Une manifestation pour le droit des gais et lesbiennes, en février 2009 dans les rues de Beyrouth.
A l’ère où le printemps arabe touche les pays arabes dictatoriaux, il convient de s’attarder sur les plaies combien nombreuses qui ébrèchent le paysage de la sexualité dans cette partie du monde. Dans bon nombre de pays arabes, l’homosexualité est un délit passible au moins d’emprisonnement, au plus de peine de mort. Pourtant, certains poètes du monde musulman ont pu toutefois célébrer l’homosexualité, comme, par exemple, le poète arabo-persan Aboû Nouwâs.
Cependant, la situation dans le monde arabe est très grave, l’homosexualité y est très mal acceptée, d’abord elle est interdite par la loi (dans la plupart des pays arabes) et elle est très mal vue par une société très conservatrice et traditionnelle, guidée la plupart du temps par des valeurs religieuses.
La communauté homosexuelle dans les pays du monde arabe est donc une des minorités les plus opprimées. Au Liban, pourtant pays reconnu tolérant dans certains aspects comme par exemple en matière de coexistence religieuse, l’homosexualité est aussi un tabou, rendant les personnes qui présentent ce genre d’identité sexuelle des personnes souffrantes de leur entourage, dépitées de leur existence. Le Code pénal libanais de 1943, modifié en 2003, stipule dans son article 534 : « Les relations sexuelles contre nature sont punies d’emprisonnement pour une durée entre un mois et un an, et d’une amende entre 200 000 et un million de livres libanaises ». Le Liban possède donc un étroit avantage par rapport aux autres pays qui l’entourent où le châtiment réservé est beaucoup plus imposant !
Par ailleurs, on peut affirmer que peu de choses relient les deux grandes communautés qui constituent la trame sociale du Liban, chrétienne et musulmane, sur le statut sexuel, personnel et celui de la femme par exemple. Etrangement, sur l’homosexualité, on peut dire qu’elles se retrouvent avec la même hargne et le même emportement.
Ainsi, le parcours d’une personne homosexuelle au Liban demeure celui d’un combattant. Cela commence à l’école où elles sont stigmatisées souvent pour leur seule présupposée attitude, au travail, postes clés d’où elles sont souvent écartées, et même de leur propre famille qui les rejette une fois au courant de ce qu’elles sont. C’est une tragédie humaine ou tous les actes ont ceux d’une vraie pièce horrible de rejet, de violence et de cruauté. Un père d’un jeune homosexuel nous disait au cabinet lors d’un entretien qu’il souhaiterait que son fils soit porteur d’un cancer qui tue, d’une tumeur plutôt que de cette tare dont la famille ne se départira jamais ! Lire le reste de cette entrée »
Une manifestation pour le droit des gais et lesbiennes, en février dernier dans les rues de Beyrouth.
Beyrouth, capitale du Liban, apparaît comme un refuge pour tous les homosexuels du monde arabe, parfois menacés de mort dans leurs pays. Mais les gais libanais ont encore du chemin à faire pour véritablement « sortir du placard», nous explique notre collaborateur.
Un no man’s land dans une banlieue de Beyrouth, un samedi soir. L’immense hall impersonnel de l’Acid, la grande discothèque gaie de la capitale libanaise, se remplit au compte-gouttes. Des dizaines d’hommes s’agglutinent autour du bar sous le regard de la déesse Shiva.
Ils s’observent, se rapprochent, se touchent. Peu à peu, au son de la musique techno, les corps se déhanchent sur les podiums, s’enlacent. La fièvre va monter jusqu’au petit matin. Ensuite, chacun retournera chez soi et fera comme si de rien n’était. Personne n’en saura rien, ou presque.
Au Liban, mieux vaut ne pas crier sur les toits son homosexualité. Les «relations sexuelles contre nature» sont interdites par l’article 534 du code pénal libanais et sont passibles de six mois à un an de prison. La police, qui procédait il y a encore quelques années à des rafles dans les milieux gais, s’est cependant adoucie.
