Ecarté par le roi Abdallah d’Arabie, de la direction des opérations extérieures du royaume, le grand ordonnateur des services de renseignements du Moyen-Orient paie l’échec de sa stratégie de radicalisation à double tranchant contre l’Iran. En contrepartie, l’Arabie saoudite attend de Barack Obama des explications claires sur la nouvelle politique régionale de l’Administration américaine.
Pour la première fois, depuis près de trente ans, le prince Bandar Ben Sultan assistera de loin à la visite d’un président américain dans son pays. L’homme, qui fut, pendant trois décennies, le ciment des relations entre Riyad et Washington, est évincé par ses supérieurs comme un agent secret qui aurait échoué dans sa mission. Aucun décret royal n’a été édicté à cet effet, mais dans les couloirs de la diplomatie et les officines du contre-espionnage, l’affaire est entendue depuis plusieurs semaines. Avec l’éviction de «Bandar Bush», les relations entre l’Arabie saoudite et les Etats-Unis − et leur place dans la région − entrent dans une nouvelle ère. Celle de l’hyper-puissance américaine, qui dominait le monde sans partage et assurait la protection des régimes alliés, est révolue. Terrifié par le réveil du croissant chiite, ulcéré par le manque de courage de Barack Obama et prêt à toutes les alliances pour protéger la monarchie des élans du Printemps arabe, Bandar ne pouvait pas être celui de la stabilisation.
L’échec syrien
En marge de la conférence de Genève, l’ancien ambassadeur des Etats-Unis à Damas, Robert Ford, expliquait à ses supplétifs de l’opposition syrienne en exil que «le plan Bandar n’existe plus». Le prince, dit-il alors, «se trouve aux Etats-Unis pour des soins médicaux. Il ne reviendra pas de sitôt. Il souffre d’un tassement de vertèbres douloureux. Il est épuisé, il a besoin d’une longue période de repos». Son successeur apparaît quelques jours plus tard à Washington, où se réunissent pendant deux jours les chefs des services secrets des pays occidentaux et arabes soutenant l’opposition syrienne. L’Arabie saoudite est représentée par le prince Mohammad Ben Nayef, adoubé par l’Administration Obama (voir ci-dessous).
Le dossier syrien passe des mains de l’architecte de la rébellion jihadiste contre le régime de Bachar el-Assad à celles du ministre de l’Intérieur, chargé de la lutte antiterroriste. Le camouflet saute aux yeux. En 2011, lorsque Bandar présente Lire le reste de cette entrée »
«Il n’y a pas de solution militaire en Syrie», a insisté Herman Van Rompuy, le président de l’Union européenne. «La solution doit être politique», et s’inscrire dans le cadre de l’ONU, a martelé le représentant de l’UE à Saint-Pétersbourg, appuyé par José Manuel Barroso, le président de la Commission.
Les dirigeants européens n’ont pas de mots assez durs pour qualifier l’attaque chimique du 21 août en Syrie, un «crime contre l’humanité», selon Herman Van Rompuy, mais ils refusent de donner leur caution à une intervention militaire.
La position allemande s’impose
L‘Union européenne, membre de plein droit du G20, lâche la France en rase campagne, laissant François Hollande plus isolé que jamais, avec Barack Obama comme seul allié de poids au sommet. Herman Van Rompuy l’a affirmé: la France est, à ce stade, le seul pays européen décidé à agir militairement en Syrie. «Quant à savoir quelle sera la réaction de l’UE, s’il y a une intervention militaire de la France, nous ne savons pas encore, nous y travaillons…», a-t-il ajouté.
Un camouflet pour Paris, qui espérait un soutien au moins moral, à son action. La position européenne est calquée sur celle de Lire le reste de cette entrée »
Le jardin Arnous, dominé par une statue de style soviétique de l’ex-président Hafez al-Assad, se remplit en soirée de familles damascènes qui tentent, sous haute sécurité, d’oublier un peu la guerre autour d’un narguilé. « Chez moi, je m’énerve et je m’angoisse à regarder les nouvelles. Je viens ici pour respirer », affirme à l’AFP la corpulente Oum Sami, souriant derrière ses petites lunettes et son voile blanc, alors que le bruit sourd des bombardements résonne au loin par intermittence.
« Quand je vois tous ces gens, je n’ai plus peur », ajoute-t-elle en désignant les nombreuses tables et chaises en plastique installées près de stands de vendeurs de café, de jus, de barbe à papa, de maïs et de douceurs, au son de la musique orientale populaire, donnant au site des allures de kermesse.
