
Peut-on établir un profil type de l’homme violent ?
L’homme violent est très souvent un individu n’arrivant pas à s’inscrire dans la société dans laquelle il évolue, qui n’accepte pas la « résistance du réel », c’est-à-dire que la réalité s’oppose à sa volonté, qu’il n’est pas acteur de sa propre vie. Il rencontre des frustrations dans sa vie quotidienne, surtout dans la vie active où il n’est pas maître de son existence et répond aux exigences de ses supérieurs par exemple, mais aussi aux pressions que peut exercer l’entourage familiale. Ainsi, le seul théâtre où son « pouvoir d’homme » peut s’exprimer reste la sphère domestique. La violence représente ainsi le seul moyen de s’imposer, la domination physique exercée sur la compagne représente une prise de contrôle que l’homme a perdu dans toutes les autres sphères de son existence. Il s’agit d’un véritablement défoulement, subi par sa partenaire.
La seconde raison qui peut être avancée relève des images préconçues que véhiculent les médias et la société sur les hommes, ce que j’appelle « la masculinité hégémonique ». Ce concept recouvre plusieurs aspects, d’abord la nécessité de virilité pour un homme, la preuve de sa puissance mais surtout la non expression de ses sentiments. Un élément qu’on relève chez l’homme violent à un degré encore plus marqué que chez la majorité des hommes est en effet sa très grande difficulté à percevoir ses émotions et à les verbaliser. Cette insensibilité superficielle se fissure face à la compagne et les émotions s’expriment alors par la violence. Lire le reste de cette entrée »