Le projet de loi Taubira, qui ouvre le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, a été définitivement adopté mardi 23 avril à l’Assemblée nationale. Le texte a été voté « conforme », c’est-à-dire sans modification par rapport à la version votée par le Sénat la semaine dernière.
C’est donc la fin d’un marathon législatif qui dure depuis le mois de janvier. La France est le quatorzième pays à ouvrir le mariage aux couples homosexuels, le neuvième en Europe.
Le texte a recueilli 331 voix pour et 225 voix contre. Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, a annoncé le résultat à la tribune : « Après 136 heures et 56 minutes, l’Assemblée a adopté le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe. »
INCIDENT DE SÉANCE
Peu avant le vote du texte, un incident venu des tribunes des visiteurs a perturbé la séance. Un individu a tenté de déployer une banderole avant d’être intercepté par le service de sécurité. Claude Bartolone a demandé vivement qu’on sorte « les ennemis de la démocratie ». Tous les députés, gauche et droite confondues, ont salué le retour au calme en applaudissant.
Une fois le vote entériné, la droite a quitté l’Hémicycle, alors que Christiane Taubira prenait la parole. La garde des sceaux, qui a défendu le texte lors des débats, était visiblement très émue. Elle a lancé un message aux adolescents homosexuels, leur demandant de ne pas écouter les messages homophobes : « Si vous êtes pris de désespérance, balayez tout cela, (…) vous n’avez rien à vous reprocher. » Habituée des citations lyriques, Mme Taubira a cette fois emprunté les mots de Nietzsche pour conclure son discours : « Les vérités tuent, celles que Lire le reste de cette entrée »
Une manifestation pour le droit des gais et lesbiennes, en février 2009 dans les rues de Beyrouth.
A l’ère où le printemps arabe touche les pays arabes dictatoriaux, il convient de s’attarder sur les plaies combien nombreuses qui ébrèchent le paysage de la sexualité dans cette partie du monde. Dans bon nombre de pays arabes, l’homosexualité est un délit passible au moins d’emprisonnement, au plus de peine de mort. Pourtant, certains poètes du monde musulman ont pu toutefois célébrer l’homosexualité, comme, par exemple, le poète arabo-persan Aboû Nouwâs.
Cependant, la situation dans le monde arabe est très grave, l’homosexualité y est très mal acceptée, d’abord elle est interdite par la loi (dans la plupart des pays arabes) et elle est très mal vue par une société très conservatrice et traditionnelle, guidée la plupart du temps par des valeurs religieuses.
La communauté homosexuelle dans les pays du monde arabe est donc une des minorités les plus opprimées. Au Liban, pourtant pays reconnu tolérant dans certains aspects comme par exemple en matière de coexistence religieuse, l’homosexualité est aussi un tabou, rendant les personnes qui présentent ce genre d’identité sexuelle des personnes souffrantes de leur entourage, dépitées de leur existence. Le Code pénal libanais de 1943, modifié en 2003, stipule dans son article 534 : « Les relations sexuelles contre nature sont punies d’emprisonnement pour une durée entre un mois et un an, et d’une amende entre 200 000 et un million de livres libanaises ». Le Liban possède donc un étroit avantage par rapport aux autres pays qui l’entourent où le châtiment réservé est beaucoup plus imposant !
Par ailleurs, on peut affirmer que peu de choses relient les deux grandes communautés qui constituent la trame sociale du Liban, chrétienne et musulmane, sur le statut sexuel, personnel et celui de la femme par exemple. Etrangement, sur l’homosexualité, on peut dire qu’elles se retrouvent avec la même hargne et le même emportement.
Ainsi, le parcours d’une personne homosexuelle au Liban demeure celui d’un combattant. Cela commence à l’école où elles sont stigmatisées souvent pour leur seule présupposée attitude, au travail, postes clés d’où elles sont souvent écartées, et même de leur propre famille qui les rejette une fois au courant de ce qu’elles sont. C’est une tragédie humaine ou tous les actes ont ceux d’une vraie pièce horrible de rejet, de violence et de cruauté. Un père d’un jeune homosexuel nous disait au cabinet lors d’un entretien qu’il souhaiterait que son fils soit porteur d’un cancer qui tue, d’une tumeur plutôt que de cette tare dont la famille ne se départira jamais ! Lire le reste de cette entrée »
Nous avons publié, mercredi, un billet sur un film qui choque les Marocains. En voici un autre qui vient d’être interdit au Liban. La raison est plus ou moins la même : le sexe.
« Help » est un film libanais qui raconte l’histoire d’Ali, un adolescent qui habite dans un van et qui voit sa vie chamboulée par sa rencontre avec Thuraya, une prostituée vivant avec un homosexuel. Le film est le premier long-métrage du jeune libanais, Marc Abi Rached. Il a tout d’abord reçu l’autorisation de diffusion de la Sûreté générale libanaise, sous deux conditions : flouter une image montrant un sexe féminin, et apposer la mention « Interdit aux moins de 18 ans ». Il devait donc sortir en salle le 19 février. Le film a bien été diffusé en avant-première, le 12 février, mais, trois jours avant sa sortie en salle, coup de théâtre : l’autorisation a été révoquée. L’œuvre fait polémique au Liban, notamment parce que l’héroïne, Joanna Andraos, fille d’un député libanais, s’y montre entièrement nue.
En signe d’opposition à la violence qui sévit au sein de la société libanaise contre certaines minorités, et notamment la communauté homosexuelle, l’ONG Helem a organisé un sit-in le 22 février à Beyrouth, avec plusieurs autres associations locales de défense des droits de l’homme. Cette manifestation, inhabituelle dans la région, fait notamment suite à la violente agression publique de deux personnes « soupçonnées d’homosexualité », survenue dans la capitale libanaise le mois dernier.
« La sexualité humaine est variée ». Le slogan, inhabituel au Liban comme dans le monde arabe, est inscrit sur une affiche brandie ce dimanche 22 février à Sodeco (Beyrouth) par des civils militant contre les discriminations sexuelles. Ils se sont rassemblés ici le temps d’une manifestation contre la violence qui s’exerce au Liban contre certaines minorités, notamment à la communauté homosexuelle (mais aussi les femmes, les enfants ou encore les domestiques venant de l’étrangers). Le sit-in est organisé par l’ONG libanaise Helem, en collaboration avec d’autres associations actives dans la société civile locale en matière de lutte pour les droits de l’homme (KAFA, SIDC, MASSAR, ALEF, HRW, TYMAT et le Mouvement Social). Helem est une organisation libanaise non gouvernementale, à but non lucratif, dont l’objectif est de protéger au Liban les communautés LGBTIQ (lesbienne, gay, bisexuelle, transsexuelle, hermaphrodite et « Queer »), en leur apportant son soutien et en sensibilisant la société à leur réalité.
La manifestation n’a attiré que peu de monde. En ce jour pluvieux, éclairé par les banderoles et bannières aux couleurs de l’arc-en-ciel (identité visuelle de la communauté gay), ils ne sont qu’une petite centaine à s’être rassemblés à Sodeco. L’événement a cependant attiré bon nombre de journalistes et de photographes venus d’un peu partout au Liban. Les manifestants réclament la suppression de l’article 534 du code pénal libanais, qui criminalise « les rapports sexuels anormaux », considérés comme un comportement inhérent à l’homosexualité. L’article stipule que « la peine relative à tout rapport sexuel contre nature peut atteindre un an de prison ». Lire le reste de cette entrée »