Les robes sont échancrées, les décolletés plongeants, les talons vertigineux, et les nombrils parfois s’exposent avec autant d’arrogance que les chutes de rein. En plein coeur d’un monde arabe où le vêtement féminin va en général du discret au répressif, le Liban, pluriel, schizophrène et fou de mode, a donné naissance à une quantité impressionnante de stylistes à la réputation internationale qu’on s’arrache désormais en Occident.
« Le nom de Liban a toujours été synonyme de guerre, mais pour ce qui est de la mode… Nous sommes vraiment très fiers de nos stylistes! », s’exclame Laura Seikaly, 39 ans, en train de bronzer sur une plage bondée du nord de Beyrouth: « Je crois que ça vient de la société elle-même, de la manière dont s’habillent les Libanaises. Elles sont très courageuses, même plus que les Européennes ».
Le plus connu de ces créateurs, leur icône, c’est sans aucun doute Elie Saab: catapulté super-star en 2002, lorsque la sculpturale actrice Halle Berry accepta son Oscar moulée dans une de ses somptueuses robes brodées lie-de-vin: c’était alors une première pour un styliste du Pays du Cèdre.
Mais la liste est longue: Zuhair Murad, Robert Abi Nader, Georges Chakra, Georges Hobeika, Abed Mahfouz ou encore la New-Yorkaise Reem Acra, connue pour ses délicieuses robes de mariée à broderies, qui habille des « people » comme Eva Longoria, Kate Beckinsale et Jill Biden, l’épouse du vice-président américain.
La mode libanaise est à l’image du pays: une société pluraliste et multiconfessionnelle avec 18 appartenances religieuses différentes, une population Lire le reste de cette entrée »