Suite aux diverses polémiques qu’ont suscitées des sites archéologiques, ainsi que les dires des divers intervenants à la télé faisant référence à la loi 1933, le RPL a constitué un groupe de travail et a proposé des remarques sur la loi 1933 au ministre de la culture M. Gaby Layyoun. Annexés à ces remarques, le RPL a soumis une proposition de modification de la loi à l’initiative de la diaspora.
Les remarques se sont basées selon les axes suivants:
La propriété des antiquités mobilières,
Les concessions données à des corps savants pour les fouilles,
Le déclassement,
La relation avec les associations.
Toutes les remarques du RPL ont insisté sur une protection renforcée du patrimoine et ont pris en compte certaines demandes faites par des associations.
Suite à ces propositions un comité du RPL a rencontré les conseillers du ministre MM. Michel De Chadarevian et Samir Chami ainsi que le responsable des fouilles à la DGA M. Asaad Seif.
Les diverses parties ont discuté pendant deux heures des remarques du document du RPL: l’équipe de M. le Ministre a expliqué comment sont réalisées les fouilles et la protection du patrimoine par les règles de l’art, la technique, la procédure et la loi. L’équipe du ministère a Lire le reste de cette entrée »
La société civile, représentée par l’Association pour la Protection du Patrimoine Libanais a manifesté vendredi devant l’installation portuaire de Minet el-Hosn pour dire non à la destruction de ce port. Seuls quelques archéologues courageux ont brisé la loi du silence et étaient présents, alors que les autres ont préféré observer une omerta– imposée ou volontaire, il est difficile de le savoir. Par contre, cette fois-ci, après un mutisme médiatique depuis novembre dernier, la présence des chaînes de télévisions et des représentants des médias s’est fait clairement remarquer, enregistrant de la sorte une nouvelle avancée dans le dossier du port, notamment via un article publié par Sandra Noujaim dans l’Orient-le-Jour. Vous trouverez ci-dessous le communiqué de presse de l’APPL traduit par notre collaboratrice Marie-Josée Rizkallah, ainsi que deux vidéos, l’une comportant le discours de la présidente de l’APPL Pascale Ingea filmé par François El Bacha, et l’autre présentant un diaporama de l’évènement réalisé par Brahim Najem. Ci-joint également un album photos prises par François El-Bacha (Cliquez ici pour les photos et vidéos).
« Le 22 juin 2012, à 18h, l’Association pour la préservation du patrimoine libanais (APPL), en coordination avec des activistes de la société civile, a organisé un rassemblement populaire et pacifique au centre-ville de Beyrouth, tout le long du rempart ouest de la parcelle 1398 à Minet el-Hosn (projet Venus Towers), qui abriteune installation portuaire désignée par le port phénicien de Minet el-Hosn. Les manifestants ont demandé la préservation de ces cales phéniciennes, refusant leur destruction ou toute tentative de démantèlement.
La présidente de l’APPL, Pascale Ingea, a prononcé un discours au nom des manifestants, saluant les personnes présentes et absentes, ainsi que tous ceux qui se sont récemment joints à cette campagne, remerciant les médias, notamment ceux qui étaient présents pour assurer une couverture de l’évènement.
« Nous déclarons que chaque citoyen libanais sensé ne peut qu’approuver notre mouvement dont l’objectif, en premier lieu, se résume à une seule phrase : le massacre des sites archéologiques au Liban doit s’arrêter immédiatement. Grâce à votre détermination et votre soutien, nous atteindrons assurément cet objectif, inchallah, et personne ne pourrait mettre un terme à notre noble parcours au service de l’intérêt du peuple libanais et pour la sauvegarde de ses racines, sa culture et son Histoire ».
Ingea s’est ensuite adressée au président de la République Michel Sleiman : « Nous sommes réunis aujourd’hui pour dire non à la destruction ou au démantèlement du port phénicien de Minet el-Hosn. Monsieur le président de notre chère République libanaise, vous qui êtes le Lire le reste de cette entrée »
Le Conseil d’Etat libanais a décidé de la suspension de la décision n˚ 849 du 14 février 2012 du ministre de la Culture Gaby Layoun, décision qui était en faveur du démantèlement de l’Hippodrome Romain de Wadi Abou Jmil à Beyrouth afin de permettre la construction d’un projet immobilier sur le site et cela suite au recours en justice intenté par l’Association pour la Protection du Patrimoine Libanais (APPL): une première au Liban.
