Les Libanais, sous le choc de récents attentats meurtriers et inquiets de l’escalade en Syrie, ont été appelés à la plus grande vigilance par les autorités qui misent notamment sur une application « smartphone » pour donner l’alerte et éviter de nouvelles effusions de sang.
Ces attaques – un double attentat à la voiture piégée la semaine dernière à Tripoli (nord) et une explosion dans la banlieue sud de Beyrouth huit jours plus tôt – ont fait plus de 70 morts.
« Vous voyez cette voiture? », demande Khairy Ghali, serveur dans un restaurant quasiment désert du quartier populaire de Hamra, dans la capitale libanaise.
« Nous ne savons pas s’il y a quelque chose à l’intérieur (…) nous avons peur, nous venons au travail mais nous ne savons pas si nous allons rentrer à la maison », déclare-t-il, en pointant du doigt un véhicule garé en face de la terrasse de l’établissement.
En renfort des mesures habituelles consistant à vérifier les coffres de voitures à l’entrée des centres commerciaux et des hôtels notamment, les autorités libanaises ont décidé d’exploiter la technologie des smartphones.
L’armée libanaise a ainsi lancé une application baptisée « LAF Shield » (bouclier des forces armées libanaises, en français) grâce à laquelle les citoyens peuvent Lire le reste de cette entrée »
La sureté générale a démantelé dimanche une cellule terroriste dans la région de Naameh, près de Khaldeh sur la route du Sud Liban. Trois suspects dans la planification de trois attentats à la voiture piégée ont été arrêtés. Parmi eux figurent un cheikh salafiste, son assistant et une troisième personne. Mais le cerveau de la cellule Mohammad A. a pris la fuite.
Le quotidien al-Akhbar a révélé dans son numéro de lundi les dessous du démantèlement de ladite cellule.
Mohammad A. n’est pas un simple salafiste, mais un extrémiste takifiri. Il a voulu faire le jihad, et a donc choisi de préparer plusieurs voitures piégées comme moyen à ce jihad !
Il a fait part de son désir de se procurer d’explosifs à un informateur de la sureté générale. C’est ainsi qu’il fut placé sous contrôle et poursuite depuis un mois et demi. Mais, Mohammad était très prudent, et les éléments de la sureté générale n’ont pas pu le rattraper en flagrant délit malgré leurs maintes tentatives.
Cependant, la sureté générale qui surveillait les communications de Mohammad était convaincue qu’un attentat était en cours de préparation. Parallèlement, des renseignements ont fait état que Mohammad dirigeait un réseau extrémiste composé de sept personnes, qui compte faire exploser des voitures et perpétrer des assassinats.
Il y a six jours, Mohammad est monté à bord de sa voiture de type Audi. Après avoir effectué une tournée, il l’a garée dans un Lire le reste de cette entrée »
Après avoir exacerbé les tensions avec son discours sectaire inhabituel au Liban, Ahmad al-Assir est passé à l’action. Il a envoyé ses hommes pour attaquer un barrage de l’armée, tuant deux officiers et un soldat dimanche, en pensant que cet acte d’intimidation poussera la troupe à desserrer l’étau autour de son périmètre de sécurité, à Abra, ce qui lui laisserait les mains libres pour étendre son influence sur toute la ville. Sans doute encouragé par le laxisme des hauts responsables officiels et la complicité d’une partie de la classe politique, le cheikh intégriste croyait que les choses se dérouleraient comme il l’avait planifié. Mais c’était dans compter sur la détermination de l’armée à éviter le glissement du pays vers le point de non retour et mettre un terme à l’hémorragie dont elle est victime depuis des mois à Ersal, Tripoli et ailleurs dans le pays.
La détermination de l’armée est apparue dans le communiqué qu’elle a publié dimanche, appelant les hommes politiques de Saïda à choisir leur camp, «soit avec l’armée et l’Etat, soit avec la discorde et le chaos». Des propos dramatiques, surtout après l’appel d’Ahmad al-Assir «aux nobles sunnites à quitter l’armée».
Les troupes spéciales envoyées par l’armée ont fait face à des dizaines de miliciens bien armés et entrainés, dont de nombreux syriens et palestiniens. Dans son souci de limiter les pertes dans les rangs des civils, utilisés comme boucliers par les miliciens, l’armée a dû éviter le recours aux armes lourdes.
