C’est à Beyrouth qu’a eu lieu, cette semaine, la deuxième convention sur les bombes à sous-munitions. Le Liban, gravement affecté par ces armes meurtrières, devrait en être débarrassé d’ici à 2016.
Quatre militaires libanais, tête couverte d’un casque et gilet de protection sur le dos, sondent le sol à la recherche de bombes à sous-munitions. Centimètre par centimètre, chaque bout de terrain nettoyé est balisé avec précaution. A environ 100 mètres de là, une équipe médicale se tient prête. Soudain, l’un des soldats s’effondre en criant: il vient d’être blessé à la jambe par l’explosion d’une bombe. Si la scène n’est qu’une simulation destinée aux journalistes et aux représentants de quelque 80 pays, le scénario n’a rien d’improbable. Sur le site d’al Faouqa, situé dans la commune de Nabatiyé, l’armée a découvert depuis 2006 plus de 17 000 de ces engins explosifs. L’équipe de déminage en a encore trouvé et éliminé trois.
La deuxième conférence, réunissant les Etats signataires du traité interdisant les bombes à sous-munitions (BASM), s’est tenue cette année à Beyrouth. Un choix qui ne doit rien au hasard: pendant la guerre de l’été 2006, Israël a largué selon l’Onu près de quatre millions de bombes sur le pays, dont près de 40 % n’ont pas explosé. «Le Liban a été gravement touché par ce fléau, rappelle Jordan Ryan, directeur du bureau de prévention des crises du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Plus de 400 personnes y ont perdu la vie depuis 2006, mais les conséquences sont bien plus larges que ces terribles pertes humaines. Ces bombes ont nui aux fermiers qui ne peuvent plus exploiter leur terre, elles ont affecté l’économie et les enfants sont privés de jeu dans les champs…».
Le Liban, un exemple pour la région
L’utilisation de BASM par Israël, en 2006, a choqué une partie de l’opinion mondiale. Elle a ainsi provoqué la mise en place du processus d’Oslo qui a abouti en 2008, à l’adoption de la Convention sur les armes à sous-munitions. Un traité qui interdit l’emploi, la production, le stockage et le transfert des BASM, et prévoit une assistance aux personnes qui en ont été victimes.
Trois ans plus tard, le texte est signé par 110 pays, et ratifié par Lire le reste de cette entrée »