L’opération sécuritaire qui a eu lieu dans la prison de Roumieh le lundi 12 janvier constitue un grand coup à la mouvance islamiste. Magazine revient sur cette affaire dans un entretien avec le député Ghassan Moukheiber, membre du Bloc du Changement et de la Réforme. Que pensez-vous de l’opération sécuritaire menée dans la prison de Roumieh?
Je salue cette opération que l’on attendait et réclamait depuis longtemps. La gageure restera de suivre cette action par le développement d’une administration pénitentiaire efficace, tant sur le plan sécuritaire, je pense particulièrement aux besoins pressants de terminer la construction du secteur carcéral de haute sécurité à la prison de Roumieh, que sur le plan qualitatif qui transforme les prisons libanaises d’un simple lieu de châtiment en un outil de réhabilitation et de réinsertion sociale et qui prolonge l’action de la justice dans le respect des normes minimales du traitement des prisonniers et des détenus. L’ensemble des actions à entreprendre est connu. Il s’agit d’investir les fonds nécessaires particulièrement en termes de construction adaptée à Roumieh et ailleurs, la formation d’une administration spécialisée et un accompagnement efficace de la justice.
Comment expliquez-vous le timing de cette opération?
Mieux vaut tard que jamais, mais on ne peut pas ne pas faire un lien avec trois faits marquants actuels. D’abord, une conjoncture politique interne de collaboration et non de compétition entre les différents acteurs, un gouvernement d’union nationale, un dialogue entre le Courant du futur et le Hezbollah et un ministre de l’Intérieur, dont je salue le courage et la détermination. Ensuite, l’attentat terroriste de Jabal Mohsen qui a eu lieu l’avant-veille de l’action. On ne peut pas s’empêcher de considérer cette opération comme une riposte, même symbolique, de l’Etat. Le ministre de l’Intérieur a mentionné le rôle des Lire le reste de cette entrée »
«Lorsque la tendance régionale changera, tous les obstacles tomberont et on verra alors la formation d’un gouvernement», se désole Ibrahim Kanaan. Tour d’horizon avec le président de la Commission parlementaire des Finances.
Le député Walid Joumblatt a renoncé à l’équation des 3×8 et pencherait pour une formule de 6+9+9. Est-ce que cela vous convient?
Tout ce débat est infructueux, avec le respect que je dois à tous. Lorsque la tendance régionale changera, tous les obstacles tomberont. Je ne vais pas revenir à l’an 2005, ni aux législatives de 2009 et à la façon dont le gouvernement a été formé… Aujourd’hui, lorsque le président Tammam Salam a été désigné, le Moustaqbal avait posé comme condition la mise à l’écart du Hezbollah. Ensuite, on a parlé d’une équipe neutre de technocrates, aujourd’hui, nous en sommes à un gouvernement politique, rassembleur, incluant le Hezbollah. Nous nous querellons sur les chiffres, le feu vert régional n’ayant pas encore été donné…
L’échéance présidentielle approche et les candidats sont légion, on peut citer le général Michel Aoun, le président Amine Gemayel, le député Sleiman Frangié, le Dr Samir Geagea et on parle aussi de la prorogation du mandat du président Michel Sleiman. Qui, selon vous, a le plus de chance d’arriver à Baabda?
Aucun de ceux que vous nommez n’a annoncé sa candidature officielle. Mais notre position de principe fondamentale, que nous avons exprimée à diverses occasions, est que nous sommes opposés à toute prorogation. Cette option n’est pas liée aux personnes. Nous sommes pour une élection présidentielle libanaise qui portera au pouvoir un homme doté d’une forte présence, capable d’améliorer le rôle de la présidence. Nous sommes régis jusqu’à nouvel ordre par un régime confessionnel. Il y a des chrétiens et des musulmans, il y a des maronites, des sunnites, des chiites, des druzes… Nous souhaitons parvenir à un régime laïque, mais l’équilibre, aujourd’hui, impose que la représentativité soit conforme à la réalité. Comment améliorer la situation des chrétiens au sein du régime? C’est ainsi que nous abordons la présidence. Ajoutez à cela les grandes options que nous soutenons dont le choix de la réforme.
Quand allez-vous mettre le point final au projet de la grille des salaires et publier votre rapport?
J’aurais souhaité que la grille ne soit pas soumise sous cette forme à l’Assemblée générale parce qu’elle est, en quelque sorte, une fuite devant les responsabilités. Si j’avais voulu, en tant que président de la Commission, m’attacher uniquement à l’aspect juridique, je l’aurais refusée. Elle ne donne aucun droit aux gens et n’assure pas de vraies sources de financement. Elle n’est appuyée ni par les instances économiques, ni par les fonctionnaires, les militaires ou les enseignants… Ils y sont tous opposés, pourquoi alors la transférer? Mais je me suis dit: je vais assumer cette responsabilité, parce que les citoyens y ont placé tous leurs espoirs. Cela fait vingt-cinq ans que les salaires n’ont pas été réévalués, faut-il laisser la situation Lire le reste de cette entrée »
Après la multiplication des déclarations et des prises de position reflétant une détérioration des relations entre le Courant patriotique libre (CPL) de Michel Aoun et le Hezbollah, beaucoup de Libanais ont retenu leur souffle, craignant un rupture entre les deux partis. Dans certaines chancelleries occidentales et arabes et quartiers généraux de formations libanaises, des célébrations ont commencé et des paris ont été lancés pour fêter le divorce annoncé entre les deux alliés.
