Etats-Unis, France et Grande-Bretagne semblent décidés à intervenir en Syrie contre Bachar al-Assad, quitte à se passer d’un mandat des Nations unies. La Belgique est, elle, plus circonspecte. Les autorités belges plaident pour une intervention dans le cadre d’un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU. Surtout, le gouvernement veut disposer de preuves sur la responsabilité du régime syrien dans les récentes attaques chimiques avant de s’engager.
« Ce que nous demandons (et nous sommes 37 Etats à le demander) au secrétaire général des Nations unies, c’est un rapport des experts de l’ONU sur l’utilisation des armes chimiques », a réaffirmé ce mercredi Didier Reynders interrogé par Bertrand Henne. « Par qui ont-elles été utilisées? Si nous ne pouvons disposer d’un rapport des Nations unies, nous sommes prêts aussi à recevoir des informations des Etats qui affirment avoir des preuves (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France). C’est pour cela que j’ai demandé une réunion au sein de l’Otan qui aura lieu aujourd’hui, parce que nous pensons que ces informations doivent être échangées », a encore précisé le ministre des Affaires étrangères sur les ondes de La Première.
Un ministre qui a appelé à la prudence dans ce dossier: « Il faut mesurer l’impact d’une action militaire. Quels sont les risques? Quelles conséquences sur la Syrie et sur la région? Et quelles conséquences d’agir sans aval du Conseil de sécurité? Car demain la Russie pourrait elle aussi décider d’intervenir sans l’aval si d’autres le font. Ce sont des débats délicats », soulève l’ancien président du MR. « Si on intervient militairement, avec quels objectifs et quelles conséquences? Si l’objectif est d’intervenir de manière limitée et ciblée dans le temps, j’essaie de voir ce que cela va donner dans le cours des événements en Syrie ».
En clair, le gouvernement belge au nom duquel s’exprime Didier Reynders n’est pas encore acquis à l’idée d’une intervention qui semble bel et bien se préparer en Syrie. « Je ne suis pas encore convaincu. Ce que nous demandons, c’est que nous recevions des informations démontrant qui a utilisé ces armes (chimiques). Si la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont des informations à ce sujet, qu’ils les partagent avec leurs alliés au sein de l’OTAN ».
PS et MR sur la même ligne
Invités de l’émission Matin première ce mercredi, Marie Arena (PS) et Armand De Decker (MR), respectivement première et deuxième vice-président de la commission Affaires extérieures du Sénat, se sont déclarés tous deux sur la même ligne que Lire le reste de cette entrée »