Ce sont surtout les fantassins qui sont montés à l’assaut du périmètre de sécurité d’al-Assir, ce qui explique le nombre élevés de martyrs dans ses rangs: 16 morts et quelque 100 blessés, à l’heure décrire ces lignes. Après moins de 24 heures de combat, l’armée a pris toutes les positions des miliciens. Quelques éléments sont encore retranchés dans un immeuble. Certains ont pris la fuite vers la région voisine de Charhabil. Des dizaines d’autres ont été tués ou capturés. Les militaires ont retrouvé des armes sophistiquées, des uniformes et de fanions du Front al-Nosra, ainsi que d’importantes quantités de matériels militaires et de munitions.
L’armée a refusé d’écouter tous les appels à un cessez-le-feu réclamé par l’ancien Premier ministre Fouad Siniora et la Lire le reste de cette entrée »
Face à la prorogation parlementaire, le peuple réclame des comptes…
« Ils disent avoir peur de la situation sécuritaire… la seule chose qui leur fait peur, c’est de perdre leur chaise parlementaire », lance un manifestant.
Seuls les députés du Courant patriotique libre ont refusé ce vote et feront appel contre cette loi au conseil constitutionnel.
Le Patriarche de l’Eglise maronite, Béchara Raï, a définitivement tournée la page d’un contentieux vieux de plusieurs décennies avec la Syrie, en décidant de se rendre à Damas pour assister à l’intronisation du nouveau Patriarche grec-orthodoxe, Youhanna X Yazigi. Cette visite à caractère religieux et pastoral revêt une dimension politique incontestable et elle n’aurait pas eu lieu sans l’encouragement du Vatican qui aurait recommandé aux chefs des Eglises maronite et grecque-catholique de participer à la cérémonie de Damas, en signe de solidarité avec les chrétiens de Syrie, qui traversent des moments difficiles à cause de la montée de l’extrémisme islamique soutenu par les Etats wahhabites du Golfe dans ce pays. Cette visite consacre donc le repositionnement stratégique à portée historique des chrétiens d’Orient, qui, abandonnés par l’Occident, n’ont d’autres choix que de revoir leurs alliances. Selon le Patriarche grec-catholique Grégoire III Laham, 1000 chrétiens ont été tués par les terroristes en Syrie depuis le début des troubles et 200000 ont été chassés de chez eux.
Le président libanais Michel Sleiman a affirmé samedi soutenir la visite de Mgr Raï. « Le patriarche maronite est le gardien des droits des chrétiens en Orient et je soutiens sa visite en Syrie, il sait ce qu’il fait », a déclaré M. Sleiman à l’issue de la messe à l’occasion de la Saint-Maron.
Damas s’est donc transformé l’espace d’une intronisation en capitale des chrétiens d’Orient. La cérémonie organisée à l’église de la Croix sacrée, au cœur de Damas, était entourée de mesures exceptionnelles. Tireurs d’élite sur les toits, stationnement interdit, fouilles Lire le reste de cette entrée »
La commissaire européenne pour la coopération internationale, pour l’aide humanitaire et pour la réaction aux crises, a effectué une visite au Moyen-Orient pour évaluer la situation liée au conflit syrien. Elle a entamé sa tournée au Liban au côté du Haut-commissaire de l’UNHCR, Antonio Gueterres. Entre un voyage dans la Békaa à la frontière syro-libanaise, une visite des camps palestiniens et des entrevues politiques, elle a répondu aux questions de Magazine.
53% de l’aide humanitaire en Syrie et dans les pays voisins sont d’origine européenne. Parallèlement, l’Union européenne a pris clairement parti dans le conflit syrien. Cette petite contradiction pose-t-elle un problème sur le terrain?
