IRIN
Naeme Khalil, 80 ans, surveille la construction de sa nouvelle maison à trois étages, dans le village de Shour, dans le sud du Liban. Sa maison a été détruite par un missile israélien, il y a trois ans, pendant la guerre contre le Hezbollah, qui a fait environ 1 200 morts et un million de personnes déplacées au sein de la population libanaise.
Aujourd’hui, la zone est en paix, mais elle n’est pas préparée à faire face à une menace qui pourrait être encore plus dévastatrice : les tremblements de terre.
Si les failles qui traversent le pays sont nombreuses, les sismologues sont particulièrement inquiets au sujet du système de la Mer Morte, qui sépare les plaques géantes que sont l’Afrique et l’Asie. Il s’agit de la faille la plus profonde et la plus dangereuse du Moyen-Orient, qui part de l’Ethiopie, passe par le détroit d’Aqaba, pour remonter jusqu’au sud du Liban et la vallée de la Bekaa.
Le sud du Liban est classé zone trois et quatre sur une échelle indiquant la fréquence et la force des séismes prévus, ce qui signifie que les secousses pourraient atteindre une magnitude de 7,5 sur l’échelle de Richter.
En 1759, le dernier tremblement de terre important, de magnitude sept, avait tué 40 000 personnes à Beyrouth et Damas. Les experts prévoient des tremblements de terre majeurs sur la faille tous les 250 à 300 ans.
« Ce qui signifie que nous nous attendons à en subir un, même si nous ne pouvons pas prévoir la date avec précision », a expliqué Mohamed Harajli, professeur d’ingénierie à l’Université Américaine de Beyrouth.
L’année dernière, entre février et juillet, environ 800 secousses de magnitude 2,3 à 5,1 ont été enregistrées dans le sud, d’après Moueen Hamze, du Centre national de la recherche scientifique du Liban. Les habitants de Srifa, un village situé à quelques kilomètres de Shour, ont passé des semaines à camper dans la cour de l’école, par peur du séisme.
« A Srifa, c’était une alerte précoce », a dit à IRIN le général Maroun Kraish, qui dirige le comité de la gestion des crises et des alertes précoces, créé peu après le tremblement de terre de Srifa.
« Le sud est un prototype pour le reste du Liban », a expliqué M. Kraish. « C’est un endroit qui convient aux exercices, et c’est la zone la plus susceptible de subir un séisme ». L’armée libanaise doit procéder à un exercice important ce mois-ci, avec la Lire le reste de cette entrée »
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