Caroline Pigozzi – Paris Match
Alors que la Syrie inquiète le monde, nos reporters ont rencontré le chef spirituel et protecteur des maronites.
Fierté des maronites, à la tête d’une communauté de 5 millions de catholiques, le patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, Béchara Pierre Raï, est une personnalité charismatique et souriante. Dernier enfant d’une fratrie de six garçons et deux filles, ce montagnard très populaire dans son pays, le Liban, rayonne également au sein de cette Eglise fort ancienne, dont le territoire s’étend sur tout l’ex-Empire ottoman, de la Turquie aux Indes. Celui qui, avant de devenir évêque puis patriarche, appartient d’abord à l’ordre mariamite maronite est un mélange d’humilité, de majesté, de mysticisme et de panache. Désormais incontournable, cet homme de culture et de foi bénéficie de la pleine confiance des autres autorités chrétiennes, orthodoxes ou protestantes, et son prestige ne s’étend pas qu’à cette partie sensible du monde, l’Egypte, la Syrie, l’Irak, la Jordanie, l’Arabie, la Terre sainte…
La communauté internationale compte aussi beaucoup sur ce chef religieux influent, très engagé dans le dialogue islamo-chrétien, toujours protégé par l’armée, pour faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient. Elève chez les jésuites de Jamhour, étudiant ensuite à Rome, Béchara Pierre Raï, qui parle sept langues, a passé ses licences de philosophie et de théologie, et des doctorats de droit civil et canonique. Diplômes qui l’ont amené à diriger sur place la section arabe de Radio Vatican et à devenir vice-recteur du Collège des mariamites, avant d’exercer au Liban divers ministères sacerdotaux et d’être élu évêque de Byblos, puis patriarche maronite, le 15 mars 2011. Son rôle s’inscrit dans l’actualité internationale tout en symbolisant un passé riche, car les chrétiens sont présents dans la région depuis Jésus-Christ. J’ai suivi Sa Béatitude Béchara Pierre Raï pendant trois jours à Bkerké, le Vatican des maronites, sur Lire le reste de cette entrée »