Julien Abi Ramia – L’Hebdo Magazine
Les journaliers de l’EDL, dont les problèmes ne sont toujours pas réglés, ont ouvert la voie à l’ensemble des fonctionnaires du service public qui manifestent, depuis plusieurs jours, contre la stagnation de leurs salaires. Une colère sociale qui reflète l’apathie du monde politique traversé de multiples remises en cause.
L’enchevêtrement de crises qui secouent le pays depuis des mois ne doit rien au hasard. Le verdict est sans appel. La politique de distanciation, promue par le gouvernement vis-à-vis du conflit en Syrie, a lamentablement échoué. Avec en son sein un Hezbollah plus proche que jamais de la ligne de mire de la communauté internationale et d’Israël, un Najib Mikati décidé à satisfaire les instincts communautaires des sunnites et un CPL incapable d’imposer son agenda intérieur, le résultat était connu d’avance. Dernière preuve de cet échec, l’affaire Mansour-Sleiman. Lundi, le chef de l’Etat a demandé au ministre des Affaires étrangères, Adnan Mansour, de convoquer l’ambassadeur syrien à Beyrouth, Ali Abdel Karim Ali, et de lui remettre une lettre de protestation contre les atteintes répétées à la souveraineté du Liban. Mais le ministre, nommé par Nabih Berry, a préféré lui envoyer une note diplomatique, estimant que «la convocation n’est pas de mise entre frères».
Plus occupés par la survie ou non du régime de Bachar el-Assad, les politiques ont délaissé ce qui devrait être leur rôle premier en ces temps incertains: canaliser la colère de la population. Depuis plusieurs semaines, ils sont débordés de Lire le reste de cette entrée »