Joumana Nahas – L’Hebdo Magazine
Le décès, attendu, après une longue et pénible maladie, de sayyed Mohammad Hussein Fadlallah, chantre du chiisme modéré et ouvert au dialogue, n’a laissé aucun Libanais indifférent. Plus largement, le monde musulman pleure, depuis dimanche, la disparition d’un homme d’exception, qui s’est fait remarquer par ses positions en même temps tranchées et résolument modernes. La véritable inquiétude de certains réside aujourd’hui dans l’après Fadlallah.
Son modernisme et son ouverture dérangent
Figure respectée par le Hezbollah, par les religieux sunnites, comme par les chrétiens, l’ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah s’est éteint dimanche passé des suites d’une longue maladie que le religieux traînait depuis 12 longues années.
Né à Najaf, fief du chiisme en Irak, de parents libanais originaires du Sud, celui qui est connu comme «le sayyed» est devenu, au fil des ans, un recours, une source de fatwas, pour nombre de chiites libanais ou arabes. Et ce n’était pas pour plaire à tout le monde. En effet, parmi les jurisprudences les plus connues, et, souvent, les plus controversées du sayyed, celles qui consacrent l’égalité entre hommes et femmes et celles qui poussent ces dernières à travailler, tout en les dispensant du voile intégral. C’est encore lui qui a consacré, le premier au Liban, l’accès des femmes à la Lire le reste de cette entrée »