Traduit par RPL France
En 1998, j’étais invité à l’Université de Sydney en Australie pour donner une conférence et je devais me présenter aux australiens et d’où je viens ; avec un peu d’embarras car je ne savais pas comment leur indiquer la localisation de ce pays dont on est incapable de mettre son nom sur son territoire sur la carte et on le met toujours dans la mer. Ce petit pays, présent à l’est de la méditerranée couvre en réalité le monde, du pôle nord au pôle sud. Vous avez le droit d’être fier de ce pays, sans chauvinisme, car il vous procure la confiance et vous donne des dimensions culturelles multiples qui vous permettent de vivre dans n’importe quel pays. Vous portez en vous l’essence des civilisations dans votre éducation et votre culture.
Notre langue d’origine était l’araméen. Les phéniciens sont ceux qui ont inventé la lettre et ont trouvé le lien entre l’œil et l’oreille en donnant une image au son et un son à l’image. Cette lettre était le récipient qui a pu contenir les connaissances et les sciences du monde que nous héritons et nous développons. Par la suite, nous avons parlé le grec et nous avons enseigné la philosophie, et nous avons enseigné les mathématiques. Puis nous avons parlé le latin, en plus de notre langue d’origine et nous avons enseigné le droit. D’ailleurs, l’école de droit de Beyrouth était la première au début des siècles chrétiens, d’où le titre de « Beyrouth, mère des lois ». Plus tard, nous avons adopté la langue arabe, en l’enrichissant et en la protégeant, ainsi qu’en développant la presse, domaine où nous étions des pionniers. Tout était relié dans le temps dans un pays qui ne s’est jamais coupé de la civilisation.
Dans notre liturgie, nous avons préservé nos langues anciennes avec le syriaque, l’araméen, le grec et le latin. Cette histoire démontre notre enracinement dans la civilisation ainsi que notre culture pluridimensionnelle qui nous a permis de voyager dans tous les continents et que nous vivons ici au Liban aussi. Lire le reste de cette entrée »