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Beyrouth - patrimoine
A l’heure où les belles demeures traditionnelles de Beyrouth se réduisent comme peau de chagrin, les consciences se réveillent -trop tard- pour sauver le peu qui reste d’un patrimoine malmené par la frénésie immobilière et la complicité des hommes politiques.
« Beyrouth était une ville-jardin, avec des maisons à l’architecture exquise. C’est devenu un amas de constructions d’un ennui mortel », regrette Yvonne Sursock Cochrane, 88 ans. Elle est l’une des rares propriétaires d’une superbe demeure héritée de son illustre famille beyrouthine. « On détruit les oeuvres les plus belles qui, à l’étranger, seraient intouchables », dit-elle à l’AFP.
Ces oeuvres, ce sont des villas au style ottoman ou vénitien du XIXe siècle ou des maisons au style colonial datant du mandat français (1920-1943) avec des façades aux triples arcades adornées d’enluminures, des toits en tuile, des halls somptueux et des jardins où embaume le jasmin.
Après la guerre civile au Liban (1975-1990) et le chantier de reconstruction, des tours d’appartements de luxe se sont implantés en plein coeur de quartiers dits « à caractère traditionnel », faisant disparaître de centaines de bijoux du patrimoine. Des 1.200 recensés en 1995 uniquement autour du centre-ville, il n’en reste plus que 400 répertoriés.
« Les Libanais se sont habitués à cette laideur », martèle Pascale Ingea, militante dans « Save Beirut Heritage », une initiative lancée en 2010. Pascale a vu de son balcon comment un palace de 200 ans qui la faisait rêver quand elle était petite a été détruit pierre par pierre. « C’est un tissu socio-urbain qui est en train de disparaître. Beyrouth ressemble à une ville qui n’est plus la nôtre », lâche cette peintre de 33 ans.
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