Le timing de cette affaire est très significatif, puisqu’il intervient à la veille de la commémoration de la guerre de juillet, au cours de laquelle le soutien du général Michel Aoun à la Résistance contre l’agression israélienne a été l’un des fondements de la victoire historique, aux côtés des sacrifices des résistants. Cet homme de principes a adopté cette position alors que personne ne connaissait encore l’issue de cette terrible guerre et le CPL a ouvert ses régions dans le Metn, au Kesrouan, à Jbeil et ailleurs, pour accueillir les dizaines de milliers d’habitants du Liban-Sud et de la banlieue de Beyrouth, ciblés par la machine de guerre israélienne. Et même les menaces directes de bombarder sa résidence et de le tuer avec les membres de sa famille ne l’ont pas fait reculer. Cette même position de principe, il l’a prise aussi au le début de la guerre universelle contre la Syrie, mettant l’accent sur la priorité de lutter contre le terrorisme takfiriste.
J’ai porté toutes mes inquiétudes et celles de nombreux amis et me suis rendu chez le général Aoun avec qui j’ai eu un échange franc et sincère, comme d’habitude. Le leader du CPL précise d’emblée que le Hezbollah n’est pas la première partie libanaise à s’être impliquée en Syrie. Il estime qu’il a été contraint à prendre cette décision à la lumière des développements sur le terrain, à cause de l’importance de l’ingérence israélienne sur le terrain et de la menace qui pesait sur les lignes de ravitaillements vitales pour la Résistance. La raison invoquée par son ami et partenaire, sayyed Hassan Nasrallah, sur les attaques contre les villages et les régions qui Lire le reste de cette entrée »
Le CPL regrouperait selon un sondage menée début mai près de 33% des électeurs de la circonscription du Metn.
Le député maronite Ibrahim Kanaan est le candidat le plus populaire de la région avec 51,9% de faveurs, suivi par Samy Gemayel avec 51,5%.
En ce qui concerne le siège orthodoxe, Ghassan Moukheiber recueille 48,7% d’avis favorables alors que Michel Murr doit se contenter de 45 %.
Après les derniers évènements politiques, le CPL aurait encore gagné 5 points passant à 38% de soutien, ceci reste néanmoins à confirmer.
Le ministre démissionnaire de l’Energie et de l’Eau, Gebran Bassil, a lancé la construction du barrage hydraulique de Beqaata d’un coût de 77 millions de dollars.
Ce barrage, d’une capacité de 14 millions de mètres cubes d’eau, devrait être achevé en 2017.
[Note du MPLBelgique.org : Bien que certaines questions soient parfois tirées par les cheveux, notamment celles mentionnant le drame de Ersal, le député Kanaan lance quelques messages intéressants…]
«Lorsque nous avons réclamé le contrôle des frontières, on nous a taxés de racistes. Aujourd’hui, les rapports officiels avancent le chiffre de 900 000 réfugiés syriens. Ces chiffres ont été sujets à débat au palais présidentiel en présence des chefs des organes de sécurité et de quelques ministres». Interview du député du Metn Ibrahim Kanaan, président de la Commission parlementaire des Finances.
Les échanges d’accusations et les polémiques entre le Moustaqbal et vous ont repris de plus belle. Le livre que vous venez de lancer L’acquittement impossible, est un amas de mensonges, disent-ils, c’est le général Aoun qu’il est impossible d’innocenter avec le lourd bilan qu’il traîne…
C’est le langage habituellement utilisé par le Moustaqbal. Quand vous lui dites, il n’est pas permis d’attaquer l’armée, il vous répond: levez le siège de Ersal. Au chapitre électoral, il clame son attachement à la parité et au partenariat national, fait les plus belles promesses à ses alliés et, en fin de compte, il refuse même de participer au débat sur une loi qui assure cette parité. Au niveau financier, le Courant du futur a été chargé du Trésor pendant 18 ans. Tout le monde sait que le livre est bâti sur les « minutes » de l’Assemblée générale du Parlement depuis que Lire le reste de cette entrée »
C’est en présence du chef du CPL, le général Michel Aoun, que le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, Ibrahim Kanaan, a signé hier son ouvrage intitulé L’acquittement impossible, qui s’inscrit, selon lui, dans le cadre de la lutte contre la corruption.
L’événement, qui ne peut être dissocié de la campagne électorale du CPL, s’est déroulé en fin d’après-midi à l’hôtel Habtoor, en présence également du député Ali Bazzi, représentant le président de la Chambre, Nabih Berry, et de Mgr Boulos Matar, représentant le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï.
