L’Iran menace de fermer le détroit d’Ormuz, carrefour stratégique par lequel transite plus de 40% du fret pétrolier mondial, si les Occidentaux viennent à sanctionner ses exportations d’hydrocarbures. Intimidation ou réelle menace ?
Le monde flirte-t-il avec le spectre d’un nouveau choc pétrolier ? C’est en tout cas la menace brandie par l’Iran depuis que les Occidentaux – États-Unis, France, Royaume-Uni et Allemagne en tête – envisagent d’imposer un embargo sur ses exportations de brut pour forcer la République islamique à stopper son programme nucléaire. L’Iran est en effet soupçonné de vouloir se doter de l’arme atomique.
Une énième opération d’intimidation de la communauté internationale qui, loin de convaincre l’Iran à venir s’asseoir à la table des négociations, l’a plutôt fait sortir de ses gonds. Le premier vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi a prévenu mardi 27 decembre que son pays n’hésiterait pas à fermer le détroit d’Ormuz – un des corridors les plus stratégiques de la planète par lequel transitent près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial – si les pays occidentaux mettaient leurs sanctions à exécution.
« Fermer le détroit est très facile pour les forces armées iraniennes […]. Il est complètement sous [notre] contrôle […]. [Le fermer], c’est comme boire un verre d’eau, comme on dit en persan », a déclaré mercredi 28 décembre l’amiral Habibollah Sayyari à la télévision en langue anglaise Press-TV.
Esbroufe iranienne
Non seulement cette déclaration a fait souffler un court vent de panique sur les marchés pétroliers – provoquant mardi un pic à 100 dollars le baril à la Bourse de New York – mais il a aussi rapidement fait monter la tension dans le Golfe persique.
L’Iran a-t-il vraiment les moyens de mettre sa menace à exécution ? Rien n’est moins sûr, estime Bernard Hourcade, spécialiste de l’Iran et directeur de recherche au CNRS, pour qui Téhéran joue le jeu de l’esbroufe. Lire le reste de cette entrée »
Une conversation enregistrée entre un député de la coalition du 14-Mars – victorieuse aux élections législatives libanaises de dimanche dernier – et un prêtre qui aurait refusé de faire campagne pour lui suscite un véritable tollé au Liban. Notre Observatrice affirme que ce type de pratique – corruption, achat de voix, intimidation et menaces – est courant au pays du Cèdre.
L’enregistrement qui fait du bruit
Le père Élias Akary appartient à l’Église syriaque orthodoxe, l’une des Églises orthodoxes d’Orient. Il était supposé faire campagne pour le député du Metn Michel Murr, qui domine la vie politique locale depuis plus de 40 ans, dans cette région du Mont-Liban. Alors quand le père Akary a retourné sa veste et rejoint la campagne de son rival, Ibrahim Kanaan, Michel Murr a vu rouge. Au Liban, ce sont les candidats et leurs partisans qui impriment les bulletins destinés à être déposés dans les urnes. Ils les distribuent la veille des élections ou le jour du scrutin à l’entrée des bureaux de vote. Mais au lieu de distribuer les bulletins de Murr, Akary a distribué ceux de Kanaan. Michel Murr a alors convoqué le prêtre à son siège de campagne et l’a sommé de récupérer tous les bulletins du camp adverse qu’il avait distribués, sous peine d’être arrêté et battu par les services de renseignements du ministère de la Défense. Une menace réaliste puisque le ministre de la Défense n’est autre que… le fils de Michel Murr. La OTV, une chaîne de télévision proche du Courant patriotique libre (CPL) du général Michel Aoun, est la première à avoir diffusé cet enregistrement, le 9 juin. Le CPL, auquel appartient Ibrahim Kanaan, entend présenter, auprès du Conseil constitutionnel, un recours en Lire le reste de cette entrée »