la petite colline de Ras Beyrouth, le phare, dans son habit blanc rayé noir, campe sur ses positions. Il disparaît du paysage beyrouthin au fil du temps, laissant malgré lui des immeubles pousser à ses côtés. Son salut, pour l’instant, il le doit à sa compagne de toujours, la maison rose, lui ouvrant le passage vers la mer. A la fin de la rue Bliss, avant d’emprunter la descente qui plonge vers la mer, l’entrée du phare est protégée. A quelques mètres de là, la sécurité du Goethe Institute surveille. Attenante au phare, la maison des Chebli, «l’adresse la plus facile de Beyrouth», comme s’amuse à dire Raymond, le fils de Victor Chebli, actuel responsable des deux phares de Beyrouth, en fait partie intégrante.
Les pièces à vivre se trouvent à l’étage. L’escalier qui y mène et le hall d’entrée sont décorés par des photos encadrés du phare à travers les époques. Dans le salon, une vieille carte postale agrandie propose le phare dans son plus simple appareil, dénudé de toutes couleurs. Dans un coin, le Lire le reste de cette entrée »