ABOU DHABI – Un ancien témoin à charge dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri a comparu devant un tribunal d’Abou Dhabi pour être entré dans le pays avec un faux passeport, a rapporté mardi le quotidien Gulf News.
Mohammed Zouhaïr Siddiq, un ex-membre des services de renseignement syriens, est entré dans les Emirats arabes unis avec « un faux passeport tchèque qui lui avait été fourni par les services de renseignement français », a déclaré son avocat, Fahd al-Sabhan, devant la cour suprême fédérale lundi, selon le journal.
L’avocat a affirmé que son client, détenu aux Emirats, avait demandé refuge à ce pays et que les autorités du pays savaient qu’il allait s’y rendre, selon le journal. Contacté par l’AFP, l’avocat s’est refusé à commenter l’affaire. Siddiq avait été présenté par les premiers rapports de la commission d’enquête de l’ONU comme un témoin clé dans l’assassinat en février 2005 à Beyrouth de Rafic Hariri.
Surnommé le « témoin roi », il avait affirmé que l’ancien président libanais Emile Lahoud, un prosyrien, et le président syrien Bachar al-Assad avaient donné l’ordre d’assassiner Rafic Hariri, richissime homme d’affaires devenu opposé à l’hégémonie de Damas, ancienne puissance de tutelle au Liban.
Ensuite, il s’était rétracté et les justices libanaise et syrienne l’avaient accusé de mentir. Ce transfuge syrien avait été arrêté en France en 2005 en banlieue parisienne. Libéré en 2006, il avait disparu de sa résidence en France en 2008 pour réapparaître aux Emirats.
En mai 2009, la porte-parole du procureur du tribunal international chargé de juger les assassins de Rafic Hariri, Radhia Achouri, a affirmé que Siddiq n’était pas crédible et qu’il ne représentait aucun intérêt pour l’enquête.