Non, absolument pas. Avec l’Union européenne, nous adoptons une approche strictement humanitaire, c’est-à-dire complètement neutre. Nous ne nous occupons que de deux questions. D’abord, les besoins sont-ils réels et cruciaux? Ensuite, avons-nous les moyens de les aider? On ne s’occupe ni de politique, ni de religion. En Syrie, une partie de notre aide est adressée aux territoires contrôlés par le gouvernement, une autre aux territoires disputés et une autre aux territoires contrôlés par les rebelles. Nous donnons autant que possible et partout. Mais nous n’avons pas la possibilité logistique de subvenir aux besoins de tous les Syriens. Disons que sur quatre à cinq millions de personnes qui auraient besoin de notre secours, on ne parvient véritablement à aider que 800.000 à 1.500.000 personnes. Et les nécessités augmentent chaque jour, en Syrie où il y a déjà plus de Lire le reste de cette entrée »
Les craintes du parlementaire libanais pour sa sécurité et les informations sur son rôle dans les bombardements en Syrie est révélée dans le troisième épisode du rapport d’Al-Akhbar sur les bandes son Sakr-Hariri. Ces bombardements ont tué des dizaines de civils. Alors que Hariri continue à déléguer de loin, l’Arabie saoudite et le Qatar interviennent pour bloquer la libération des otages libanais en Syrie.
Les relations de Saad Hariri avec l’opposition syrienne – avec ceux qui adoptent l’idéologie des Frères Musulmans en particulier – date de 2005. Et Okab Sakr était un des premiers à ouvrir des lignes directes de communication entre Hariri et l’opposition.
Au début, quand Sakr était encore à Beyrouth, il gérait « la coordination médiatique » et, des fois, coordonnait des opérations sur le terrain avec des membres de l’opposition syrienne. Mais ces relations restèrent dans l’ombre.
Malgré les déclarations initiales de dissociation de Hariri lors des premiers moments de la révolte en Syrie, Sakr travaillait en privé sur le renforcement des liens de Hariri avec les membres de l’opposition syrienne.
Selon une source d’Al-Akhbar, Sakr a mis en place en 2011 un chambre d’opérations, avec une équipe de jeunes syriens et libanais pour coordonner avec un groupe similaire en Europe, et un autre en Syrie. Alors que les protestations ne s’étaient pas encore étendues au-delà de Deraa, la chambre de guerre basée à Achrafieh transportait des dispositifs de communication indétectables en Syrie.
Hariri chargea personnellement Sakr du dossier de l’opposition syrienne dès le départ, et Sakr resta en charge après que Hariri quitta Beyrouth. Dès la prise en charge, Sakr commença par appeler la coalition du 14 Mars, soutenue par l’Occident, à déclarer ouvertement sa position sur la crise en Syrie.
Il commença alors à s’inquiéter pour sa sécurité. Lorsque son ordinateur personnel fut hacké à Beyrouth, il insista pour quitter le pays. Il discuta du problème avec Hariri et le Brigadier Wissam el-Hassan [chef de sécurité assassiné].
[Note du MPLBelgique.org : Nous vous proposons un recueil d’articles sur l’affaire de ces deux derniers jours : L’appel du ministre des Télécoms, Nicolas Sehnaoui, pour préserver la confidentialité des informations privées des internautes libanais suite aux appels répétés des services de renseignement des Forces de sécurité intérieure, une branche politisée au sein de la police libanaise… Retour sur le tollé provoqué au sein de la toile libanaise !]
Le système judiciaire connait assez souvent des abus mais au Liban, on ne fait pas la dentelle. Après les données de tous les étudiants libanais de 2000 à 2005 transmis on ne sait ou dans le monde, un nouvel épisode – bras de fer – apparait ce soir, le viol de la confidentialité de 4 millions de Libanais une nouvelle fois.
Dans un communiqué publié par le ministre des télécoms actuel, Nicolas Sehnaoui, on apprend que les FSI ont demandé à que leur soit communiqué les bases de données, noms d’utilisateurs et mots de passe des libanais utilisant, non seulement les réseaux de télécoms mais également les réseaux sociaux. Big Brother en gros.
Vous pouvez lire ici la traduction en français:
« Ce soir, pour le bien de notre vie privée, j’appelle à votre soutien. Un appel à tous les blogueurs, e-journalistes, Tweeters et les utilisateurs de Facebook et tous les membres de notre communauté de médias sociaux.
Notre confidentialité sur Internet tout comme le peuple libanais est en jeu.
Aujourd’hui, j’ai pris une décision et j’ai refusé une demande de « Fer3 Ma3loumet » exigeant le contenu de tous les SMS, des noms d’utilisateur et mot de passe de toutes les sessions de données, BBM, Webmail de 4 Million de libanais.
