Jeudi, 14 heures, siège d’Ecolo à Namur, Jean-Michel Javaux, nous reçoit seul. Pull-over noir, inspiré, le patron d’Ecolo veut se livrer. Notre enquête sur les catholiques lui en donne l’opportunité.
Vous êtes la « surprise » de notre enquête : catholique influent ?
Une des raisons pour lesquelles je suis « reconnu », déjà, c’est que je communie. Cela m’a marqué, lors des funérailles de François Martou… Dans l’Eglise, autour de moi, je vois des croyants pratiquants qui, au moment de la communion, ne se lèvent pas. Dans les premiers rangs, il y avait des gens connus, des présidents…
« Pression » morale, sociale ?
Terrible. J’avais déjà vécu ça lors de cérémonies d’hommage, ou après le Tsunami : des catholiques restaient assis au moment de la communion. Pour revenir à la question, si je suis « reconnu », c’est aussi parce que j’ai des liens avec des membres de votre jury.
Exemple ?
Charles Delhez [prêtre jésuite, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Dimanche]. Je lui ai appris à faire des veillées au camp des jeunes à Lourdes.
Vous avez donc des origines…
… Je suis de famille chrétienne. Du côté de ma mère. Mon grand-père était président de la fabrique d’église, et frère du dernier bourgmestre non socialiste d’Amay. Mon père, lui, était plutôt indépendant, un peu bouffeur de curés. Il ne me poussait absolument pas à aller à la messe. Il me laissait le libre choix. Jusqu’à mes 14 ou 15 ans, je suis « en recherche ». Famille chrétienne, collège Saint-Quirin, mais je l’ai dit : en recherche.
Dans mon parcours, il y a aussi le « Patro » d’Ampsin, près d’Amay, chez moi. Important. Avec des gens de différentes sensibilités, et un curé salésien. Un Detry. Encore un détour par une personnalité de votre jury : Tommy Scholtès a été élevé dans la famille. Les Detry, d’Aubel.
A l’époque, le curé, à Ampsin, crée des groupes de réflexion où il conserve des petits moments d’eucharistie, mais où il ouvre des discussions, sur l’euthanasie, le suicide, etc. Enfin, il est sollicité par les organisateurs du pèlerinage à Lourdes avec des personnes handicapées. Ils ont besoin de jeunes pour les encadrer. Je suis chef du Patro, et je vais diriger l’équipe d’animation. Je fais plein de rencontres. Des gens qui ne sont pas du tout dans le bottin social, mais que je retrouve maintenant en haut lieu, à l’Union wallonne des entreprises, à la FEB…
A la même époque, je choisis en conscience d’étudier Lire le reste de cette entrée »