(Julien Chehida – L’Orient le Jour)
La réserve naturelle située au large de Tripoli subit les ravages de visiteurs peu respectueux de l’environnement sous les yeux du gardien du site, bien décidé à en faire un commerce « à la libanaise ».
Pour beaucoup, c’est un petit coin de paradis. Et pourtant, rien ne prédestinait l’île des palmiers à être traitée de la sorte. Depuis quelque temps, le gérant du site organise des virées touristiques destructrices pour l’environnement. Chaque dimanche, des « visiteurs » arrivent par centaines, équipés de barbecues, de viandes et de boissons. « La viande, vous la voulez comment ? » crie un père de famille, installé sur la plage. La remarque peut surprendre pour celui qui aura lu la pancarte : « Interdiction de manger. »
Pendant le repas, les individus n’hésitent pas à laisser leurs détritus sur la plage de sable fin. Par endroits, il est même dangereux de poser le pied nu à cause des tessons de bouteilles disséminés un peu partout dans le sable. Signe de ce laisser-aller permanent, un container débordant de bouteilles de verre situé à quelques mètres de la plage. Pour rappel, toute personne consommant de la nourriture sur l’île encourt une amende d’environ 250 000 LL. Cependant, cette épée de Damoclès ne semble pas inquiéter les touristes. Est-ce de la provocation ou simplement de l’inconscience?
Le domaine est géré par un gardien en charge de la protection de l’île. Une protection pour le moins particulière ! Celui-ci aurait constitué son propre business en faisant payer le transport des touristes en bateau du port d’al-Mina jusqu’à l’île des palmiers. Il serait donc le premier responsable de la destruction de l’écosystème du site. « C’est combien pour aller sur l’île ? » demande un touriste. « C’est 10 $ l’aller-retour », lui répond le gérant de l’affaire. Comme bien souvent au Liban, le transport n’est pas une sinécure. Certains auront la chance de monter dans un navire de bonne qualité, tandis que d’autres monteront dans une barque motorisée. Le tout sans gilet de sauvetage ! Aux risques et périls des usagers.
Une fois la journée terminée, les touristes reviennent à Tripoli. Mais ces derniers sont interpellés par des jeunes qui gèrent le business. Ils réclament plus d’argent, alors que les visiteurs ont Lire le reste de cette entrée »