M. Kanaan a présenté l’ouvrage « qui traite de 16 sujets représentant chacun un acte d’accusation documenté et faisant la lumière sur des infractions à la loi ». Le général Aoun a ensuite pris la parole pour souligner que le livre « a brisé toutes les barrières ». « Nous allons réaliser ce dont nous avions rêvé, mais notre rêve ne pourra devenir réalité que grâce à notre courage, parce que la partie adverse est la plus forte, a déclaré M. Aoun. Ses racines (politiques) sont profondes. C’est comme si nous menions aujourd’hui une guerre de libération de la société libanaise de la corruption », a-t-il ajouté.
Après avoir rappelé que « la corruption est enracinée dans l’administration », le chef du CPL a mis l’accent sur Lire le reste de cette entrée »
Depuis 2002, Ghassan Moukheiber est député grec orthodoxe dans le Metn, au sein d’une alliance avec Michel Aoun, le chef du bloc parlementaire Changement et Réforme. Il « prévoit certainement » de se représenter en 2013 aux élections.
S’il fait partie du bloc Changement et Réforme, Ghassan Moukheiber se présente toutefois comme un homme politique indépendant, qui apprécie la diversité des courants et des opinions au sein d’un même groupe parlementaire. « En fait je refuse le cloisonnement dans la vie politique libanaise, » précise-t-il, souhaitant développer les dialogues nécessaires pour créer des « ponts » entre divers groupes dans l’objectif de la construction de l’Etat au Liban.
Le refus du cloisonnement
Pour lui, la scène politique est de toute façon beaucoup plus complexe que celle que les médias présentent, avec cette dichotomie entre 8 et 14 Mars qu’il qualifie de « simplisme politique ». « Je fais partie du bloc du Changement et de la Reforme, mais je refuse l’etiquette du 8 Mars qualifié de ‘pro-Syrien’, car, n’oublions pas que, bien avant l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005, j’œuvrais avec mon oncle, le Dr. Albert Moukheiber, pour le retrait des forces syriennes du Liban ; en 2005 j’ai participé au mouvement du 14 Mars dans ce même objectif et je me suis ainsi positionné contre les groupes du 8 Mars qui invitaient la Syrie à rester au Liban. Toujours souverainiste jusqu’au bout, » affirme-t-il .
En fait, une seule chose compte pour Ghassan Moukheiber: l’action utile pour la construction de l’Etat. « Je demande à être jugé sur mon action en tant que député. Je fais des choses que j’estime utiles sur le Lire le reste de cette entrée »
Il est désormais certain que l’alliance du 8-Mars ne participera pas à des élections législatives organisées sur la base de la loi de 1960. Et si le commandement de cette alliance, Michel Aoun, n’a pas encore annoncé officiellement sa décision de boycotter un tel scrutin, les milieux informés savent que la décision stratégique a été prise, partant du principe que le report des élections est certes mauvais, mais il reste moins grave que son organisation sur la base de la loi de 1960. Car cela enterrerait les espoirs de réformes et de bonne représentativité pour au moins quatre ans, renouvelables.
Les composantes de l’alliance ont pris leur décision en prenant en compte les justifications suivantes:
-A l’ombre de la loi de 1960, l’égalité des chances ne sera pas garantie. En effet, cette loi permet à l’argent politique de sévir dans les circonscriptions.
Par conséquent, ceux qui disposent de plus de liquidités rafleront le plus grand nombre de sièges parlementaires. Les informations indiquent que les soutiens régionaux du 14-Mars vont débloquer de colossaux budgets pour affronter leurs adversaires, notamment le général Michel Aoun à Jbeil, Kesrouan et le Metn. Car pour eux, ces élections Lire le reste de cette entrée »
Le pays du Cèdre regorge de cavités et de galeries que l’on peut découvrir grâce à la spéléologie. Ce sport n’est pas sans danger, mais si on le pratique avec un encadrement de professionnels, l’aventure en vaut vraiment la peine… Alors, à vos casques… Prêts ? Partez…
Un matin d’hiver, 7h30. Dans la lumière du jour tout juste levé, un véhicule roule en direction du nord du Mont-Liban. A Jal El Dib, (Metn nord), il rejoint quatre autres voitures, dont les occupants sont eux aussi chargés de sacs à dos et d’un matériel bien particulier : casques à lampes frontale, casques carbure (dont l’éclairage est fourni par une flamme), mousquetons, cordes, bottes antidérapantes… Le groupe de spéléologues amateurs poursuit sa route vers la grotte de Rweiss, près du village de Kartaba, dans les hauteurs du département de Jbeil.
Des moniteurs de l’Association libanaise pour les études spéléologiques (ALES) vérifient le matériel, la pose correcte du casque, mais aussi la présence indispensable de l’imperméable ou de l’anorak. Car le soleil qui réchauffe le monde de la surface ne peut pas trouver son chemin à l’intérieur de la cavité. Tout le monde est prêt, maintenant. Il est temps de se lancer.
Pas à pas, vers le monde de l’inconnu
La grotte a ses propres portes d’entrée. « Lampes allumées ! » ordonne l’un des moniteurs. En effet la lumière aveuglante du dehors se heurte aux ténèbres profondes de la cavité. Pas question de faire un seul pas sans la Lire le reste de cette entrée »