Le jardin Arnous, dominé par une statue de style soviétique de l’ex-président Hafez al-Assad, se remplit en soirée de familles damascènes qui tentent, sous haute sécurité, d’oublier un peu la guerre autour d’un narguilé. « Chez moi, je m’énerve et je m’angoisse à regarder les nouvelles. Je viens ici pour respirer », affirme à l’AFP la corpulente Oum Sami, souriant derrière ses petites lunettes et son voile blanc, alors que le bruit sourd des bombardements résonne au loin par intermittence.
« Quand je vois tous ces gens, je n’ai plus peur », ajoute-t-elle en désignant les nombreuses tables et chaises en plastique installées près de stands de vendeurs de café, de jus, de barbe à papa, de maïs et de douceurs, au son de la musique orientale populaire, donnant au site des allures de kermesse.
Ce coin vert dans le quartier central de Salhiyé, une place publique où l’on se promenait avant le conflit, s’est transformé en café à ciel ouvert où l’on vient rechercher un peu de chaleur humaine, alors que gronde la guerre entre armée et rebelles à quelques kilomètres de là, dans les grandes banlieues de la capitale.
Faute de pouvoir, comme avant la guerre, passer leur week-end dans les vergers de la Ghouta orientale, aujourd’hui synonymes de danger et d’attaque chimique, les habitants de la capitale se sont repliés sur les jardins publics.
A Techrine, al-Jahez, Mazraa, Baramké, une foule de Damascènes se pressent dans ces jardins protégés par un grand nombre de militaires et d’hommes de sécurité.
Se sentir en sécurité
Pour les badauds, leur présence est réconfortante. « Je viens ici chaque jour et je suis tranquillisée, car l’armée est partout », affirme avec un grand sourire Rouqayya al-Zayyat, vêtue de noir.
« C’est là où on se sent le plus en sécurité », renchérit Samar, venue avec sa mère et ses petites filles assises dans Lire le reste de cette entrée »