Par Antonino Galofaro
Pendant que leurs voisins syriens manifestent malgré une sanglante répression, les jeunes Libanais se battent pour que la religion n’ait plus son mot à dire en politique. Un vieux combat auquel le printemps arabe a donné un nouveau souffle.
Ras-le-bol du système confessionnel. Au Liban, la politique est fondée sur l’appartenance religieuse. Un système que dénonce Ali Fakhry. Attablé à un café, sur la rue Hamra, l’une des plus animées de Beyrouth, le jeune militant tente une explication de la politique libanaise, malgré sa voix grave couverte par les nombreux klaxons. Le siège du Parlement se divise donc entre confessions : une partie pour les chrétiens, l’autre pour les musulmans. Il passe sa main dans sa barbe, s’arrête et réfléchit. Mais non, il ne se rappelle pas du nombre de sièges attribué à chaque religion. Peu importe, c’est tout le système qu’il remet en cause : «Il s’agit d’une situation dans laquelle les partis politiques qui nous gouvernent ne font que se battre pour le pouvoir. Au nom de la religion, mais sous le couvert de la Constitution civile.» Et ça, ça l’irrite. Que le président libanais doive «obligatoirement» être chrétien maronite, ça l’irrite – «Et si moi, je voulais devenir président ?». Que le Premier ministre doive «obligatoirement» être musulman sunnite, ça l’irrite. Lire le reste de cette entrée »