Le baron Guy Quaden est une personnalité du monde bancaire et économique européen. Gouverneur de la Banque nationale de Belgique entre 1999 et 2011, il a été également membre du Conseil général de la Banque centrale européenne. Aujourd’hui membre du conseil d’administration de la Byblos Bank, Magazine l’a rencontré au Liban.
La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de garder son principal taux directeur à 0,75%. Ce taux peut-il être maintenu au cours de l’année, dans le contexte économique actuel assez morose?
Ce taux de 0,75% est historiquement le plus bas que la BCE ait jamais pratiqué. Il est tout à fait adapté à la situation actuelle qui est caractérisée par des perspectives d’inflation très modérées et une croissance médiocre.
Pourrait-on parvenir à l’avenir à un taux de 0,5%?
C’est aux responsables actuels de la BCE de le décider, mais je ne crois pas que cela changerait grand-chose.
Pensez-vous que le taux actuel de l’euro – même si on est encore bien loin des niveaux records d’antan – pourrait tuer dans l’œuf la faible reprise économique de l’Union européenne?
L’euro est coté ces temps-ci aux environs de 1,30 par rapport au dollar. Ces cinq ou six dernières années, l’euro a évolué dans une fourchette de 1,20 à 1,50 contre le dollar. Le cours actuel n’est donc pas exceptionnel, ni insupportable. Il existe un paradoxe dans la situation actuelle: lorsqu’on lit les journaux, on y trouve de nombreux titres sur la crise de l’euro, mais aussi des articles le considérant comme trop fort. Si certains pays de la zone connaissent des problèmes, l’euro lui-même reste une monnaie solide qui inspire confiance.
Un rapport récemment publié par l’Economist Intelligence Unit (EIU) estime que l’euro est surévalué. Partagez-vous cette opinion?
Vous faites peut-être référence au fameux Big Mac Index qui compare les prix d’un produit identique mais dans des pays où les coûts salariaux et le pouvoir d’achat sont très différents. Le cours de change dépend de nombreux paramètres comme le niveau actuel et les perspectives des Lire le reste de cette entrée »