Ce coin vert dans le quartier central de Salhiyé, une place publique où l’on se promenait avant le conflit, s’est transformé en café à ciel ouvert où l’on vient rechercher un peu de chaleur humaine, alors que gronde la guerre entre armée et rebelles à quelques kilomètres de là, dans les grandes banlieues de la capitale.
Faute de pouvoir, comme avant la guerre, passer leur week-end dans les vergers de la Ghouta orientale, aujourd’hui synonymes de danger et d’attaque chimique, les habitants de la capitale se sont repliés sur les jardins publics.
A Techrine, al-Jahez, Mazraa, Baramké, une foule de Damascènes se pressent dans ces jardins protégés par un grand nombre de militaires et d’hommes de sécurité.
Se sentir en sécurité
Pour les badauds, leur présence est réconfortante. « Je viens ici chaque jour et je suis tranquillisée, car l’armée est partout », affirme avec un grand sourire Rouqayya al-Zayyat, vêtue de noir.
« C’est là où on se sent le plus en sécurité », renchérit Samar, venue avec sa mère et ses petites filles assises dans Lire le reste de cette entrée »
Le Royaume-Uni a présenté une requête à ses partenaires européens en vue d’inscrire le Hezbollah sur la liste terroriste européenne, et les discussions sur cette question débuteront « début juin », ont confié à l’AFP des diplomates, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. « Nous espérons un accord pour mettre la branche armée du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes d’ici à la fin juin », a précisé un diplomate.
Cette mesure nécessite l’unanimité des 27. Les États-Unis et Israël demandent depuis longtemps aux Européens d’aller dans ce sens.
Il faut dire que Washington considère le Hezbollah comme une organisation « terroriste », sans faire de différence entre ses ailes militaire et politique. « Les nombreuses branches et filiales du Hezbollah partagent une direction, des membres et un financement communs qui soutiennent tous des actions violentes du groupe », a expliqué à l’AFP le porte-parole adjoint de la diplomatie américaine, Patrick Ventrell. Il a rappelé dans un courrier électronique que son administration était « de plus en plus inquiète des actions menées par le Hezbollah, notamment sa campagne terroriste dans le monde et l’appui décisif qu’il apporte au régime d’Assad. La lutte contre ces activités est et restera l’une de nos plus hautes priorités », a insisté le diplomate, précisant avoir « exhorté nos partenaires européens et d’autres pays dans le monde à déployer un large éventail de mesures pour réprimer le Hezbollah, notamment des sanctions et une coopération judiciaire avec les États-Unis ».
Rappelons que le président US Barack Obama s’était ému lundi auprès de son homologue libanais Michel Sleiman de l’implication militaire directe de la milice chiite aux côtés de l’armée syrienne dans sa guerre contre la Lire le reste de cette entrée »
La Turquie a été rattrapée par le conflit syrien après le double attentat qui a fait, samedi, 46 morts et des dizaines de blessés dans la ville de Reyhanli, non loin de la frontière syrienne. Immédiatement accusée d’être responsable de ces explosions, la Syrie a fermement démenti. Selon le ministre syrien de l’Information, le gouvernement turc a transformé les régions frontalières en sanctuaire pour le terrorisme international. Selon Omrane al-Zohbi, Ankara facilite le trafic d’armes, d’explosifs, de voitures piégées, d’argent et de criminels à destination de la Syrie. Aussi, le gouvernement turc et son chef assument-ils, selon lui, une responsabilité directe, politique et morale, vis-à-vis des peuples turc et syrien. M. Zohbi a appelé au départ du Premier ministre turc Recep Tayyeb Erdogan, responsable, selon lui, des malheurs qui frappent la Syrie.
Pour sa part, M. Erdogan a affirmé dimanche que le régime syrien tentait d’entraîner la Turquie dans un « scénario catastrophe ». De son côté, son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a reproché à la communauté internationale son « silence ». « La Turquie est en droit de prendre toutes les mesures qu’elle veut, et continuera à le faire », a assuré M. Davutoglu, invitant la communauté internationale à « dire stop » et à « adopter une position claire contre les provocations du régime de Damas qui alimentent le feu ». Il a appelé à « une initiative diplomatique urgente pour trouver une solution à la crise syrienne ».
La Russie, par la bouche du chef de la commission des AE à la Douma, a affirmé que les accusations portées contre Damas « visent à faire échouer la conférence internationale sur la Syrie » convenue entre MM. John Kerry et Lire le reste de cette entrée »
Ce vendredi 10 mai, le député belge Laurent Louis a demandé au gouvernement une condamnation du dernier raid israélien en Syrie, exposant les multiples infractions israéliennes du droit international, avec le consentement des démocraties dont la Belgique.