Les bars homosexuels se sont multipliés sans que les autorités réagissent. C’est là une des conséquences du travail de l’association Helem (Rêve), première association gaie du monde arabe, créée en 2004. Helem a su sensibiliser la société libanaise à la cause homosexuelle et organise régulièrement des rencontres avec le ministère de l’Intérieur, au cours desquelles des policiers travaillent avec des gais sur la prévention du HIV. Lire le reste de cette entrée »
RYAD — Ryad a annoncé dimanche avoir fermé les bureaux en Arabie de la chaîne satellitaire basée au Liban LBC en raison de la polémique créée par son émission « Ligne rouge », dans laquelle un Saoudien se vantait de sa vie sexuelle.
Les bureaux de la chaîne à Jeddah ont été fermés samedi sur ordre du ministre de l’Intérieur, le prince Nayef ben Abdel Aziz, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Information, Abdel Rahman al-Hazzaa.
« C’est à cause de l’interview de Mazen Abdel Jawad », a-t-il ajouté, en référence à une émission de « Ligne rouge » diffusée en juillet, durant laquelle Abdel Jawad avait expliqué avoir eu sa première expérience sexuelle à l’âge de 14 ans.
Il avait également raconté comment il utilisait la fonction Bluetooth de son téléphone portable pour tenter d’entrer en contact avec des Saoudiennes disposant également de cette fonction technologique de radio à courte distance et obtenir des rendez-vous galants, dans un pays où la mixité est strictement interdite. Lire le reste de cette entrée »
Masturbation, homosexualité ou première expérience sexuelle: autant de sujets tabous dans la culture arabe sur lesquels un magazine récemment lancé au Liban a décidé de lever le voile, quitte à faire des vagues.
Le premier numéro de Jasad, «corps» en arabe, est paru en décembre et la revue trimestrielle imprimée sur papier glacé fait depuis parler d’elle.
«Il est vrai que c’est une première dans le monde arabe», remarque Joumana Haddad, fondatrice du magazine.
«J’ai mis des menottes ouvertes près du mot Jasad sur la couverture, pour dire que je cherche à briser un tabou», explique à l’AFP cette poètesse et écrivaine âgée de 38 ans.
«Nous devons cesser de traiter nos corps, spécialement les femmes, comme s’il s’agissait d’une chose honteuse», ajoute-t-elle.
Le premier numéro de Jasad, vendu à 10 dollars, comportait des articles sur l’auto-mutilation et le cannibalisme. Le second, paru en mars, est consacré au pénis et contient des articles sur les femmes et hommes battus, les transsexuels et le Kama Sutra.
Dans la rubrique «Ma première fois», un personnage connu parle de sa première expérience sexuelle.
Des images sexuelles, notamment des reproductions d’oeuvres d’artistes célèbres, illustrent les articles écrits par des auteurs originaires d’Egypte, de Jordanie, du Liban, du Maroc, des territoires palestiniens, d’Arabie saoudite ou de Syrie.
Considéré comme pornographique, le magazine a provoqué au Liban la colère des autorités religieuses mais aussi d’organisations de femmes. Lire le reste de cette entrée »
« Le Liban raconté à ma fille » … Et plus largement, tout le Proche et Moyen-Orient peut s’associer au panorama culturel et religieux ici dressé face à vos yeux ébahis qui inviteront votre esprit à penser que vous lisez une fiction, une histoire un peu tirée par les cheveux afin de faire battre le cœur ; mais non, bien au contraire : ici, tout est vrai !
Et c’est bien là tout l’intérêt de ce livre qui nous plonge au plus profond de la société libanaise, avec ses antagonismes, ses paradoxes, ses merveilles et ses démences. Oui, il ne fait pas bon être une fille en Orient, et surtout dans la communauté musulmane ; et pas plus au Liban qu’ailleurs même si la vitrine semble donner une image plus conciliante du pays du cèdre.
