En levant le boycott imposé à Najib Mikati et à son gouvernement, l’Arabie saoudite semble avoir changé d’approche au Liban. Désormais, le Courant du futur n’est plus considéré comme le représentant exclusif des sunnites. Riyad veut jouer plusieurs chevaux pour être sûr que le sien figurera parmi les finalistes.
Ce n’est un secret pour personne. L’Arabie saoudite n’a pas apprécié l’éviction de l’ancien Premier ministre Saad Hariri en janvier 2011, qu’elle a considérée comme un retournement syro-iranien contre les arrangements conclus à Doha, en mai 2008. Par conséquent, elle a accueilli froidement la nomination de Najib Mikati à sa succession, sans pour autant aller jusqu’à afficher une franche hostilité à son égard. Pendant des mois, le chef du gouvernement a tenté par mille et une voies d’obtenir une couverture saoudienne, mais il n’y est pas parvenu. Cependant, le royaume s’est gardé de jeter sur lui l’opprobre, se contentant de l’ignorer superbement. Habile, Najib Mikati a évité toute réaction impulsive et a continué à envoyer des signaux positifs en direction de Riyad et de la communauté internationale. Le plus fort signal aura sans doute été le financement du Tribunal spécial pour le Liban, en dépit des réserves du Hezbollah.
Les événements syriens et l’engagement de l’Arabie saoudite aux côtés des rebelles ont compliqué la donne pour le Premier ministre, surtout que le Courant du futur était, lui, en phase avec les options saoudiennes en Syrie. Najib Mikati a alors transformé en politique officielle le fameux concept de «dissociation», destiné à empêcher le Liban d’être broyé par la crise qui secoue son voisin. Il a convaincu la communauté internationale d’appuyer cette orientation.
La dissociation n’a pas empêché les protagonistes libanais de s’impliquer à plus d’un niveau dans le chaudron syrien, mais l’Etat faisait semblant de ne rien voir, un peu comme du temps des fedayin palestiniens dans les années 60-70 du siècle dernier. Cela arrangeait tout le monde, y compris l’Arabie saoudite.
Les choses auraient pu continuer sur ce modèle pendant longtemps si le chef de la section des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Wissam el-Hassan, n’avait pas été assassiné, le 19 octobre dernier. Estimant que cet attentat la visait directement, l’Arabie saoudite a exprimé son mécontentement et a appuyé les revendications du Courant du futur appelant à la démission du gouvernement. On se souvient de l’image de l’ambassadeur Ali Awad el-Assiri devant Lire le reste de cette entrée »
Al-Akhbar a obtenu des enregistrements du député du Courant du Futur Okab Sakr organisant des transferts d’armes pour l’opposition armée syrienne sur ordre du leader du Courant du Futur Saad Hariri.
L’appel téléphonique est la première preuve solide du rôle de Sakr et de ses soutiens dans le Courant du Futur dans la fourniture d’armes et du support logistique aux rebelles syriens.
Dans une trilogie construite sur base de documents, d’enregistrements audio et d’interviews avec des sources proches de Sakr, Al-Akhbar met la lumière sur les tentatives de Sakr de détourner la révolte syrienne à son propre compte en dirigeant l’opposition armée sur le terrain.
Il y a quelques semaines, les bureaux d’Al-Akhbar à Beyrouth reçurent un appel téléphonique anonyme. L’appelant affirmait être en possession d’ « enregistrements audio qui exposeront le député Okab Sakr et son rôle dans la destruction de la révolution [syrienne] ».
La nouvelle ne vint pas comme une surprise. Les liens de Sakr avec l’opposition syrienne étaient bien connus, et son rôle en tant que dealer d’armes aux rebelles avait été documenté dans la presse. Et ce n’était pas la première fois que Lire le reste de cette entrée »
Entretien exclusif avec Bassam El Hachem, cadre dirigeant du Courant patriotique libre (CPL) au Liban. Réalisé pour Nouvelle Solidarité par Christine Bierre.
