(Anne Ilcinkas – L’Orient le Jour)
Depuis la réouverture de la Bourse de Beyrouth en 1996, de nombreux projets de loi ont vu le jour pour la moderniser et lui redonner sa gloire et son prestige d’antan. En vain. En novembre 2010, pour la première fois, un projet de loi est approuvé par une sous-commission parlementaire. Le texte, avalisé au début de ce mois, prévoit la création d’une autorité de contrôle des marchés et la privatisation de la Bourse de Beyrouth. L’objectif : donner un signal fort aux investisseurs et entreprises pour les attirer. Explications.
Depuis sa réouverture après la guerre civile, la Bourse de Beyrouth vivote et peine à retrouver sa place au niveau régional. Aujourd’hui, une dizaine d’entreprises sont cotées et une trentaine d’actions et de fonds s’échangent sur le marché. Solidere et les trois grandes banques, BLOM, Byblos et Audi, se partagent la majeure partie de la capitalisation boursière, estimée désormais à un peu plus de 11 milliards de dollars. Ce marché étroit constitue un paradoxe pour un pays réputé pour le dynamisme et la puissance de son secteur bancaire. Pourtant, depuis 1992, chaque gouvernement s’attelle à moderniser l’institution. Mais entre instabilité politique, paralysie des institutions et changements de ministres, les projets se succèdent et avortent précocement.
En 2006, un projet de loi franchit pour la première fois les portes du Parlement. Mais la situation politique empêche le texte d’être examiné. C’est finalement un nouveau projet, qui tient compte des conséquences de la crise internationale financière de 2008, qui sera voté, dans sa version finale, par la sous-commission parlementaire présidée par le député Yassine Jaber, en novembre dernier, et adopté en Assemblée générale au début de ce mois.
Fruit des précédents projets et compromis entre les différents acteurs, le texte entend rattraper le retard cumulé par le Liban dans le domaine des marchés financiers. Et porte en lui un message à destination des investisseurs et des sociétés : « Le Liban va redevenir une place financière correctement régulée », d’après les termes de Yassine Jaber.
La grande nouveauté de la loi est la création d’une autorité de contrôle des marchés financiers, un organe public – baptisé « Conseil national pour les marchés financiers au Liban » – dont la mission majeure est la Lire le reste de cette entrée »
WordPress:
J’aime chargement…