Attention à l’image en Orient ! Tout n’est qu’image, apparence ou attitude et la violence de cette société tribale et patriarcale ne se voit pas, mais les mentalités sont dignes du Moyen Age. Une fille n’est rien, rien aux yeux de la loi, rien aux yeux de la société, rien aux yeux des parents qui ne rêvent que d’avoir un mâle, un héritier, un futur guerrier, en quelque sorte …
Alors qu’arrive-t-il à une jeune fille, dont le père est un éminent intellectuel musulman qui prône la laïcité en sa famille et la liberté pour ses enfants ? Comment appréhender le prix de cette liberté au pays des 17 communautés religieuses qui se regardent de biais et s’égorgent au moindre conflit ? Dans quelle mesure est-elle applicable cette liberté érigée en dogme, qu’elle soit sexuelle, amoureuse, politique, sociale ou religieuse ? Lire le reste de cette entrée »
Nous avons publié, mercredi, un billet sur un film qui choque les Marocains. En voici un autre qui vient d’être interdit au Liban. La raison est plus ou moins la même : le sexe.
« Help » est un film libanais qui raconte l’histoire d’Ali, un adolescent qui habite dans un van et qui voit sa vie chamboulée par sa rencontre avec Thuraya, une prostituée vivant avec un homosexuel. Le film est le premier long-métrage du jeune libanais, Marc Abi Rached. Il a tout d’abord reçu l’autorisation de diffusion de la Sûreté générale libanaise, sous deux conditions : flouter une image montrant un sexe féminin, et apposer la mention « Interdit aux moins de 18 ans ». Il devait donc sortir en salle le 19 février. Le film a bien été diffusé en avant-première, le 12 février, mais, trois jours avant sa sortie en salle, coup de théâtre : l’autorisation a été révoquée. L’œuvre fait polémique au Liban, notamment parce que l’héroïne, Joanna Andraos, fille d’un député libanais, s’y montre entièrement nue.
En signe d’opposition à la violence qui sévit au sein de la société libanaise contre certaines minorités, et notamment la communauté homosexuelle, l’ONG Helem a organisé un sit-in le 22 février à Beyrouth, avec plusieurs autres associations locales de défense des droits de l’homme. Cette manifestation, inhabituelle dans la région, fait notamment suite à la violente agression publique de deux personnes « soupçonnées d’homosexualité », survenue dans la capitale libanaise le mois dernier.
« La sexualité humaine est variée ». Le slogan, inhabituel au Liban comme dans le monde arabe, est inscrit sur une affiche brandie ce dimanche 22 février à Sodeco (Beyrouth) par des civils militant contre les discriminations sexuelles. Ils se sont rassemblés ici le temps d’une manifestation contre la violence qui s’exerce au Liban contre certaines minorités, notamment à la communauté homosexuelle (mais aussi les femmes, les enfants ou encore les domestiques venant de l’étrangers). Le sit-in est organisé par l’ONG libanaise Helem, en collaboration avec d’autres associations actives dans la société civile locale en matière de lutte pour les droits de l’homme (KAFA, SIDC, MASSAR, ALEF, HRW, TYMAT et le Mouvement Social). Helem est une organisation libanaise non gouvernementale, à but non lucratif, dont l’objectif est de protéger au Liban les communautés LGBTIQ (lesbienne, gay, bisexuelle, transsexuelle, hermaphrodite et « Queer »), en leur apportant son soutien et en sensibilisant la société à leur réalité.
La manifestation n’a attiré que peu de monde. En ce jour pluvieux, éclairé par les banderoles et bannières aux couleurs de l’arc-en-ciel (identité visuelle de la communauté gay), ils ne sont qu’une petite centaine à s’être rassemblés à Sodeco. L’événement a cependant attiré bon nombre de journalistes et de photographes venus d’un peu partout au Liban. Les manifestants réclament la suppression de l’article 534 du code pénal libanais, qui criminalise « les rapports sexuels anormaux », considérés comme un comportement inhérent à l’homosexualité. L’article stipule que « la peine relative à tout rapport sexuel contre nature peut atteindre un an de prison ». Lire le reste de cette entrée »