Pour rappel, cette décision du ministre de la Culture allait à l’encontre du rapport de la DGA qui soulignait la nécessité de la conservation des ruines in-situ et également à l’encontre des décisions de son prédécesseur Tamam Salam qui avait inscrit l’Hippodrome sur la Liste Officielle Libanaise des Monuments et Sites Classés et Inscrits Monuments Historiques, par décision publiée le 10 septembre 2009 dans le journal officiel(2). En outre, nous sommes ici devant un cas où les intérêts privés sont privilégiés par rapport à l’intérêt public, ce qui met les autorités libanaises pourtant garantes de la sécurité du patrimoine national en infraction avec leurs propres lois et procédures.
Selon l’avocate de l’association Carla Cherfane, précédemment interviewée par Libnanews, la décision aujourd’hui suspendue viole tant les règles du droit local que les règles du droit international, rappelant que le classement d’un site impose aux propriétaires de ne pas entamer des travaux sans aviser deux mois à l’avance la DGA, seule autorité compétente de délivrer une autorisation préalable. Maitre Carla Cherfane avait également souligné les différents vices de procédures de la décision du ministre de la Culture Gaby Layyoun.
Maitre Raoul Sfeir, avocat spécialisé en droit international rattaché au barreau de Paris, et membre actif de l’APPL, avait souligné de son côté, que la décision du Lire le reste de cette entrée »
La politique du fait accompli a si longtemps bercé la réalité et l’esprit des Libanais qu’ils ont atteint le point d’appréhender toute lutte pour l’obtention de leurs droits, considérant qu’une telle lutte serait veine et perdue d’avance. Cette conception a imprégné notre peuple, jadis source de savoir et de savoir-faire, qui se trouve être métamorphosé en une éponge absorbant ce que d’autres sources, le plus souvent insalubres, désirent lui verser.
Partant du principe que les efforts de protection du patrimoine libanais ne porteraient point leurs fruits s’ils sont menés avec une attitude défaitiste l’Association pour la Protection du Patrimoine Libanais qui s’est estimée directement concernée par le dossier de l’hippodrome romain découvert sur le terrain 1370, a souhaité se porter partie civile au nom de la société libanaise. Ainsi, l’avocate de l’association Maître Carla Cherfane a intenté un recours en justice auprès du Conseil d’État Libanais visant à obtenir l’annulation de la décision n˚849 du 24 février 2012 rendue par le ministre de la Culture actuel M. Gaby Layoun(1).
Cette décision ministérielle a été prise en réponse à une lettre dépêchée par la société immobilière Beirut Trade, et autorise la construction d’un projet immobilier sur le lot 1370, dans lequel serait intégrée la partie sud des vestiges de l’hippodrome dans le projet immobilier, tout en procédant au démantèlement de la spina et de la partie nord du site, sous la supervision de la DGA. Cette décision semble aller à l’encontre du rapport de la DGA qui souligne la nécessité de Lire le reste de cette entrée »
Dans une déclaration radiodiffusée sur les ondes de la VDL, le ministre de la Culture M. Gaby Layoun, se prononçant sur le dossier de l’hippodrome romain de Beyrouth, avait conclu son discours en affirmant que « lorsque la science parle, ceux qui baignent dans la cohue doivent se taire ». Partant de ce principe, c’est sur la science qu’il est fondamental de se baser, afin de clamer haut et fort la nécessité de sauvegarder les cales de radoubes phéniciennes à Minet el-Hosn, sur le terrain 1398 de Venus Real Estate.
Au plein cœur des controverses sur la sauvegarde du patrimoine libanais, et avec toutes les versions politisées ou pas sur l’hippodrome romain à Wadi Abou Jmil, une volonté de noyer le dossier de l’installation portuaire antique beyrouthine de la part de certains intérêts se fait clairement sentir, pour des raisons que le public ignore.
Étrange silence radio qui se poursuit de la part des autorités, brisé dernièrement par M. Albert Naccache (1) qui a attesté dans la presse libanaise sur un ton catégorique qu’il n’y a « Aucune cale antique sur le site des Venus Towers », expliquant que le résultat des fouilles entreprises par l’archéologue M. Hicham Sayegh, ont mis à jour quatre niveaux, dont le plus vieux remonterait au IVème siècle av. J.-C., et représenterait une carrière de pierre. Encore plus étrange qu’un des membres de la commission désignée par le ministre, reprenne pratiquement les mêmes arguments avancés par les promoteurs de Venus, qui eux, s’étaient basés sur le rapport (inexistant ?) de leur archéologue, qui semblerait être le fameux Hans Curverz. Enfin, l’article de M. Naccache s’avère déjà être une conclusion par lui-même alors que la commission n’a même pas encore publié son rapport final.