Il a commencé par dénoncer les multiples survols israéliens de l’espace aérien libanais, violant la souveraineté d’un état indépendant, avant de rappeler les déclaration de Mme. Del Ponte sur l’utilisation d’armes chimiques par les rebelles syriens, et non par l’état syrien contrairement à ce qu’essaient de véhiculer les médias.
La réponse du ministre du Budget M. Chatel, représentant le ministre des Affaires Etrangères M. Didier Reynders, est tout simplement scandaleuse et repose sur des informations erronées. L’amateurisme du ministère belge des affaires étrangères est d’une honte déconcertante, s’en référant sans cesse aux prises de position de l’administration américaine, partie prenante dans ce conflit.
En bref, la Belgique considère avoir des preuves suffisantes de la détention d’armes chimiques par l’état syrien bien qu’Obama ait encore des doutes sur leur utilisation (oui le ministre s’en remet à Obama…). Toujours d’après le ministre, l’état syrien refuse la visite d’une commission d’enquête internationale sur la présence de ces armes en Syrie.
Or, on sait tous que le président Assad a invité la communauté internationale à visiter les sites qu’ils estiment douteux, tout en respectant la souveraineté syrienne et son droit à se défendre. Ce que refusent manifestement les alliés d’Israël qui ne cherchent qu’une seule chose: détruire ce pays.
Voici l’échange complet entre le député Laurent Louis et le représentant du ministre des affaires étrangères belge :
Dans moins de 2 mois la crise syrienne aura atteint sa deuxième année. Le premier appel à la démission du président syrien par son homologue US, M. Barack Obama, a été lancé il y a 18 mois, le 18/08/2011 ; précédé par celui du président français Nicolas Sarkozy, le 28/05/2011. Entretemps, des dirigeants turcs et arabes n’ont cessé d’annoncer son départ…
Pourtant, M. Bachar al-Assad est toujours fidèle à son poste, tandis que le ministre russe des Affaires étrangères, M. Sergueï Lavrov, déclare que son éviction du pouvoir « est impossible à mettre en oeuvre » ; que l’un des plus importants conseillers du Guide suprême iranien, M. Ali Akbar Velayati, parlant des limites acceptables par son pays quant à la situation syrienne, avertit qu’« Assad reste une ligne rouge » ; et que le ministre syrien des Affaires étrangères, M. Walid al-Mouallem, contredit tout ce qui a pu être colporté à ce sujet et notamment les interprétations consécutives aux déclarations du vice-président syrien, M. Farouk al-Chareh, ajoutant que ceux qui persistent à soumettre la « solution politique » au départ d’Al-Assad assumeront la responsabilité de la poursuite de la guerre en Syrie ! [Intervention télévisée du 19 Janvier 2013 sur Al-fadaiya, NdT].
Par conséquent, la déduction logique qui s’impose est que « l’axe Russie-Iran-Syrie » a tenu bon et qu’il se dirige probablement vers des solutions politique et sécuritaire qui mériteraient de revenir sérieusement sur les causes premières de ces événements, lesquelles pourraient bientôt influer sur la situation libanaise et sur ce qui s’y prépare du point de vue loi électorale, entre autres. Ce, d’autant plus que de Moscou à Téhéran en passant par la Syrie et le Liban, conviction est faite que ce qui se passe en Syrie est la manifestation d’une « guerre froide mondiale » où Damas est devenue le lieu de la victoire ou de la défaite, tant qu’un compromis n’a pas été trouvé.
Ces jours derniers, ceux qui ont pu rencontrer le président syrien [dans sa résidence que, contrairement aux rumeurs, il n’a pas quittée], se sont dits surpris par son calme et la tranquillité de ses propos. Pour lui, l’équation s’est inversée ; l’État syrien restera droit dans ses bottes tant que cette guerre se prolongera ; le combat n’est pas à situer entre le pouvoir et l’opposition mais entre l’État et des terroristes et, quoi qu’il en coûte, il se poursuivra jusqu’à l’éradication du Lire le reste de cette entrée »
Au sixième jour de l’offensive israélienne contre Gaza, une véritable course contre la montre est engagée entre les démarches diplomatiques pour aboutir à une trêve et l’escalade des bombardements aériens. Pendant ce temps, la riposte palestinienne ne faiblit pas avec la chute de dizaines de roquettes sur des colonies et des villes israéliennes.
