François-Xavier Maigre – La Croix
Effectuant sa première visite en France, Mgr Béchara Raï, 77e patriarche de l’Église maronite, a mis en garde contre la percée de mouvements islamistes après les révoltes dans le monde arabe, dont il redoute les conséquences pour les chrétiens d’Orient.
À l’occasion de sa première visite en France, le tout nouveau patriarche maronite Mgr Béchara Raï, élu le 15 mars dernier pour succéder au cardinal Nasrallah Sfeir, a longuement évoqué les difficultés politiques au Proche-Orient, en particulier au Liban, siège historique de l’Église catholique orientale dont il a désormais la charge.
Perpétuant une longue tradition, qui veut que le patriarche nouvellement élu réserve à la France sa première visite à l’étranger, Mgr Raï a été reçu lundi par Nicolas Sarkozy. Il a rencontré aussi François Fillon. Après s’être entretenu, mercredi, avec le cardinal André Vingt-Trois, il a répondu aux questions des journalistes au siège parisien de la Conférence des évêques de France.
La principale communauté chrétienne d’Orient
Autant d’occasions pour le patriarche de faire valoir son Église au milieu des révoltes du monde arabe. L’Église maronite, a-t-il rappelé, est la seule Église d’Orient à « être toujours restée entièrement catholique ». Ce Patriarcat, qui compte 4 millions de fidèles dans le monde, constitue la principale communauté chrétienne du Liban, avec 800 000 fidèles et de nombreuses écoles, universités et hôpitaux qui reflètent l’enracinement des chrétiens dans la vie sociale du pays.
Ainsi, à l’heure où le monde arabe est traversé par un vent de révolte, le patriarche maronite veut croire à la pérennité de l’exception libanaise. « Dans notre pays, chrétiens et musulmans ont scellé un pacte national. Le pouvoir est partagé à égalité, dans le respect de chaque religion. C’est pourquoi le modèle libanais est une nécessité au Proche-Orient. Beaucoup de Lire le reste de cette entrée »