Sans trop vouloir s’attarder sur ces allégations, il est grand temps de laisser parler la science. Mme Martine Francis Allouche, spécialiste en archéologie maritime, avait auparavant lancé un appel pour la conservation de ces cales antiques du site 1398, ayant pour but de seconder internationalement le ministère de la Culture ainsi que la DGA pour la préservation de cette installation portuaire in-situ ; elle a également publié un article dans les carnets de l’Institut français du Proche-Orient pour souligner l’importance de ces vestiges et le fait qu’ils soient uniques en leur genre au Moyen-Orient. Mme Allouche a également répondu aux propos de M. Naccache, réponse qui n’a pas été publiée dans sa totalité, et qui est retransmise ci-dessous. Lire le reste de cette entrée »
En dépit des tentatives vaines de politisation et de démobilisation, les efforts citoyens entrepris par l’APPL et les défenseurs du patrimoine ont abouti ce samedi 24 mars, par une marche pour la sauvegarde du port phénicien de Minet el-Hosn (Ve s. av. J.C.) et l’hippodrome romain de Wadi Abou Jmil (Ier s. ap. J.C.).
Deux chevaux avec leurs cavaliers appartenant à M. Danna via le club hippique de Beyrouth, ont ouvert la marche au centre-ville, rendant hommage à leurs prédécesseurs au temps où l’hippodrome romain de Beyrouth était toujours fonctionnel et appartenait au peuple.
Quelques centaines de personnes ont fait acte de présence pour crier haut et fort leur volonté de sauver ce qui reste du patrimoine libanais. Les milliers qui se réunissent sous l’étendard de tel ou tel parti étaient aux abonnés absents, parce qu’au Liban, ce ne sont que les « causes » politiques qui enflamment les foules, alors que les causes essentielles sont mises au second voire-même au troisième plan. Mais quel que soit le nombre des participants, l’important c’est que cette manifestation ait eu lieu contre vents et marrées. L’APPL a lancé un appel pour la protection des sites qui restent à Beyrouth, un total de 7 sites sur 197.
Des archéologues, des artistes, des étudiants et des professeurs de diverses universités libanaises, des intellectuels, des Beyrouthins et des représentants d’associations et de mouvements citoyens entre autres le Parti Vert, l’Association De Gemmayzeh, T.E.R.R.E Liban, Anonymous, Hibr, SBH, le club de Green Peace, la Troisième Voix, ont marché pour prouver que la société civile exige la protection des sites historiques au Liban, notamment du port phénicien et de l’hippodrome romain de Beyrouth. La présence médiatique quant à elle était timide, et à notre connaissance, seule la LBC a diffusé le soir-même un reportage à ce sujet.
À quelques jours de la marche organisée par l’APPL pour la sauvegarde du patrimoine et en particulier le port phénicienetl’hippodrome romain de Beyrouth, le ministre de la Culture M. Gaby Layoun a organisé une conférence de presse au cours de laquelle il a déclaré que l’hippodrome romain sera conservé sous-verre, soulignant que cette solution est basée sur diverses données scientifiques et approuvée par des organisations internationales tel l’ICOMOS et l’UNESCO.
Au premier abord, ou pour ceux qui se contentent de lire les grands titres dans la presse, cette décision semble être le dénouement heureux de l’histoire de l’hippodrome. Cependant, il est toujours conseillé de poursuivre sa lecture. Le démantèlement se fera quand même. Puisque les vestiges seront déplacés afin de permettre la mise en place des fondations de ce projet immobilier puis replacés au-dessus des assises, ce qui équivaut donc à sa destruction.
Le ministre indique également qu’une grande partie de sa mission au sein du ministère est de réparer les ravages commis par Solidère au fil des années, et se demande pourquoi l’opinion publique dans les années 90 n’était pas aussi préoccupée par le dossier de l’archéologie comme il est le cas aujourd’hui.
Avec tout le respect que l’on doit au ministre de la culture, il est évident qu’on ne répare pas des erreurs en en commettant d’autres. On ne répare pas non plus le fait qu’une compagnie immobilière puisse être lésée en lésant toute la population libanaise, parce qu’il s’agit ici d’un patrimoine national commun. Il est toujours utile de rappeler que la faute originelle revient à la vente de ce terrain par Solidère. Ce n’est ni au gouvernement, ni à l’état ni à Lire le reste de cette entrée »