Pour le commun des Libanais, l’affaire des « Télécoms » est le nième épisode d’une querelle politique à la Libanaise.
Mais ce conflit et le déchaînement sécuritaire d’Ashraf Rifi, gardien de l’empire Hariri, dépassent largement le sérail politique et relèvent de l’affaire d’Etat.
En effet, depuis leur arrivée en politique, grâce au pouvoir de l’argent, la dynastie Hariri a considéré le Liban comme sa propriété privée. Ainsi, le gouvernement de l’Etat Libanais est devenu le Conseil d’Administration de la « Hariri Corporation » profitant et abusant même des accords de Taëf, qui a diminué les prérogatives du Président de la République au profit du Conseil des ministres, pour ne pas dire du premier ministre.
Ainsi, Hariri a pu mettre la main sur la capitale Beyrouth, et en particulier son centre, en spoliant des milliers de libanais de leurs biens patrimoniaux pour les brader à la société SOLIDERE créée pour l’occasion.
Que le commun des Libanais ne puisse pas bénéficier du minimum vital et que l’Etat ne puisse lui fournir l’électricité et l’eau en continu, cela n’affecte pas Hariri & Co. Pendant que le Liban voit sa dette augmenter d’une façon vertigineuse, Hariri voit sa fortune augmenter pour être classé parmi les plus grandes fortunes mondiales.
Oui, mais pour que cela puisse continuer, il ne faut pas venir regarder de près dans les affaires de l’Etat Hariri. Il faut verrouiller les postes clés dont les plus importants : le poste de premier ministre et et celui des finances.
Mais voilà qu’il y a eu un petit changement : Hariri est destitué… Il n’y croit pas. Comment est-ce possible ? Comment ont-ils osé ? Hariri n’avait pas fini de tout contrôler. Certes, il avait sa garde prétorienne bien contrôlée par Ashraf Rifi pour protéger son empire. Mais jusqu’à quand ?
Et il y avait ce nouveau réseau mobile Liban Telecom que Hariri voulait contrôler. On n’était qu’au stade préliminaire de prise de contrôle par l’organisme OGERO. Mais le CPL (cet empêcheur de tout contrôler) mettait les bâtons dans les roues et Charbel Nahas considérait que les lignes rouges étaient dépassées.
Voilà les faits : la Chine a offert à l’Etat libanais le matériel nécessaire pour le déploiement du 3ème réseau de téléphonie mobile « Liban Telecom ». Le ministre des télécoms a demandé à la société OGERO de l’installer et de le tester pendant quelques semaines. Or, OGERO a commencé à opérer sur ce réseau au delà de quelques tests en couvrant une bonne partie du territoire libanais et en ayant un nombre d’utilisateurs inconnus du Ministre des Télécoms. Lorsque le Ministre a voulu stopper tout cela en Lire le reste de cette entrée »