CB : Bassam El Hachem, quelle est votre analyse sur cette attentat terrible qui a coûté la vie à Wissam Al Hassan, chef des renseignements du Liban, le 19 octobre dernier ?
BEH : Je pense qu’au-delà des toutes les considérations politiques, le premier raisonnement objectif qui s’impose, le raisonnement d’un juge face à un attentat du genre, serait de procéder, comme l’a fait le directeur général des forces de sécurité du Liban, le brigadier général Achraf Rifi, à une prise de recul par rapport à la situation, et à partir de là, formuler les hypothèses semblant plausibles.
Face à cet attentat, il y a quatre pistes envisageables. Il y a en effet d’abord la piste syrienne : l’attentat serait un coup monté par le pouvoir syrien en réaction à la capture par Wissam al-Hassan de l’ex-ministre libanais de l’information Michel Samaha, qui aurait ainsi servi à épingler la Syrie. La deuxième hypothèse serait d’y voir l’intervention d’une cinquième colonne qui aurait saisi un moment jugé propice pour miser sur le désordre dans le pays et pour monter différentes factions les unes contre les autres. La troisième hypothèse mettrait au soupçon des islamistes djihadistes, tels ceux du Fatah al Islam ou d’autres groupes du même genre ayant perpétré différents crimes sur la scène libanaise entre 2005 et 2012, qui, eux, ont une dent contre Wissam Al Hassan, car il a réussi à démonter Lire le reste de cette entrée »
Il y a quelques semaines, la municipalité de Saïda inaugurait les travaux sur un brise-lame controversé qui devrait contourner le dépotoir de la ville. La crise des déchets n’est pas résolue pour autant.
Le dépotoir de Saïda, capitale du Liban-Sud, continue de recevoir chaque jour des milliers de tonnes de déchets en tout genre. L’usine ultramoderne de tri et de compostage à proximité reste hermétiquement fermée. La ville ne semble donc pas sur le point de régler une crise qui traîne depuis une quarantaine d’années, et dont le résultat est un immense dépotoir qui pollue et empoisonne l’air de ses quartiers sud. Le président du conseil municipal, Mohammad Saoudi, explique pourquoi.
« Le principal obstacle reste celui des négociations avec les propriétaires de l’usine, dit-il. Or, si celle-ci ne commence pas à fonctionner, nous ne pouvons pas fermer le dépotoir et entamer sa réhabilitation. »
Il rappelle qu’il existe un accord signé par la municipalité et les propriétaires il y a un peu plus d’une dizaine d’années, en vertu duquel le prix de traitement de la tonne a été fixé à 44 dollars, avec un traitement gratuit de 180 tonnes. Mais l’usine a, depuis, changé de main, les propriétaires initiaux ayant été incapables de poursuivre le projet sans s’allier à de nouveaux partenaires. « Les actuels propriétaires exigent 104 dollars par tonne et ne veulent plus assurer de traitement gratuit, explique Saoudi. Jusque-là, les pourparlers avec eux, supervisés par le ministère de l’Intérieur, ont échoué parce qu’ils s’en tiennent à leurs conditions. »
Le président de la municipalité dément vigoureusement que ce dossier soit entravé par des interventions politiques et des conflits d’intérêt entre différentes factions, comme certains observateurs le notent aujourd’hui. « Au contraire, les propriétaires de l’usine sont d’autant plus imperméables aux pressions politiques qu’ils sont saoudiens, et non libanais, assure-t-il. Cela explique pourquoi ils Lire le reste de cette entrée »
Il faut prendre très tôt de bonnes habitudes, surtout celle de savoir changer souvent et facilement d’habitudes. (Pierre Reverdy – En Vrac)
Depuis l’accord de Taëf et l’invasion du dernier bastion libre du Liban en 1990 par les forces syriennes et leurs collaborateurs libanais, un nouvel équilibre s’est installé entre les 3 principales communautés libanaises et leurs représentants au pouvoir.
