
Le 11 août 2006, cet adolescent maigre aux cheveux bruns était à moto, assis derrière son père qui devait livrer de la nourriture dans une localité voisine, quand une bombe à sous-munitions a explosé à leur passage.
« On m’a retrouvé dans un ruisseau quatre heures après l’explosion », se rappelle Mohammad, un réfugié palestinien de 15 ans qui s’exprime dans la maison décrépie de la famille dans le camp de réfugiés d’Al-Bass, à Tyr. « J’ai repris conscience au moment où ils me retiraient de l’eau, et j’avais compris: mes jambes avaient été broyées » par l’explosion.
Le jour-même, le Conseil de sécurité de l’ONU adoptait la résolution 1701 et trois jours plus tard, la guerre prenait fin. Elle aura duré un mois. Mais les avions israéliens avaient lâché sur le sud du Liban plus de quatre millions de bombes à sous-munitions, dont 90% au cours des 72 heures avant le cessez-le-feu, après l’adoption de la résolution 1701, souligne l’ONU.
Près de 40% des sous-munitions n’ont pas explosé. Les munitions ont tué 46 personnes et mutilé plus de 300 civils depuis 2006, selon l’armée libanaise et l’ONU. La plupart des victimes sont des sapeurs, des fermiers et des enfants qui confondent ces objets brillants avec des jouets. Lire le reste de cette entrée »