Propos recueillis par Jenny Saleh – l’hebdo magazine
Conjoncture économique, croissance, livre libanaise, inflation, hausse des salaires, secteurs bancaire et immobilier, mais aussi conséquences des sanctions syriennes sur l’économie du Liban, le Dr Marwan Barakat, chef du département de recherches à la Bank Audi, livre ses perspectives pour l’année 2012.
Quelles sont les perspectives de croissance pour 2012 selon vous?
Nous croyons que l’économie pourrait croître de 3 à 4% en 2012. Au premier semestre 2011, nous avions enregistré une croissance nulle, alors que pour le deuxième semestre, elle est passée à 4%, consécutivement à la formation du gouvernement ainsi qu’au renouvellement du mandat du gouverneur Riad Salamé à la Banque centrale, ce qui s’est répercuté positivement sur la confiance relative des marchés libanais en général.
Par quoi sera portée la croissance?
Je crois que la croissance en 2012 serait tirée surtout par la consommation des ménages, notamment à cause de la hausse des salaires d’un côté, mais aussi parce que la consommation privée est en train de montrer un certain niveau de résilience vis-à-vis de la conjoncture. Ces derniers jours, nous avons vu un chiffre important: l’importation des biens à la consommation a augmenté de quelque 22% en 2011, générée par une forte demande de consommation interne. En outre, l’investissement privé a été affecté par les tiraillements politiques internes et par la crise régionale, l’importation de biens d’investissement ayant stagné en 2011. Les investisseurs sont en train de reporter leur décision d’investir, ce qui affecte la contribution de l’investissement dans l’économie. Le marasme de l’investissement est apte à continuer cette année aussi, vu les incertitudes politiques ambiantes.
Comment expliquez-vous que les Libanais continuent de consommer malgré la crise régionale?
Il s’agit d’incertitudes politiques et non pas de pressions monétaires ou financières, ce qui n’affecte pas leur décision de consommer. Ils investissent moins, à cause des craintes, mais ils consomment toujours à un bon rythme. La plupart des secteurs de la consommation, tels les produits alimentaires, les produits pharmaceutiques et autres se sont avérés défensifs vis-à-vis de la conjoncture économique actuelle. Lire le reste de cette entrée »