Cette demande est inacceptable, illogique et ne saurait être justifiée. Nous ne pouvons pas résoudre un crime en commettre un autre crime.
La décision est désormais entre les mains du Conseil des ministres, et j’ai besoin de votre soutien. J’ai besoin de vous faire part pour sensibiliser la population et faire pression sur tous les membres du Conseil afin arrêter cette invasion de notre vie privée.
Retweetez, partagez, émailez et bloggez, utilisez tous les moyens que vous trouverez pour dire « Comme un citoyen libanais je refuse de renoncer à ma vie privée sur Internet »
Traduction du communiqué fourni par Bing – la flemme de traduire ce soir…
Liban: la sécurité veut accéder à tous les comptes Internet
Pour leur enquête sur l’assassinat du général Wissam el-Hassan, les services de renseignement libanais demandent aux Télécoms les mots de passe de tous les usagers de Facebook. Le ministère refuse et le débat enflamme la société.
Beyrouth
« Mobilisez-vous contre les violations de la vie privée sur Internet.» L’appel qui agite les réseaux sociaux libanais depuis lundi n’émane pas d’une association de défense des droits de l’homme mais du ministre libanais des Télécoms. Nicolas Sehnaoui a annoncé avoir refusé aux services de renseignement des Forces de sécurité intérieure (FSI) l’accès à un très gros volume de données numériques dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de leur chef, Wissam al-Hassan, le 19 octobre 2012. Les services de sécurité ont demandé à avoir accès au contenu de tous les textos échangés sur le territoire libanais entre le 13 septembre et le 10 novembre 2012, ainsi qu’aux données personnelles (mots de passe, adresse, numéro de téléphone, etc.) sur des sites tels que Facebook, qui compte 1,4 million de membres au Liban.
Levée de boucliers sur le web
«J’ai besoin de vous, internautes et activistes libanais, pour faire pression sur les membres du gouvernement afin d’empêcher cette atteinte à notre vie privée», dit le ministre des Télécoms, s’adressant aux internautes. Un message qui Lire le reste de cette entrée »
La direction de l’orientation du commandement de l’armée a publié samedi un communiqué annonçant l’arrestation de cinq ressortissants syriens dans la ville de Nabatiyé.
450 grammes d’explosifs ont été retrouvés dans le domicile de Khodr Mohammad al-Fanoush, cheikh Mohammad Saleh al Fatah, Ahmad Mohammad al-Fanoush, Hussein al-Farhan Fatah et Wael al Hussein Hassan. Ces derniers sont soupçonnés de préparer une attaque terroriste et placés actuellement en détention.
L’Armée libanaise affirme aujourd’hui avoir arrêté cinq Syriens en possession de 450 grammes d’explosifs, d’un détonateur et de trois munitions pour mortier dans le marché de Nabatiyeh, au Liban-Sud. Selon des sources sécuritaires, les suspects comptaient utiliser les explosifs demain lors de la célébration de l’Achoura. Cet incident avive les craintes que le conflit syrien ne déborde au Liban voisin. (Source : AP)
Saïda était ce lundi une ville morte au lendemain de l’incident qui a fait trois morts et plusieurs blessés, entre des partisans du cheikh salafiste Ahmad Al-Assir et des membres du Hezbollah. Commerces et écoles étaient fermés à l’appel de divers partis et personnalités de la ville, et de l’association des commerçants, en signe de deuil d’abord et pour protester contre les tentatives d’entrainer Saïda dans la discorde communautaire ensuite. Le discours sectaire de cheikh Al-Assir a créé un climat de tension et il était normal que la moindre étincelle provoque un incident grave.
Si le sit-in organisé à la fin de l’été par le cheikh salafiste s’était terminé sans effusion de sang, il n’en n’était pas de même dimanche. Mais l’intervention rapide de l’Armée libanaise a empêché la situation de dégénérer, malgré les appels de cheikh Al-Assir à prendre les armes pour livrer ce qu’il a appelé la «bataille de la dignité».
La tension était montée dès les premières heures de la journée, lorsque le fils d’Al-Assir, Omar, a été arrêté à un barrage des Forces de sécurité intérieure (FSI) car il était au volant d’une voiture aux vitres teintées, sans papier et sans permis de conduire. Ahmad Al-Assir a débarqué en trombe, accompagné d’hommes en Lire le reste de cette entrée »