De l’avis des observateurs, Israël se trouve toujours dans une impasse. Il subit de fortes pressions de la part de ses alliés occidentaux pour éviter une attaque terrestre, que lui craint de toute façon car ses résultats demeurent incertains face à la forte résistance opposée par les organisations palestiniennes. Premier signe de la confusion et des hésitations qui règnent au sein de l’establishment israélien, l’annonce du «report» de la décision sur un éventuel déclenchement d’une opération terrestre. Une annonce quasi-officielle faite par des «milieux gouvernementaux israéliens» cités par les agences de presse. Pour tenter d’empêcher une escalade aux conséquences inconnues dans la région, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton se rend mardi en Israël, en Égypte et à Ramallah. Le président américain Barack Obama a décidé de Lire le reste de cette entrée »
Le monde change. Il n’est plus ce qu’il était en 2008, lorsque la crise des «Subprime», aux Etats-Unis, a entraîné les pays occidentaux dans la plus grave crise économique depuis le crash de 1929. Une crise qui s’est encore aggravée, en 2011, s’étendant à l’Europe, et montrant à quel point les économies nord-américaines et celles du Vieux continent sont interdépendantes.
Le monde n’est plus ce qu’il était en 2003, lorsque l’Amérique triomphante, sûre d’elle, enivrée par ses avancées technologiques, fière des performances de son économie, dopée par ses succès antérieurs sur la scène internationale, rassurée par l’absence de tout compétiteur de poids, tourne le dos au monde entier, y compris aux Nations unies et à ses partenaires occidentaux, et décide, avec une poignée d’auxiliaires, d’exercer pleinement son hégémonie unilatérale sur le monde. Alors, elle envahit l’Irak.
On découvrira, plus tard, que les prétextes avancés, pour justifier cette aventure sanglante, étaient des tissus de mensonges. Sa réputation en fut ternie. Les élites de l’époque n’avaient pas compris que la force de l’Amérique ne vient pas seulement des capacités technologiques exceptionnelles de son armée et de la taille de son PIB, mais aussi, et surtout, de l’attraction intellectuelle, culturelle et morale qu’elle exerçait sur le monde. L’arrogance de la force -ou la force arrogante- a transformé le rêve américain, source d’espoir pour une bonne partie de l’humanité, en cauchemar, alimenté par les horribles images d’Abou Ghreib, de Guantanamo, de Haditha, des excès de Blackwater…
Barack Obama et son Administration, et derrière eux l’establishment, ont fait une bonne évaluation de la situation. Ils ont abandonné Lire le reste de cette entrée »
Les masques sont tombés et les gants sont rangés. La confrontation entre les Etats-Unis et leurs alliés arabes et européens d’un côté, la Syrie, l’Iran et leurs amis de l’autre, a lieu sur tous les fronts et par tous les moyens. Ce bras de fer risque d’atteindre un point de non retour et se terminer par une guerre totale. Voilà pourquoi.
Au moment où l’Iran tentait de faire oublier les accusations graves portées contre elle, pour son implication présumée dans une tentative d’assassinat de l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Washington, Adel al-Jobeir, un autre dossier est propulsé au devant de la scène: un programme nucléaire qui ne serait pas aussi pacifique. Avant même que le rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ne soit présenté officiellement à l’Onu, les responsables américains et israéliens avaient menacé Téhéran d’une frappe militaire. Réponse du berger à la bergère, les généraux iraniens et le Guide suprême répliquent que, si les installations nucléaires iraniennes étaient visées, Israël serait simplement rasé de la carte! Cette escalade a fait trembler la région, d’autant que l’on n’évoque plus un conflit limité mais une guerre totale et dévastatrice. Car l’Iran n’est pas la Libye, l’Afghanistan ou même l’Irak de Saddam Hussein. Le pays s’est doté, ces quinze dernières années, d’une armée puissante, équipée de milliers de missiles de longue et moyenne portées, ainsi que d’une force aérienne et navale non négligeable.
C’est justement cette réalité qui rassure les observateurs, car attaquer l’Iran militairement serait suicidaire pour l’Etat hébreu. Mais si cela est vrai, quelles sont les raisons de cette escalade verbale sans précédent? La réponse semble simple: les Américains souhaitent durcir substantiellement les sanctions économiques et politiques imposées à la République islamique et désirent voir le Conseil de sécurité adopter une résolution à ce sujet. Or, les deux principaux partenaires de Téhéran: Pékin et Moscou, ne voient pas les choses du même œil, d’où le chantage livré par l’Administration Obama au deux puissances: choisir entre les sanctions économiques et l’attaque militaire.
De graves répercussions
Quelles pourraient être les répercussions d’une frappe contre Téhéran? D’abord, l’Iran, grand exportateur de pétrole avec plus de 4 millions de barils par jour, a fait savoir que ses missiles frapperaient Israël et tous les Etats de la région alliés de Washington. Ainsi, le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite seront des cibles prioritaires, sachant qu’avec l’Iran, ils produisent 80% du pétrole mondial. Ce scénario catastrophe fera exploser le prix du baril et mènera à Lire le reste de cette entrée »