L’Hebdo Magazine – Julien Abi-Ramia
La proposition de loi, présentée par la Rencontre orthodoxe, n’a pas été enfantée par l’ancien député Elie Ferzli, encore moins par les cadres du 8 mars ou par Rustom Ghazalé. En réalité, elle a été remise au goût du jour par un professeur d’université, militant des droits de l’homme, Waël Kheir.
Waël Kheir n’a rien d’un politicien rompu à la castagne. Il n’a aucun fief à défendre, aucune campagne à mener, aucun électeur à séduire. Cet homme trapu et jovial, à la moustache bien fournie, a un parcours reconnu par l’ensemble du tissu associatif du pays. Oui, ce professeur à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) est un militant, mais un militant des droits de l’homme. Une façon de brandir le flambeau de son oncle Charles Malek, un des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il dirige la très active Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire (FDHDH). Le champ d’action de la fondation se veut très large. Elle est active sur le front des détenus libanais en Syrie, sur celui de la liberté des journalistes et sur celui de l’état déplorable des prisons libanaises, autant de sujets qui défient les droits de l’homme. C’est cet homme qui a pensé et rédigé la proposition de loi promue par la Rencontre orthodoxe.
Lorsqu’on évoque le débat autour de sa proposition, il sourit. D’abord pour souligner de manière sarcastique les épithètes qui lui ont été adossées par ses détracteurs. Qualifier son projet de «loi Rustom Ghazalé», lui qui a goûté aux geôles de la tutelle syrienne, est un peu fort de café. Ensuite pour regretter qu’elle ait été détournée de son objet.
Waël Kheir rappelle qu’il a présenté ce projet, il y a plus de sept ans, lorsqu’il œuvrait au sein du Rassemblement libanais orthodoxe (RLO). Il a même été remis par l’avocat Lutfallah Khlat sur Lire le reste de cette entrée »