(Suzanne Baaklini – L’Orient le Jour)
Samedi dernier, le président du conseil municipal de Saïda, Mohammad Saoudi, a annoncé le début de l’opération de réhabilitation du dépotoir de la ville, lors de la signature d’un accord avec une entreprise qui sera chargée de faire disparaître la « montagne » de déchets. Mais que signifie exactement cet accord et quand le dépotoir sera-t-il effectivement fermé, sachant que des camions déversant leur contenu sont toujours observés sur le site ?
Contacté par L’Orient-Le Jour, Ibrahim Bsat, vice-président du conseil municipal, précise que « le dépotoir devrait être fermé définitivement aux alentours du 10 mai ». Il souligne que « l’usine de traitement de déchets qui a été établie près du dépotoir accueille déjà tous les déchets de Saïda et des villages environnants ». Il rappelle que l’usine emploie la technique du tri et compostage. « Le seul problème qui reste est celui des sacs en plastique, mais il sera réglé bientôt car l’usine devrait se doter d’une machine pour leur lavage et leur recyclage », dit-il.
Interrogé sur le prix du traitement de la tonne (qui avait longtemps été un obstacle à un accord entre l’usine et les municipalités du caza), le responsable municipal affirme qu’il est de 80 à 85 dollars pour les deux premières années. « Mais c’est le ministère de l’Intérieur et des Municipalités qui s’acquittera de ces sommes, puisées dans la Caisse des municipalités, à l’instar de l’accord avec la société chargée du ramassage et du traitement des déchets du Grand Beyrouth », a-t-il expliqué.
L’accord signé en week-end, selon M. Bsat, porte précisément sur la réhabilitation du dépotoir vieux de quarante ans, une opération qui devrait durer trente mois. La société en charge sera libanaise mais profitera de l’expertise d’une société française, sachant que le consultant de cette opération est le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). « Pour ce qui est des techniques de réhabilitation, les quelque 50 à 60 % de remblais et déchets de chantiers qui composent le dépotoir seront traités et utilisés pour le remblayage de la mer, explique-t-il. Les matières organiques seront traitées sur place. L’endroit où est actuellement érigée la décharge sera transformé en jardin. »
Sur les camions qui continuent de déverser des déchets sur le dépotoir, M. Bsat dit qu’« il s’agit simplement de remblais qui devront être utilisés dans le reste du projet ». Le « reste du projet », justement, c’est le remblayage de la mer sur toute la surface séparant le dépotoir de l’usine, c’est-à-dire sur plus de 500 000 mètres carrés. Un brise-lames est déjà en construction pour délimiter ce futur terrain gagné sur la mer. La municipalité et les autorités politiques de la ville revendiquent Lire le reste de cette entrée »