(Livre Blanc du conflit Armée Libanaise – Forces Libanaises)
Ce texte entre dans le cadre plus large de la publication du Livre Blanc, regroupant les témoignages de la population lors de la guerre civile libanaise en 1990. Vous pouvez suivre l’intégralité de ce document sur cette page:
1990 – Devoir de mémoire: La population libanaise témoigne
– Parce que les politiques ont voulu effacer de notre mémoire, à travers une loi d’amnistie, toutes les exactions qu’ils ont commises durant la guerre civile,
– Parce que les médias n’assurent pas leur rôle de conscientisation de la population,
Le Livre Blanc reste encore aujourd’hui une référence pour rappeler à la population, de tous ages, les malheurs que peuvent engendrer tout conflit opposant un Libanais à son propre frère libanais. En attendant que l’état assure un jour pleinement ce rôle de mémoire au niveau de ses institutions, nous vous publions en plusieurs parties le Livre Blanc, rédigé à la fin de la guerre civile par de jeunes étudiants français, extérieurs au conflit, venus au Liban dans le seul but de comprendre. Pour cela, ils partent à la rencontre de la population témoin des exactions de la milice des Forces Libanaises dans le conflit l’opposant à l’Armée Libanaise.
Chapitre 6: Miliciens
Les miliciens morts ont souvent été enterrés à la sauvette. Les parents ne sont pas toujours prévenus. Quoi de plus horrible pour une mère que de rester dans l’incertitude du sort de son fils ?
Combien de familles ont eu la même réponse que celle donnée à ce père de famille allé demander des nouvelles de son enfant.
Un responsable des F.L. lui a rétorqué : « Allez voir chez Aoun, il n’est pas chez nous». Alors qu’il s’apprêtait à partir, un autre milicien le prend à l’écart et lui révèle que son fils est mort et que son corps était entreposé dans la chambre froide de Zouk-Mikhaël – initialement destinée à la conservation des pommes.
Le père, au désespoir, se rend au lieu dit et reconnaît effectivement son fils.
Tous n’ont pas eu cette « chance ». Des parents continuent de vivre encore dans le doute comme le montrent les faits suivants:
Après la bataille d’Ajaltoun, des miliciens sont allés chercher un Père du haut Kesrouan et ils lui ont bandé les yeux dans la voiture pour qu’il ignore sa destination. Une fois arrivé, on lui enlève son badaud et le religieux découvre un camion rempli de cadavres qu’il devait bénir et un énorme trou qui devait les contenir. Cette nuit-là, les habitants avaient entendu un bulldozer sur une colline proche du Casino du Liban creuser un trou pendant environ un quart d’heure.
Un autre Père a rapporté le même événement à la différence près qu’on ne lui avait pas bandé les yeux et qu’il n’y avait que 6 cadavres.
Pourquoi cette dissimulation ? S’agit-il de ne pas porter atteinte au moral des troupes en évitant de publier des chiffres trop élevés de victimes ? Ou ces morts seraient-ils des déserteurs que l’on enterre en cachette pour ne laisser aucune trace de leur exécution ?
Car les miliciens des F.L. sont obligés de combattre. Et toute défection est passible d’exécution sans autre forme de procès.
Combien auraient déserté sans cette menace ? Nous avons rencontré des miliciens complètement démoralisés. Beaucoup ne Lire le reste de cette entrée »
WordPress:
J’aime chargement…