Dans le discours qu’elle a prononcé depuis la tribune qui lui a été offerte lors de la conférence de l’agriculture, la cheffe de l’opposition a expliqué de quelle façon l’abandon de terres faisant partie intégrante du patrimoine du peuple d’Israël ne contredirait pas la vision sioniste: «Nous sommes obligés de prendre une décision: si le projet sioniste consiste en la réalité de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique dans lequel ces valeurs vivent en harmonie, il est impossible de l’évoquer sans comprendre que le seul moyen d’y parvenir doit passer par le partage de la terre et l’acceptation du principe de deux Etats-nations.
Que personne n’essaye de nous faire croire qu’il s’agisse d’une question de faiblesse bonne pour les arabes et les palestiniens. Au départ, je me trouvais dans un parti politique dont la charte commençait par le mot « non ». Pour moi, la politique n’est pas un métier, mais une plateforme à partir de laquelle la face d’Israël doit être changée. Ceux qui prétendent qu’il n’y a rien à faire, que le monde est contre nous tout comme Erdogan est contre nous, que les Palestiniens se tourneront de toute façon vers l’Onu, et que tout n’est qu’antisémitisme, optent pour une solution de facilité adoptée par un gouvernement qui ne cherche qu’à éviter de prendre des décisions.»
Malgré les décrets sans précédent d’une coalition dirigée par le Likoud qui a été jusqu’à interdire la construction pour les Juifs au-delà de la ligne verte, y compris à Jérusalem, elle considère: «Le gouvernement le plus à droite de toute l’histoire d’Israël parle haut alors qu’Israël est au plus bas de sa puissance. Or, si nous voulons parler de fierté nationale, je voudrais que les Israéliens puissent voyager à l’étranger sans être contraints de passer par des contrôles avilissants, que les ambassadeurs ne soient pas obligés de s’enfuir à la faveur de la nuit avec un kéfié (…) Nous en avons assez de ceux qui parlent haut et fort face au monde mais qui affaiblissent concrètement Israël. Israël qui est incapable d’agir quand des missiles s’abattent sur ses villes. J’ai entendu des accusations contre notre décision, lors du précédent gouvernement, de nous battre contre ceux qui veulent nous anéantir, au Liban comme à Gaza. Et je suis fière des décisions que nous avons prises. Israël doit préserver sa force de dissuasion. Et cette force, nous l’avons acquise, pour un temps limité, mais pour un temps quand même.» Lire le reste de cette entrée »