CounterPunch/Association France Palestine Solidarité
James G. Abourezk
C’était presque irréel de voir la Secrétaire d’Etat Clinton rendre sa première visite à Israël, une visite qui sera probablement la première parmi de nombreux voyages prétendant encourager les pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens. J’ai déjà fait ce rêve plusieurs fois : il suffit de se contenter de remplir la liste des divers Secrétaires d’Etats américains, de dire qu’ils ont rencontré les dirigeants israéliens et Mahmoud Abbas (qui est à peu près aussi populaire auprès des Palestiniens que ne l’est Rush Limbaugh auprès des Démocrates) et qu’aucun progrès n’a été fait.
A part dire qu’Abbas dirige le seul gouvernement légitime de la Palestine, Mme Clinton a bien dit que la construction de nouvelles colonies n’apportait « rien d’utile » ou, peut-être, que c’était la démolition de plusieurs immeubles d’habitation palestiniens à Jérusalem qui n’apportait rien d’utile. Il est difficile de se rappeler qui n’a été d’aucune aide. Elle a opportunément oublié que le mandat d’Abbas en tant que président de l’Autorité Palestinienne avait expiré et elle a également oublié que le Hamas avait remporté haut la main les élections législatives. Ce n’est pas que le parlement [palestinien] se soit réuni régulièrement, essentiellement parce que Israël a arrêté la plupart des députés du Hamas, tous encore derrière les barreaux ; c’était cette sorte d’élection dans laquelle les Etats-Unis ne croyaient pas. Elle était légale et montrait les préférences du public palestinien, une chose que les Etats-Unis avaient choisi d’ignorer.
Mme Clinton a bien envoyé deux diplomates pour parler aux Syriens, ce qui est aussi prometteur qu’intéressant. La Syrie a été sur la liste des vrais méchants depuis que George W. Bush a décidé d’agir conformément à l’aversion d’Israël vis-à-vis de la Syrie et de rappeler l’ambassadrice étasunienne, Margaret Scobey. C’était le soutien de la Syrie aux « terroristes » désignés par les Etats-Unis et Israël qui a provoqué cette rupture diplomatique.
Il y a quelques années, j’ai déjeuné avec Mme Scobey à Damas, laquelle m’a dit que le problème que « nous » avions avec la Syrie était que ce pays n’empêchait pas les insurgés de traverser sa frontière vers l’Irak pour combattre l’armée américaine. « Pourquoi ne postez-vous pas tout simplement des soldats sur la frontière pour les en empêcher ? » Je lui ai demandé : « Pourquoi reprochez-vous à la Syrie de ne pas faire la police sur cette longue frontière ? »
« Eh bien ! Nous n’avons pas assez de soldats pour faire ce travail », fut sa réponse honnête. Lire le reste de cette entrée »