Cet équilibre, ou plus correctement, ce déséquilibre nécessitait sans cesse un tuteur pour maintenir sa survie. L’occupant de Anjar est alors devenu le mandataire et l’arbitre des petits conflits, et celui de Damas s’est réservé pour les plus grands conflits ou arbitrage.
Trois courants politiques se sont ainsi formés, en continuité et en représentation des courants régionaux : le premier étant celui du front de refus comme le Hezbollah et Frangieh, le deuxième étant celui des pro-saoudiens comme le courant de Hariri, et le dernier étant celui des opportunistes comme les députés cherchant le renouvellement de leur mandat.
Depuis 1990, les chrétiens, dans leur majorité, ne se sont ralliés à aucun de ces courants et sont restés exclus des gouvernements successifs. Le courant Hariri qui a formé la majorité de ces gouvernements s’est contenté de faire rallier les quelques superficiels des chrétiens cherchant à remplir ce vide. Hariri père, l’architecte libano-saoudien de Taëf, a procédé Lire le reste de cette entrée »
Quand Saddam Hussein a envahi le Koweït les US et leurs alliés ont immédiatement lancé la 1ere Guerre Du Golfe. Cette fois scénario inversé l’Arabie Saoudite envahit occupe et réprime dans le sang les manifestations au Bahreïn avec le feu vert américain pour attirer l’Iran dans un conflit régional sectaire les US intervenant ensuite pour secourir leurs alliés du Golfe.
Interview par Press TV de Neda Hashwi expert en science politique à Beyrouth 16/03/2011
Les forces armées saoudiennes d’occupation et celle du monarque du Bahrain ont lancé une attaque brutale contre les manifestants anti monarchie dans la capitale de Manama tuant au moins six manifestants et en blessant plusieurs autres.
La situation s’est détériorée dans l’émirat du Golfe Persique depuis que les forces armées saoudiennes ont envahi le pays pour aider le roi Hamad bin Issa Al Khalifa à venir à bout du soulèvement populaire en cours. Amnesty International a condamné les massacres contre l’opposition du Bahrain.
Press TV discute avec Neda Hashwi expert en science politique à Beyrouth pour savoir plus de choses sur ces répressions récentes et savoir si ces mesures peuvent sauver la Monarchie au Bahrain.
Press TV : Quels sont vos commentaires sur ce qui se passe actuellement au Bahrain ?
Hashwi : Nous sommes témoins d’une malheureuse escalade de la situation. La situation se dégrade pendant que nous parlons et c’est extrêmement dangereux. Ce que les troupes saoudiennes essaient de faire (au Bahrain) c’est Lire le reste de cette entrée »
Dans une note confidentielle de 1996, adressée à Rafic Hariri, Ziad Takieddine dénonçait « la méthode Chirac » dans le blocage des commissions avec l’Arabie saoudite. Trois cents millions de francs ont ensuite été versés.
C’est un mémorandum secret de trois pages qui dormait depuis quatorze ans dans un coffre, quelque part à Beyrouth. Ziad Takieddine, l’auteur de cette « note confidentielle » à Rafic Hariri, a décidé de la sortir de ses archives. Comme on déterre une hache de guerre. Accusé par Dominique de Villepin et Charles Millon d’avoir été « l’intermédiaire des balladuriens » dans deux contrats militaires, au Pakistan et en Arabie saoudite, Ziad Takieddine contre-attaque méthodiquement. Lundi, ses avocats déposeront plainte contre l’ancien Premier ministre et l’ex-ministre de la Défense de Jacques Chirac pour « dénonciation calomnieuse« . Takieddine réclame aussi son audition par le juge Van Ruymbeke et entend s’expliquer sur les termes de Sawari II, le contrat de vente de frégates militaires à l’Arabie saoudite, le pendant du fameux contrat Agosta de vente de sous-marins au Pakistan.
