Quand le général Michel Aoun, député chef du groupe parlementaire « Changement et Réformes », a réclamé une amélioration des prérogatives du Président de la République, les réactions de dénonciation se sont multipliées…
D’abord, l’ancien premier ministre Omar Karameh a clairement déclaré qu’il n’est guère envisageable pour la communauté sunnite que le premier ministre redevienne « le secrétaire de quiconque ».
De même, l’ancien premier ministre Salim Hoss a estimé que « toute violation de l’Accord de Taëf conduirait à des conséquences néfastes ».
Quant à Azzam Dandachi, député membre du groupe parlementaire « Futur », il s’est dit « désolé » que le général Aoun ait atteint un « si bas niveau » de pensée, surtout qu’il « ne s’est pas encore réveillé de son cauchemar, celui de voir un autre responsable occuper le siège présidentiel ». Dandachi est allé jusqu’à conseiller le chef du Courant Patriotique Libre de prendre des vacances pour mener une autocritique et une évaluation précise de sa situation politique et populaire.
De son côté, l’ancien député Misbah Ahdab a insinué que « ceux qui réclament une modification de la Constitution et de l’Accord de Taëf, semblent solliciter l’appui syrien pour amender cet Accord ». Il a rappelé que l’Accord de Taëf n’a pas été correctement appliqué à cause de la présence syrienne au Liban.
Jusqu’ici, il ne s’agit que de propos traduisant l’indignation sunnite dès que le général Aoun appelait à une récupération des prérogatives du Président de la République, qui lui ont été retirées suite à l’Accord de Taëf.
Pourtant, le 1er août de cette année, dans son discours lancé lors de la cérémonie organisée à l’occasion du soixante-quatrième anniversaire de l’armée libanaise, le Président Michel Sleimane a dit : « Si le problème est dû aux politiciens, qu’ils s’en aillent et laissent la place à d’autres plus compétents; et si le problème est dans la Constitution, amendons-la de façon à équilibrer les pouvoirs… Nous ne devons reconsidérer les failles constitutionnelles pour trouver une solution inventive pour former le prochain cabinet, faire face à tous les scrutins, et éviter de nouveaux conflits suscités par les polémiques concernant le rôle du Président de la République et les responsabilités qu’il doit assumer »…
Par conséquent, maintes interrogations s’imposent:
Pourquoi toutes les parties se sont auparavant attaquées au général Aoun, alors que nul n’a critiqué le discours du Président Sleimane, qui adopte pourtant les mêmes revendications? Quelle est l’attitude des Lire le reste de cette entrée »