Signés en septembre et novembre 1994, alors qu’Edouard Balladur était Premier ministre et François Léotard son ministre de la Défense, ces deux contrats, de l’ordre de 5 milliards d’euros, auraient, à eux deux, généré environ 233 millions d’euros de « frais commerciaux exceptionnels« , des commissions parmi lesquelles se cacheraient des rétrocommissions en France. Dominique de Villepin, devant le juge Van Ruymbeke, a réitéré ses soupçons de « rétrocommissions » et de « financements illicites » de partis proches d’Edouard Balladur et désigné Takieddine. Une histoire « officielle » jusque-là sans preuve, et qui cache, on va le voir, son lot de zones d’ombre. Parmi elles, une drôle d’intervention, inconnue jusqu’à présent, de Rafic Hariri, ancien Premier ministre du Liban, très proche de Jacques Chirac, dont la banque aurait débloqué, dans le plus grand secret, 300 millions de francs de l’époque… Une intervention qui Lire le reste de cette entrée »
Que cherchaient les enquêteurs du TSL dans une clinique gynécologique privée de la banlieue Sud de Beyrouth violant allègrement le secret médical et l’intimité des femmes libanaises comme ils piétinent la Vérité que tout le monde connaît : les Israéliens n’hésitent pas à se vanter d’avoir profité du meurtre d’Hariri selon les dires de l’ex chef des renseignements militaires israélien, le M.GL Amos Yadlin ?
Qu’est-ce que pouvaient bien s’imaginer les enquêteurs du Tribunal Spécial pour le Liban (TSL) quand ils ont pénétré cette semaine dans la clinique privée de gynécologie obstétrique du Dc Iman Charara pour demander des informations personnelles sur ses patientes ?
Peut être plus intéressant c’était ce que pensait « l’Unité spéciale TSL » de Jeffrey Feltman hébergée au 6ème étage du département d’état au 2201 C Street NW à Washington DC, quand leur boss véritablement exaspéré, selon une source de Hill Rag, a récemment hurlé au téléphone aux enquêteurs du TSL à la Haye : [« retenez vous[…]. Arrêtez de courir après du[…] Hollandais et concentrez Lire le reste de cette entrée »
Vingt personnes ont été condamnées mardi à des peines de prison allant jusqu’à 15 ans pour appartenance à Al-Qaïda et avoir comploté des « attaques terroristes », a-t-on appris de source judiciaire.
Le juge Nizar Khalil les a reconnues coupables « d’appartenance à Al-Qaïda, d’avoir constitué une bande armée en vue d’attaquer des civils et de porter atteinte à l’Etat et à son autorité, de tentative d’attaques terroristes, de contrefaçon de documents officiels et de transferts d’armes », a-t-on ajouté de même source.
Sept Palestiniens et Syriens ont été condamnés par contumace à 15 ans de prison.
Les 13 autres, qui avaient constitué leur propre cellule, ont été condamnés à des peines allant de deux à 10 ans de prison. Parmi ces derniers figurent des ressortissants saoudiens, syriens, palestiniens et libanais tandis qu’un l’un d’entre eux est âgé de moins de 18 ans.
Ces condamnés avaient aussi été interrogés par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé en particulier pour enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, tué en février 2005.
Les autorités saoudiennes auraient extradé au Liban trois de leurs concitoyens, identifié comme étant Fahd al-Mghamiss, Mohammed Saleh al-Soueid et Abdoullah Bichi, accusés d’être impliqué dans différents actes terroristes qui ont eu lieu au Liban et d’appartenir à diverses organisations terroristes dont Al Qaida et le Fatah al Islam.
Pour rappel, les autorités libanaises avaient extradé plusieurs ressortissants saoudiens suite à la demande des autorités judiciaires locales afin de les interroger. Ces extraditions concernaient plus particulièrement des membres supposés du Fatah al Islam qui seraient impliqués dans différents attentats dont celui de la double explosion visant des véhicules de transport dans la banlieue chrétienne du Haut Metn et de diverses personnalités dont le ministre de l’industrie Pierre Gemayel, du responsable de l’armée libanaise Francois el Hajj et du caporal Wissam Eid.